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Les sénateurs préfèrent les pesticides aux abeilles

Les sénateurs ont rejeté le 26 janvier 2016 l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes. Un vote irresponsable : ces insecticides neurotoxiques ont des effets dévastateurs sur les populations d’abeilles et d’autres pollinisateurs !

Irresponsables ! Le 26 janvier 2016, les sénateurs ont rejeté à une large majorité l’interdiction de l’usage des pesticides néonicotinoïdes pour enrober les semences. Cette décision est intervenue lors de l’adoption du projet de loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. La commission sénatoriale a donc recalé la demi-douzaine d’amendements que l’Assemblée nationale avait votés en mars 2015 pour interdire ces insecticides neurotoxiques. La Haute assemblée renvoie à l’autorité administrative (ministère de l’Agriculture) le soin de rédiger un arrêté déterminant « les conditions d’utilisation des produits à base de néonicotinoïdes en prenant en compte les conséquences sur la production agricole », autant dire un blanc-seing…

Des neurotoxiques tueurs d’abeilles

Comment le Sénat peut-il rester sourd aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) saisie sur ce sujet par les ministres chargés de l’écologie, de l’agriculture et de la santé ? Les pesticides néonicotinoïdes agissent sur le système nerveux central des insectes, il est avéré qu’ils sont néfastes à la biodiversité (notamment les abeilles) comme à la santé publique, de nombreuses études scientifiques l’attestent. La revue Nature a, notamment, publié en mai 2015, une étude qui établit que les néonicotinoïdes font baisser les populations d’abeilles, qu’ils entravent la croissance et la reproduction des colonies.

Les pesticides nécotinoïdes : 2,11 milliards d’euros de chiffre d’affaires

17 % à 65 % des nectars des champs de cultures traitées sont contaminés par les néonicotinoïdes, indique la revue Plos One (9 avril 2014) dans son article « Pesticide Residues and Bees – A Risk Assessment ». Ces pesticides systémiques sont présents dans et sur la plante tout au long de sa vie. Non seulement ils déciment les abeilles et les autres pollinisateurs mais ils contribuent, en partie, au déclin d’autres animaux comme les oiseaux insectivores ou les vers de terre, cela à l’échelle mondiale. Tout en polluant les sols et les milieux aquatiques. Rappelons que sans abeilles, plus de 80 % des espèces végétales disparaîtraient de la surface de la Terre.

Dans un communiqué du 26 janvier 2016 Ségolène Royale « salue le vote massif du Sénat en faveur de la biodiversité française »… Pas de quoi crier victoire, le déni des sénateurs montre combien la prise en compte des intérêts communs pèse peu auprès d’intérêts de groupes et d’individus irresponsables. Les néonicotinoïdes représentent aujourd’hui 40 % des ventes d’insecticides, et leur chiffre d’affaires annuel se monte à 2,63 milliards de dollars (2,11 milliards d’euros) à l’échelle mondiale. Ceci explique peut-être cela…

 

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