La silphie, une solution pour nos agriculteurs ?
D’année en année, les périodes de sécheresse se font grandissantes. Cette situation pousse certains agriculteurs à chercher des solutions. La silphie pourrait en être une.
La silphie, de son nom scientifique Silphium perfoliatum, est originaire des régions tempérées d’Amérique du Nord, sa floraison s’étale de mi-juillet à fin septembre. Cette plante vivace va peut-être bientôt envahir les champs de nos agriculteurs.
◆ Une solution environnementale ?
Cette plante, encore peu connue en France, est une faible consommatrice d’eau. Elle peut donc résister à des périodes de sécheresse et de canicule, mais également tenir deux mois les pieds dans l’eau. Riche en protéines, cette plante vivace, dont la taille peut atteindre 3,5 m, convient très bien pour la nourriture des animaux. Pouvant se passer complètement de pesticides, elle est très appréciée des abeilles. Elle peut également être utilisée pour la méthanisation, un procédé qui consiste à valoriser des effluents d’élevage, en biogaz notamment.
◆ La chute des grands semenciers ?
La teneur en minéraux et oligo-éléments de la silphie est plus grande que celle du maïs, la période de croissance étant plus longue et la plante ayant des racines plus profondes. Mais l’un des autres grands avantages de cette plante est qu’il ne faut la semer qu’une seule fois. Fini donc la dépendance des agriculteurs aux grands semenciers ! Mise en lumière par la société HADN, principal fournisseur de semences en France, la silphie a vu ses surfaces de terres cultivées passer de 600 ha en 2020 à 3 000 ha en 2021.
◆ Des limites à cette plante ?
Pour Marielle Stimpfling, conseillère en grandes culture à la chambre d’agriculture d’Alsace, interviewée par RTL, « on ne peut pas présenter la silphie comme une culture de demain pour remplacer le maïs, [car] elle reste sensible au manque d’eau ». L’article maintient qu’avec la sécheresse, son rendement diminue moins que celui d’autres végétaux, mais il diminue quand même. De même, les chambres d’agricultures des Vosges et d’Alsace soutiennent que la teneur en protéines de la plante reste insuffisante pour remplacer totalement le maïs ou le soja.
Si la silphie tient toutes ses promesses, elle aidera peut-être nos agriculteurs à faire face aux changements climatiques. Mais est-ce vraiment une solution à long terme ? Ne serait-il pas nécessaire de passer par une refonte complète de notre système de production agricole ?
Image principale par David W de Pixabay
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