Le gouvernement chinois veut punir les « mauvais parents »
Une nouvelle loi chinoise sur l’éducation familiale promulguée ce 1er janvier 2022 donne pour instruction aux parents de devenir des tuteurs responsables, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à la prison. Elle invite ainsi encore un peu plus le Parti communiste au sein même des familles chinoises.
Cette loi sur la « promotion de l’éducation familiale » est la première législation chinoise qui fait passer la question de l’éducation au sein du foyer d’une affaire familiale à une affaire d’État. Elle comporte six chapitres et 55 articles.
◆ Un contrôle moral et idéologique
Sébastien Le Belzic, correspondant en Chine, indique dans Le Journal du Dimanche que cette loi est présentée dans l’objectif de « perpétuer la belle tradition de la nation chinoise ; améliorer le bonheur familial et l’harmonie sociale ; et cultiver les bâtisseurs et les successeurs socialistes ».
Selon FranceInfo, en réalité, « cette intrusion dans la sphère privée vise surtout à renforcer le contrôle moral et idéologique de la population ». Car, dans les faits, le gouvernement compte punir les parents en cas de délit ou de comportement inapproprié de la part de leur progéniture. Les autorités condamnent entre autres les jeux d’argent, l’école buissonnière, la consultation de médias et de réseaux sociaux étrangers interdits en Chine tels Facebook et Twitter ou le fait de regarder des contenus pornographiques. Les tuteurs légaux de ces jeunes risquent une amende minimale de 135 euros et jusqu’à 5 jours d’emprisonnement. D’après Manon Laurent, doctorante à l’université de Paris et à l’université Concordia de Montréal, « l’État va éduquer les parents, qui à leur tour vont inculquer aux enfants les valeurs du parti communiste ».
Des groupes de surveillance au sein des villages et des communautés vont s’assurer que la loi sera respectée et, dans le cas contraire, dénonceront les parents à la justice. Un procureur décidera des sanctions.
◆ Les jeunes Chinois formatés
L’État avait déjà instauré, il y a quelques mois, une loi sur les jeux vidéo stipulant que les moins de 18 ans étaient autorisés à y jouer uniquement le week-end de 20 h à 21 h, soit trois heures par semaine. Cette surveillance numérique gouvernementale avait débuté en 2019 grâce à un système de reconnaissance faciale permettant de repérer les jeunes n’obéissant pas à la loi. À l’époque, les jeux vidéo étaient interdits entre 22 h et 8 h du matin et le temps d’écran était limité en semaine à 90 minutes.
Depuis que la loi sur l’éducation familiale a été promulguée, de nombreux internautes sur les médias sociaux ont exprimé leur inquiétude quant au fait que cette loi fera des parents les principaux responsables des performances des enfants au lieu des écoles ou des enseignants.
Une mère de famille pékinoise exprime également son inquiétude : « L’État est en train de nous voler notre rôle de parents. »
C’est une autre bombe de la législation chinoise après la loi sur l’éducation, la loi sur l’enseignement obligatoire et la loi sur la protection des mineurs. D’après FranceInfo, le président Xi Jinping « veut une génération de jeunes Chinois formatés, nationalistes, tout acquis à sa cause comme à celle du parti-État : il prépare le terrain pour sa réélection prévue à l’automne 2022 par le congrès du parti ».
La France, qui s’inspire de plus en plus du modèle chinois, va-t-elle suivre les pas de ce gouvernement en matière d’éducation et de surveillance ?
Image par julientromeur sur Pixabay
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