Selon elle, les tiques ne seraient pas le vecteur principal de transmission de la maladie. Occasion pour l’auteure de l’article de préciser certains points.

◆ Un positionnement qui interpelle

L’internaute en question, qui n’avait pas lu notre article, a néanmoins soulevé des points fort intéressants :

Elle nous a renvoyés vers ces articles que notre rédactrice en chef, Kim-Anh Lim, auteure de l’article, a pris le temps d’étudier :

https://www.thierrysouccar.com/sante/info/quest-ce-que-la-maladie-de-lyme-501

https://www.anti-moustique.net/maladies-moustique/

https://www.healingwell.com/community/default.aspx

https://rawlsmd.com/health-articles/neurological-lyme-disease-what-you-need-to-know?

◆ La réponse de l’auteure

Bonjour A…,

Merci pour votre remarque qui me permet de clarifier certains points.

Effectivement, plusieurs articles et sites français rapportent que la borréliose de Lyme peut être transmise par différents insectes. Ces articles semblent se référer à ce que dit à ce sujet le site de Thierry Souccar, pour lequel nous avons le plus grand respect, et que vous citez. Il y est écrit : « La maladie de Lyme, appelée aussi borréliose de Lyme, est une infection bactérienne transmise à l’homme par les morsures de tiques mais aussi, on le sait aujourd’hui, par les puces, les moustiques, les mouches, les taons, les aoûtats, les araignées et certains autres insectes. »

Le deuxième site dont vous parlez mentionne curieusement « la maladie de Lyme du moustique » : « Contrairement à l’idée reçue, la tique n’est pas l’unique vecteur de la maladie de Lyme. La maladie de Lyme du moustique existe également, elle peut aussi être transmise par les puces, les mouches, les taons, les aoûtats, les araignées… »

Malheureusement, aucun de ces deux sites ne fait référence à des études permettant d’affirmer une telle chose.

Sur le troisième lien (en anglais), je n’ai pas trouvé de sources indiquant les moustiques, etc. comme vecteurs de la maladie de Lyme.

Quant au 4^e (en anglais), fort intéressant, il met l’accent sur les co-infections, qui peuvent, elles, avoir différents vecteurs : « Toute personne aux prises avec Lyme sait que la maladie n’est pas causée par Borrelia seule. En effet, avoir des co-infections avec des microbes autres que Borrelia est plus courant qu’autrement. Les co-infections les plus courantes incluent Mycoplasma, Bartonella, Chlamydia, Babesia, Anaplasma, Ehrlichia et Rickettsia. Et tous ces agents pathogènes ont le potentiel de provoquer des symptômes neuro-inflammatoires caractéristiques de la NBL [neuroborréliose de Lyme]. Bien que tous ces microbes puissent être transmis par les tiques, ils peuvent également être transmis par d’autres voies. Par exemple, Bartonella se transmet le plus souvent par des égratignures (griffures) et des morsures de chiens et de chats. Babesia peut être transmise par les tiques et les moustiques. Et Mycoplasma et Chlamydia se propagent le plus souvent par voie respiratoire ou sexuelle. Souvent appelés microbes furtifs, ils partagent des caractéristiques similaires… »

Lors de la rédaction de ce dossier, j’ai cherché des études en français et en anglais prouvant la réalité de la transmission, par exemple par les moustiques, mais en vain. Je suis toute prête à en faire la promotion dès que j’en aurai la connaissance. Dans l’immédiat, fidèle à l’esprit de Nexus qui s’attache à ne rien avancer sans justification des données diffusées, je me suis abstenue de citer d’autres insectes (vecteurs, la tique n’étant pas un insecte). En revanche, je parle sans ambiguïté d’autres modes de transmission de la borréliose de Lyme. Ainsi, page 54, concernant les différents modes de transmission, j’ai écrit : « Sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé français, on peut lire que la maladie de Lyme n’est pas contagieuse et qu’elle “se fait uniquement par piqûre de tique” ; pourtant, le Haut Conseil de la santé publique estime nécessaire d’ajouter que c’est “d’une manière générale” et que la “transmission par le lait maternel, par voie sexuelle ou via les produits sanguins et les greffes est à ce jour non documentée chez l’homme.” On appréciera le “d’une manière générale” !

[…] Les transmissions interhumaines sont possibles. La Société suisse d’infectiologie affirme que “des infections transplacentaires du fœtus peuvent être observées aux trois trimestres. […] La Deutsche Gesellschaft für Pädiatrische Infektiologie recommande aux femmes avec une borréliose de Lyme survenant pendant l’allaitement de renoncer à allaiter de manière transitoire. Cette recommandation est basée sur la mise en évidence par PCR de borrélies dans le lait maternel. Une transmission au cours de l’allaitement n’a toutefois pas été décrite à ce jour.” Ce dernier point est contesté, et la transmission de la mère au fœtus ou au nourrisson, même si elle est rare, est documentée. Pour ce qui est des transfusions et des transplantations, depuis que le sang est chauffé pour éviter le VIH, on est en sécurité, cependant les borrélies enkystées sont extrêmement résistantes. On sait que Borrelia burgdorferi “peut survivre dans des conditions de stockage de banques de sang [réfrigération durant 6 semaines]”. Quant à la transmission sexuelle, la présence de spirochètes de Lyme dans le sperme et les sécrétions vaginales a également été rapportée.

Par ailleurs, le pathologiste étasunien Alan B. MacDonald a trouvé deux agents pathogènes de Borrelia à l’intérieur de nématodes (des petits vers ronds) dans le tissu cérébral de dix-neuf patients décédés… »

J’espère avoir répondu à votre indignation. Quant à la couverture, elle semble répondre quand même à l’une des transmissions les plus fréquentes. Cela ne semble pas être votre point de vue, mais nous sommes tout disposés à remettre en cause le nôtre, tant ce sujet doit mériter notre attention.

Bien cordialement,
Kim-Anh Lim

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