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Mark Zuckerberg avoue enfin la censure mise en place sur Facebook durant le Covid et pour l’affaire Hunter Biden

Dans une lettre adressée à la commission judiciaire de la Chambre des représentants des États-Unis, Mark Zuckerberg se livre à un surprenant exercice de confessions et confirme ce qu’avaient révélé les « Twitter files » au sujet de la censure sur les réseaux sociaux, les pressions exercées par l’administration Biden et les manœuvres du FBI. Vous avez dit « complot » ?

◆ Mieux vaut tard que jamais

Il a mis le temps ! Un an et demi après les révélations des « Twitter files » initiées par Elon Musk, Mark Zuckerberg, le dirigeant du groupe Meta, reconnaît enfin qu’une censure a été mise en place sur ses réseaux sociaux, en particulier Facebook, durant la crise du Covid-19. Il a également admis que ses équipes ont participé à l’étouffement de l’affaire de l’ordinateur portable de Hunter Biden, à l’automne 2020.

Mark Zuckerberg a reconnu ces faits par écrit, ce lundi 26 août 2024, dans un courrier adressé à la commission judiciaire de la Chambre des représentants américaine et publié sur X par les membres républicains de cette commission.

◆ Des suppressions de contenus qu’il dit regretter aujourd’hui

Concernant la suppression de contenus liés au Covid, le patron de Facebook explique dans sa lettre que ses équipes ont reçu en 2021 des « pressions répétées pendant plusieurs mois » de la part de « hauts fonctionnaires de l’administration Biden, y compris de la Maison-Blanche » pour instaurer ces censures, avec lesquelles ses équipes n’étaient pas toujours d’accord. Il précise cependant que ce sont bien ses équipes qui, au final, décidaient de supprimer ou non un contenu et en assumaient la responsabilité.

Mark Zuckerberg pense aujourd’hui que « la pression du gouvernement était incorrecte » et regrette que Facebook n’ait pas été « plus franc à ce sujet ». Il ajoute : « Je pense aussi que nous avons fait des choix que nous ne ferions pas aujourd’hui, avec le recul et les nouvelles informations à disposition ».

◆ Pourquoi donc a-t-il cédé à la pression ?

Par souci de clarté et pour aller jusqu’au bout de l’exercice de confession, on aurait bien aimé savoir quelles sont ces « nouvelles informations » auxquelles il fait allusion. Seraient-ce celles qui étaient censurées hier, car jugées fausses, voire complotistes, et qui sont finalement acceptées aujourd’hui ?

Faut-il le croire ou non, Mark Zuckerberg précise par ailleurs qu’il était convaincu à l’époque que Facebook ne devait pas « compromettre [ses] normes de contenus du fait de la pression exercée par une administration dans un sens ou dans l’autre ». Pourquoi alors l’a-t-il fait ? Il ne l’indique pas, mais jure qu’on ne l’y reprendra plus.

◆ Manipulé par le FBI

Autre sujet de repentir (sincère ou non) de la part du millionnaire américain : l’affaire de l’ordinateur portable de Hunter Biden, le fils de l’actuel président des États-Unis. On sait grâce aux « Twitter files » que le FBI avait manipulé différents réseaux sociaux pour que cette affaire révélée par le New York Post soit étouffée et ne porte pas préjudice à celui qui était alors le candidat démocrate à la présidentielle américaine.

Mark Zuckerberg plaide l’innocence et raconte comment lui et ses équipes se sont fait berner par le FBI, qui les avait « mis en garde contre une potentielle opération de désinformation russe » concernant la famille Biden. Quand l’article du New York Post est sorti, « nous [l’] avons envoyé à des fact-checkers pour examen et l’avons temporairement rétrogradé en attendant une réponse. Il est désormais clair que ce reportage n’était pas de la désinformation russe et, rétrospectivement, nous n’aurions pas dû rétrograder l’histoire », c’est-à-dire freiner, voire empêcher sa diffusion.

Là encore, le PDG de Meta fait donc son mea culpa tardif et jure qu’on ne l’y reprendra plus : « Nous avons modifié nos politiques et nos processus pour garantir que cela ne se reproduise plus », assure-t-il.

◆ Nouvelle profession de foi : « Être neutre »

Concernant les élections présidentielles américaines à venir, Mark Zuckerberg dit ne plus vouloir contribuer financièrement à l’infrastructure électorale, comme il l’avait fait en 2020 en soutenant des organismes pour aider les gens à voter en toute sécurité pendant la période de pandémie. Selon lui, ces dispositifs avaient été « conçus pour être non partisans », mais on lui a reproché qu’ils aient « profité à un parti plutôt qu’à un autre » (en l’occurrence, les républicains lui ont reproché d’avoir avantagé le parti démocrate).

Le patron de Meta jure pour la troisième fois qu’on ne l’y reprendra plus et qu’il s’abstiendra de toute contribution pour ces prochaines élections : « Mon objectif est d’être neutre et de ne pas jouer un rôle dans un sens ou dans l’autre – ou même de donner l’impression que je joue un rôle. »

Si l’on résume, Mark Zuckerberg semble soudain épris de regrets, de vérité, d’honnêteté et de neutralité. Étonnant. Sentirait-il le vent tourner ?

Article par Alexandra Joutel

⇒ Voir notre émission en direct du 27 août dédiée à ce sujet :

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