Florence, une candidate aux législatives qui n’en peut plus des « politocards »
On la connaissait éleveuse de bisons et défenseuse de la beauté et de la biodiversité de son territoire. Alors qu’elle ne se prédisposait pas du tout à cela, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, Florence a décidé de se présenter aux législatives, lassée par la corruption et les fausses promesses électorales. Nexus s’est à nouveau entretenu avec elle et a pu constater qu’elle avait gardé son franc-parler.
Nexus : Peux-tu te présenter brièvement ?
Florence Verheyen Valade, agricultrice en bio, à Thauron, dans la Creuse.
Pourquoi te présenter aux législatives ? Qu’espères-tu, que vises-tu ?
Comme nombre d’électeurs, j’en ai marre de voir des candidats carriéristes avec des promesses vides d’espoir. Des candidats hors sol, qui sont loin de la réalité que vit chaque citoyen, que ce soit pour boucler les fins de mois, accéder aux soins ou avoir des services publics décents… sans compter le désir de vivre dans plus de sérénité.
La plupart d’entre nous ne votent plus par réelles convictions, et parfois votent même pour s’opposer à un candidat. Pour ma part, la dernière fois j’ai voté contre Jean-Baptiste Moreau, qui en tant qu’agriculteur a osé voter les accords du CETA. Quelle trahison pour notre profession, mais aussi pour les consommateurs français.
Je n’ai plus confiance dans ces politiques, j’en ai assez de voter pour un candidat qui ne me plaît pas.
Fais-tu partie d’un parti politique et lequel ?
J’adhère à une charte de qualité du parti Liberté Démocratique Française où nous nous engageons à être incorruptibles et à défendre les intérêts de tous nos concitoyens. Je partage sa profession de foi. Dans notre groupe, on est plutôt tolérants, car chacun de nous représente une partie du peuple. On est donc tous un peu différents, mais on est conscients qu’on vit dans un pays où la corruption règne et on a envie de sortir de tout ça. Que ce soient les intérêts du peuple qui passent avant leurs intérêts à eux.
Quand t’es-tu décidée ? Y a-t-il eu un déclic ?
J’étais déjà en rogne en voyant notre cause pour la protection de la biodiversité et des ressources naturelles être autant mise à mal à coups d’abus de pouvoir, de prises illégales d’intérêts et de manigances. Vous rendez-vous compte que pour l’éolien, les promoteurs font des demandes de dérogations pour avoir le droit de détruire des espèces de faune sauvage protégée ? Le jeu en même temps de la « macronistan », province d’« europistan ».
Si tu es élue, quelles sont les valeurs principales que tu défendras et quels seront tes domaines d’action prioritaires ?
Pour moi, ce n’est pas le programme qui compte, c’est la détermination du candidat à vouloir enfin faire le bien. Si je devais résumer mes objectifs : rétablir le droit de parole du peuple, virer toute cette corruption, imposer des votes réellement démocratiques, pas quand l’Assemblée est vide, pratique macroneuse, lorsque ce n’est pas à coups de 49.3.
C’est quoi « la politique » pour toi à ce jour ?
Ma définition de la politique… Si l’on se réfère à ce que je constate, c’est juste à vomir. Après s’être foutus sur la tronche aux européennes, c’est maintenant le bal des partouzes où chacun cherche à s’acoquiner avec les autres.
J’avoue que l’Europe, telle qu’elle est dirigée, me débecte. Quand on sait que la vice-présidente Eva Kaili a retrouvé son poste alors que la perquisition chez elle a permis de trouver près de 600 000 € en cash sous son lit, et qu’elle a pourtant ensuite retrouvé ses fonctions de députée. Voilà ce qu’est devenue la politique, bassesses et corruption dans une grande majorité. Il faut inverser la donne.
Comptes-tu faire un ou des meetings ? Si oui, où et quand ?
Pour les meetings, c’est pas dans ma nature, j’ai l’impression de « tapiner ». Tous les autres candidats en campagne font ce genre de choses. Pour moi, c’est pas seulement du racolage, c’est du mépris pour le peuple puisqu’en fait, ils nous vendent de fausses promesses. Tous ces pouritocrates politocards, ils annoncent leur programme, leur profession de foi, c’est merveilleux, mais au final, on se fait gruger. C’est plein de « bla-bla », « votez pour moi, admirez-moi ». Je me rappelle que Coluche était pareil, on se ressemble un petit peu et de ce côté-là, on se rejoint. Moi, je veux que les votes soient faits parce que les gens m’apprécient pour mes valeurs. Je suis en revanche ouverte à la participation à des débats.
Quels tempérament/caractéristiques faut-il avoir pour pouvoir en faire et tenir bon dans ce milieu et penses-tu les avoir ?
Il ne fait aucun doute qu’il faut avoir « un grain » pour oser défier cette mafia.
En as-tu déjà fait auparavant et dans quel cadre ?
Non, ce n’est pas un milieu dans lequel je désirais évoluer.
En quoi la politique locale au niveau législatif est-elle dysfonctionnelle pour toi et que proposes-tu de différent par rapport aux personnalités politiques locales en place à l’Assemblée ?
L’exécutif dans notre département est une parfaite représentation de sa hiérarchie, tout passe en force. Je veux que localement nous ayons plus de pouvoirs.
Quelles sont les conditions à remplir pour qu’une personne puisse se présenter ?
C’est assez divertissant. Les conditions à respecter, c’est déjà, premièrement, de prendre rendez-vous avec la préfecture en donnant son nom. Évidemment, quand tu donnes ton nom, ils font une petite enquête : quand je suis arrivée, tout le monde savait pertinemment quel était mon métier, et quels étaient mes combats, celui de l’anti-éolien entre autres. Ensuite, ils ont voulu absolument savoir de quel bord j’étais et il fallait absolument me mettre dans une petite case. Je trouve cela assez réducteur, parce que mes idées sont un peu plus vastes qu’une petite boîte.
Si seulement on exigeait un casier judiciaire vierge… Il n’y a qu’à voir tous ceux qui sont aux commandes avec des mises en examen, des condamnations, des malversations, des détournements… C’est parfaitement indécent.
Est-ce que le système électoral en place permet à de « petits » candidats d’avoir des sièges à l’Assemblée et pourquoi ?
Le putsch fait actuellement par le pouvoir en place est purement illégal, mais le Conseil d’État n’a toujours pas rendu son verdict malgré les nombreuses plaintes.
Ceux qui étaient dans la confidence n’ont pas eu de difficulté pour faire imprimer leurs bulletins. J’ai failli être hors circuit à cause de ce délai raccourci et des acoquinages. J’ai dû me trouver un imprimeur à près de 200 km de ma demeure. Tout est fait pour nous dissuader, nous faire couler.
Si tu te présentes en indépendante, ne crains-tu pas de disséminer les votes par ta candidature, comme cela a été le cas pour les européennes avec 38 listes ?
Ce pays est déjà en perdition, plus d’argent pour les hôpitaux, mais il y en a pour la guerre. Des enfants bientôt illettrés mais qui connaîtront par cœur la sexualité. Des fins de mois tout aussi difficiles que les retraites. Je veux que notre pays retrouve sa sérénité, qu’on arrête de nous marteler des décisions anxiogènes nocives pour les intérêts du peuple français. Donc non, ce n’est pas ma candidature qui est de trop, ce sont les leurs.
Quelles sont les difficultés que tu rencontres depuis que tu as pris la décision de te présenter ?
Comme tout le monde, un délai non réglementaire, une opposition issue de partis déjà aguerris à cet exercice, des imprimeries saturées…
Veux-tu ajouter quelque chose ?
Je souhaite que les Français donnent leur chance à des gens du peuple, comme moi. Ils n’ont rien à y perdre. Je veux que ceux qui ont cessé de croire en la politique me donnent leur voix plutôt que de s’abstenir ou voter blanc… Le temps est venu de reprendre notre destin en main et que cesse cette mascarade de démocratie.
Propos recueillis par Estelle Brattesani
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