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Interdiction de tomber malade dans la Nièvre !

Plusieurs communes de la Nièvre, en Bourgogne, ont pris des arrêtés symboliques et ironiques pour interdire aux habitants de tomber malades. Leur but ? Dénoncer par l’humour l’état lamentable des urgences et leur situation de désert médical.

◆ Une initiative insolite

Le 8 octobre 2024, Justine Guyot, la maire de la commune de Decize dans la Nièvre comptant un peu plus de 5 000 habitants a voulu alerter par le biais de l’humour sur la situation des services des urgences et le manque de médecins dans son département, considéré comme l’un des pires déserts médicaux de France. « Il est formellement interdit à tout habitant de tomber malade, sous peine de ne recevoir aucune prise en charge médicale en raison de la fermeture répétée des services d’urgences », a écrit la maire dans un arrêté qu’elle a transmis à l’ensemble des communes de la Nièvre. Depuis, la liste des maires partenaires s’allonge et, le 29 octobre, ils étaient 47 à avoir rejoint la danse.

Comme le souligne France Bleu, « la Nièvre ne compte que 68 médecins pour 100 000 habitants contre une moyenne de 121 en France » et « 20 % des patients n’ont pas de médecin traitant ». Selon Justine Guyot, la maire de Decize, il est arrivé à plusieurs reprises que plusieurs services d’urgences de la Nièvre soient fermés en même temps, les rendant inaccessibles à ses près de 200 000 habitants. Il est même arrivé que des « ponts aériens » soient mis en place pour permettre le transfert de médecins d’autres départements à l’hôpital de Nevers.

◆ Un humour qui dénonce le réel

Les habitants de la Nièvre concernés sont tenus de « rester en bonne santé » et de « maintenir une forme physique irréprochable en évitant toute forme de pathologie, qu’elle soit virale, bactérienne ou chronique ». Il leur est recommandé « d’adopter une hygiène de vie exemplaire incluant une consommation journalière de légumes verts, des bains de soleil modérés et une absence totale de stress, particulièrement celui généré par l’état du système de santé local ».

Si les habitants manquent à cette obligation, ils « devront assumer la responsabilité de leurs propres symptômes sans recours à une quelconque intervention médicale. Les tentatives désespérées de consultation seront perçues comme une atteinte à la sérénité publique. » Les seuls exemptés seront « les résidents disposant d’un diplôme en médecine et capables de s’auto-diagnostiquer et s’auto-soigner ».

Si cette initiative insolite teintée d’humour piquant peut nous inviter à sourire, n’oublions pas les conséquences irrémédiables pouvant être causées par l’absence ou les dysfonctionnements des services d’urgences. Des vies sont en jeu…

Un article par Estelle Brattesani

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