Test HPV et dépistage du cancer du col de l’utérus : des témoignages de nos lectrices éloquents
Le 6 juin 2024, nous lancions un appel à témoignages concernant les tests HPV. Voici les réponses principales que nous avons reçues. Merci à toutes celles qui ont témoigné !
◆ Un « choix » méconnu entre deux types de tests
Selon Gérard Delépine, qui a publié un article dans notre n° 152 paru en mai-juin 2024, « toute femme qui subit un “frottis” chez son gynécologue ignore sans doute qu’elle a le choix entre deux sortes de tests de dépistage du cancer du col de l’utérus : le dépistage cytologique classique, ou Pap test (test de Papanicolaou), qui a fait ses preuves, et le test HPV, qui comporte des risques de surdiagnostic, peut entraîner des angoisses inutiles et des conisations parfois abusives ». Suite à sa parution en kiosque, nous avons lancé un appel à témoignages sur le Web auprès de nos lectrices, pour savoir si elles avaient subi chez leur gynécologue un frottis avec test HPV qui s’est révélé positif, et leur avons demandé de nous raconter leur parcours et si ce test et tous les examens qui ont suivi leur avaient paru bénéfiques, inutiles ou nuisibles. Nous avons également demandé à celles qui avaient préféré un test cytologique plutôt que HPV de nous dire pourquoi.
◆ Réponse d’une gynécologue
« Je suis gynécologue et ai reçu comme les autres l’information de modifier ma pratique en proposant des tests HPV en place du frottis classique à partir du 1er avril 2019 (je crois pour l’année, mais je ne suis pas sûre de la date). J’avoue que pas encore très éveillée, c’est ce que j’ai fait pendant 1 an environ. La plandémie est arrivée et j’ai réfléchi à l’intérêt de cette démarche, ressemblant à s’y méprendre à une autre… J’ai compris que le but était de faire peur aux mères pour vacciner les filles et les garçons ! Donc je suis revenue aux bons vieux frottis.
Je ne compte plus le nombre de patientes qui ont des colposcopies suite à la découverte d’un HPV, voire d’une conisation préventive…
De mon côté, quand le laboratoire a tout de même cherché la présence de ce HPV, je m’arrange pour faire le frottis suivant dans un autre laboratoire pour qu’ils n’aient pas l’historique, et le plus souvent ça marche, le frottis revient normal, et la patiente est rassurée. Par contre, le laboratoire est moins rémunéré… 25 € versus 42 €.
Un cancer du col, ce sont des cellules anormales, point barre ! »
◆ Témoignage d’un test HPV positif avec HPV qui n’évolue pas
« Il y a 10 ans, on m’a diagnostiqué un HPV issu de 2 souches très rares : 51 et 59. On voulait me faire une conisation dès le début malgré un discours non alarmiste, voire même plutôt rassurant, dans le sens où les médecins me disaient que dans la majorité des cas cela partait tout seul. J’ai donc mis la gynécologue de l’hôpital face à ses contradictions, en lui disant que je préférais m’abstenir pour le moment et voir comment cela allait évoluer, en faisant des dépistages annuels, comme recommandé dans ce genre de situation. Voici sa réaction : “Madame, la porte se trouve derrière vous.” Choquée, je ne suis plus jamais retournée la voir. S’ensuivent plusieurs années d’errance médicale, de recherches et d’autotraitement à base d’homéopathie, d’huiles essentielles et de shiitaké. Je trouve enfin une nouvelle gynécologue, dans un autre département, qui me soutient dans ma volonté de suivi régulier, par frottis, avec par contre colposcopie et biopsie systématiques, contre mon gré… On ne m’a jamais proposé d’autres solutions. Tous ces protocoles annuels (frottis, colposcopie et biopsie) se révèlent tout à fait inutiles, car mon HPV ne montre pas d’évolution. Je tiens à préciser que les résultats de frottis ne mentionnent plus les numéros des souches concernées, sans qu’aucune explication ne me soit donnée… Et les gynécologues disent ne pas être au courant d’éventuelles études (y en a-t-il ?) qui pourraient par exemple se pencher sur l’évaluation du niveau de gravité en fonction des différentes souches. Les professionnels ne semblent pas du tout se soucier de la formation continue dans ce domaine, mise à part leur propagande vaccinale… Il y a 10 ans, on m’avait dit que les numéros 51 et 59 n’étaient pas dangereux, et que leur présence était inexpliquée (on ne sait pas comment j’ai pu l’attraper, n’ayant eu qu’un conjoint, idem pour mon mari). On semblait avoir plus d’éléments de connaissance. Aujourd’hui, on me dit qu’on ne peut plus rien en dire, juste HPV oui ou non, bas grade ou haut grade, point. Très réducteur… On appelle cela le progrès… »
⇒ Lire notre dossier « Cancer du col de l’utérus, n’oublions pas le test cytologique » dans notre n° 152 (mai-juin 2024) :
◆ Témoignage d’une femme au test HPV positif qui a été opérée
« J’ai été diagnostiquée positive au HPV en fin d’année 2006. J’avais alors 30 ans, mariée sans enfants. La gynécologue m’avait indiqué que j’étais au stade 4… Autrement dit, je pouvais développer rapidement un cancer ! J’ai suivi les conseils de ma gynécologue qui était également chirurgienne. Elle m’avait proposé de m’opérer en urgence, pour procéder à une conisation de l’utérus (cela consiste en l’ablation du bas de l’utérus, pour ainsi retirer les parties infectées). Cette opération présentait le risque d’une hémorragie… ce qui aurait obligé la chirurgienne à me retirer tout l’utérus (et donc, oublier tout souhait de grossesse…).
L’opération s’est parfaitement déroulée. La chirurgienne a fait analyser les parties retirées… pour ainsi bien confirmer qu’il ne me reste plus aucun corps infecté.
Une année plus tard, en 2008, j’accueillais mon premier enfant, puis mon second en 2010, enfin le dernier en 2018 à 42 ans !
Cette chirurgienne m’a toujours suivie à raison d’un frottis tous les ans les 5 premières années, puis tous les 2 ans ensuite. Elle m’a formellement déconseillé le vaccin alors sorti depuis 2008. Aujourd’hui, à 48 ans, je suis en parfaite santé. »
◆ Témoignage d’une femme qui a demandé les deux sortes de tests
« J’ai eu un prélèvement le 30 janvier 2024 pour un frottis par ma sage-femme qui me suit habituellement. J’ai demandé ce jour-là un frottis classique cytologique en plus de la recherche HPV recommandée. Surprise à l’arrivée des résultats : seul le test PCR a été effectué et est revenu négatif. Grosse déception de ne pas avoir les résultats habituels. Avant l’apparition du test PCR HPV, le frottis était utilisé pour une analyse cytologique classique des cellules présentes du col de l’utérus. Cela permettait de savoir si une infection quelconque était en train de couver, autre que le cancer du col. Or, depuis l’apparition du test HPV, on ne fait l’analyse cytologique que si le test HPV est positif. Sans parler du prix : une analyse classique coûtait 18 € en 2020 dans un labo local, et le test PCR HPV, 31,05 € à Lyon. Bilan : cela coûte 2 fois plus cher et on est moins bien suivi ! […] Le souci est le manque de gynécologues en zone rurale et je ne peux me permettre de changer. Mais il est clair que je ne me ferai pas avoir une nouvelle fois avec ce dépistage. »
⇒ Lire notre dossier « Mammographie : le dépistage a-t-il fait ses preuves ? » dans notre n° 154 (sept.-oct. 2024) :
◆ Témoignage d’une femme qui a eu un test PCR positif et qui refuse le protocole
« Peu avant mes 49 ans, j’ai eu un rdv avec une gynéco. C’était il y a quelques mois. Cela faisait 4 ans que je n’avais pas vu de gynéco, par choix et parce que j’ai changé de région, et je devais donc “retrouver” un professionnel. Cette gynéco m’a été recommandée par une amie très attentive à sa santé et “résistante” comme on dit aujourd’hui…
Cette gynéco, par ailleurs à l’écoute et très ouverte sur l’inutilité (dans mon cas) des mammographies tous les 2 ans, m’a fait un frottis et les résultats HPV se sont avérés positifs. C’est la première fois en 30 ans de frottis que je voyais des résultats sous cette forme. Avec le méga gros plan sur quelques souches HPV, 2 étaient positives avec cette conclusion en gras : test HPV haut risque positif. Et la suite c’était : colposcopie (kézako ?!!).
Pour tout dire, j’ai été sous le choc pendant 2-3 jours, j’ai eu très peur, je me voyais atteinte d’un cancer dans les mois qui allaient suivre, et je me voyais déjà refuser tous les traitements chimio ou autres qu’on allait me proposer. Je ne savais pas comment m’y prendre pour trouver une alternative, qui voir, qui contacter, etc. Bref, j’étais dans le stress total pendant 2 jours ; la présentation résolument terrifiante (selon moi) des résultats a bien marché sur moi, malgré le recul que je peux avoir vis-à-vis de cette mascarade.
En effet, il y a 6-7 ans, je m’étais bien renseignée sur le vaccin papillomachin, car mon médecin généraliste voulait piquer ma fille de 10 ans avec : par 2 fois, elle était revenue à la charge et la 2e fois je lui avais littéralement appris quelques chiffres sur ce vaccin et sa soi-disant protection étendue (elle était incapable de répondre à mes questions, alors je lui ai dit ce que j’avais appris et qu’elle ne connaissait pas bien, évidemment). À l’époque entre autres, un article du site des Drs Delépine m’avait beaucoup aidée. Bref, on ne me la fait pas avec cette piquouse…
Tout en sachant aussi que la peur peut faire bien plus de dégâts, et que les lésions décelables au frottis se résorbent/guérissent seules dans la majorité des cas. Bref, c’est la vie !
Ceci étant dit, j’ai donc été choquée et terrifiée. Je me suis demandé si je ne m’étais pas leurrée avec mes lectures d’articles. Je suis vite montée dans les tours, mieux valait rentrer dans le moule du système ! Puis je suis redescendue de ces tours et j’ai commencé à chercher sur le Net chaque mot des résultats de l’analyse cytologique : colposcopie, parabasale, glandulaire, dyskératosique, malpighiennes, signification indéterminée (!). Je suis dans l’informatique moi, pas dans la biologie ou la médecine ! J’en ai conclu qu’en fait, l’analyse cytologique disait dans les grandes lignes qu’elle ne savait pas ce qu’il y avait ! Alors je me suis persuadée que le cancer ne passerait pas par moi et qu’il était hors de question qu’on me fasse une colpo-machin, intrusive, agressive et non désirée !
Par chance, j’avais quelques semaines plus tard rdv avec une sage-femme. Je lui ai montré les résultats, je lui ai fait part de mon interrogation quant à cette nouvelle présentation des résultats et que cela pouvait faire peur. Elle était timidement d’accord avec moi. Elle m’a conseillé de refaire un frottis 6 mois plus tard. Cela fait donc 7 mois ce mois-ci (juin 2024).
En parallèle des résultats, j’ai reçu un courrier de la gynéco me donnant rdv pour la colposcopie en janvier 2024. Étant dans le plâtre, je ne pouvais pas me déplacer à 1 heure de chez moi pour faire cet examen à la date indiquée, alors j’ai expliqué à la secrétaire que je devais repousser ce rdv. Je lui ai demandé si cet examen était douloureux, elle m’a répondu par la négative, bien qu’elle n’en ait pas subi elle-même. On a trouvé une autre date de rdv un mois plus tard. J’ai repoussé ainsi 3 fois ce rdv, subissant le sermon de la secrétaire à chaque fois : “C’est important, c’est quand même votre santé”, “on ne va pas pouvoir déplacer ce rdv comme ça à chaque fois !” La dernière fois, je lui ai dit que j’allais refaire un frottis avant de faire une colposcopie étant donné qu’on était loin maintenant de la date du prélèvement, et là elle m’a dit ce fameux : “Mais ce n’est pas le protocole madame !” J’ai dit que je comprenais, oui oui, que ce n’était pas leur protocole, mais que je ne pouvais pas venir aux dates qu’elle me proposait.
J’en suis là aujourd’hui 11 juin 2024. Je n’ai pas de date de rdv avec la gynéco.
Après avoir eu le Dr Delépine au tél. il y a à peine une semaine, je ne ferai pas cette colposcopie à ce stade. Je referai un frottis en fin d’année et, bien que de temps en temps je sente que la graine du doute a été plantée dans mon cerveau, je fais confiance à mon corps et je ferai des vérifications cytologiques, maintenant que je sais que j’ai le choix (merci Dr Delépine ! Merci la loi française pour le coup) ! Car la gynéco a balancé mon frottis au labo sans me demander mon avis sur le choix du test que je désirais (le sait-elle elle-même ?!). »
Propos recueillis par Estelle Brattesani
⇒ Lire notre article « Gardasil, le scandale continue » dans notre n° 145 de mars-avril 2023 :
⇒ Lire notre article du Nexus n° 118 (sept.-oct. 2018) en accès libre ici :
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