La Commission européenne a-t-elle fait pression sur l’EMA pour l’approbation rapide du vaccin Pfizer-BioNTech ?
Décembre 2020, des documents volés à l’Agence européenne des médicaments (EMA) ont été dévoilés sur le Dark Web. Y a-t-il eu des pressions pour une approbation rapide du vaccin Pfizer-BioNTech ?
Janvier 2021, une enquête publiée par Le Monde mettait en lumière des données dérobées puis diffusées par des pirates, montrant la pression à laquelle faisait face l’EMA pour approuver rapidement le vaccin Pfizer-BioNTech.
◆ Une atmosphère tendue
Face à la pandémie de Covid-19, l’Union européenne a coordonné l’approbation des vaccins en s’appuyant sur les avis scientifiques de l’EMA. D’ordinaire long, le processus d’évaluation a été écourté en raison de l’urgence mondiale.
Parmi les documents piratés à l’agence, des échanges de courriels, et notamment celui où un responsable de l’agence évoque une conférence téléphonique avec la Commission européenne, dans une atmosphère tendue « qui donne une idée de ce à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satisfaites, que ces attentes soient réalistes ou non ».
Contacté courant février 2022 quant aux diverses formes de pressions que révèlent ces documents, un consultant de Pfizer France choisissait de ne pas s’étendre : « Les informations sont disponibles au lien suivant : https://www.ema.europa.eu/en/news/cyberattack-ema-update-6 » et coupait court à l’échange : « Pfizer ne commente pas les rumeurs. »
◆ Des documents manipulés ?
Consultée par nos soins, l’EMA s’en tient au communiqué officiel mis en ligne sur son site web. Elle justifie les faits en expliquant que les courriels auraient été orientés par les pirates : « L’enquête sur les documents publiés a révélé que la correspondance avait été manipulée par les auteurs avant sa publication. Tous les documents n’ont pas été publiés dans leur forme intégrale et originale et peuvent avoir été sortis de leur contexte. »
L’agence insiste quant au fait que ces éléments ne présentent pas « une image complète » de l’évaluation de Comirnaty, le vaccin Covid-19 développé par BioNTech/Pfizer.
Admettant néanmoins que les emails individuels étaient « authentiques », elle prend soin de préciser : « Les données de différents utilisateurs ont été sélectionnées et agrégées, des captures d’écran de plusieurs dossiers ont été créées, et des titres supplémentaires ont été ajoutés par les auteurs. »
◆ Objections majeures à l’encontre du vaccin
Novembre 2020, l’EMA formulait des objections dites « majeures » vis-à-vis du vaccin, et notamment des différences qualitatives observées concernant le taux d’ARN, entre les lots commerciaux et ceux destinés aux essais cliniques. Questionnée sur l’impact que ces différences pourraient avoir sur l’efficacité et la sécurité d’un vaccin, l’EMA nous répondait en février : « Cela fait partie intégrante de l’évaluation de tout médicament. La société a traité les problèmes soulevés de manière satisfaisante, ce qui a permis à l’EMA d’évoluer vers un avis positif pour ce vaccin. »
Décembre 2020, il apparaissait néanmoins que certains premiers lots de matières premières ne « répondaient pas aux normes ». Également interrogé sur ce point, Pfizer France adopte un discours langue de bois : « Tous les points soulevés au cours du processus d’approbation par l’EMA ont été discutés de manière transparente. L’efficacité, la sécurité et la qualité du vaccin ont pu être démontrées sur la base des données soumises. »
Septembre 2021, une enquête s’ouvrait quant à un échange de sms entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, à l’époque des négociations du contrat pour l’achat de doses de vaccin. Jusqu’à présent, la Commission européenne a refusé de dévoiler le contenu des échanges. Faut-il y voir un lien ?
👉Voir notre interview de la biostatisticienne Christine Cotton, au sujet de son rapport sur les essais Pfizer :
👉Voir notre interview de la députée européenne Michèle Rivasi, qui a dénoncé l’opacité des contrats concernant les vaccins :
Image principale : Adobe Stock
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