Coronavirus : comment l’État a refusé de réaliser jusqu’à 900.000 dépistages des Français
Il aura fallu 3 semaines d’attente avant d’obtenir le feu vert du gouvernement. En effet, le 15 mars dernier, 75 laboratoires départementaux d’analyses avaient adressé au directeur général de la santé, Jérôme Salomon, une proposition d’une vaste campagne de tests du Covid-19 estimée entre 150.000 et 300.000 dépistages/semaine. Olivier Véran a donné son accord… le 3 avril ! […]
Il aura fallu 3 semaines d’attente avant d’obtenir le feu vert du gouvernement. En effet, le 15 mars dernier, 75 laboratoires départementaux d’analyses avaient adressé au directeur général de la santé, Jérôme Salomon, une proposition d’une vaste campagne de tests du Covid-19 estimée entre 150.000 et 300.000 dépistages/semaine. Olivier Véran a donné son accord… le 3 avril !
C’est une simple norme sanitaire et une absence d’action de l’État qui a empêché les Français de se faire dépister depuis le 15 mars, à raison de 150.000 à 300.000 tests par semaine. Effectivement, les laboratoires départementaux vétérinaires qui ont toutes les compétences pour procéder à des tests Covid-19, se sont vus écartés des dépistages en raison de la loi. Car le code de la santé publique ne permet pas à ces laboratoires vétérinaires de réaliser des analyses concernant la biologie humaine. Un refus condamné par l’Académie nationale de médecine rappelant que ceux-ci offrent les mêmes garanties de sécurité sanitaire et de performances que les laboratoires de biologie médicale. En Belgique, Allemagne et Italie, les laboratoires vétérinaires ont déjà mis à contribution leurs équipements.
◆ Des laboratoires déjà en ordre de bataille, mais l’ARS bloque
« On nous répète, depuis, que le dossier est à l’étude », se lamentent différents acteurs, qui se battent localement pour accélérer la décision. Dans le département d’Indre-et-Loire, les élus ne décolèrent pas. Le laboratoire du secteur couvre quatre départements et a sollicité l’ARS, en vain (lire notre article ici).
◆ Trois semaine perdues
De nombreux élus, ces derniers jours, sont montés au créneau. Le président de l’Association des départements de France Dominique Bussereau, celui des députés LR à l’Assemblée, Bruno Retailleau sur l’hydroxychloroquine (lire notre article ici), en ont parlé le 2 avril au Premier ministre. Même le président du Sénat, Gérard Larcher, vétérinaire de profession, a directement posé la question à Emmanuel Macron, peut-on lire dans Le Point. « Si la décision avait été prise dès le départ, le 15 mars, nous serions déjà en train de réaliser ces tests, à un rythme de 150.000 à 300.000 par semaine », confirment les laboratoires.
◆ Le ministre de la Santé sort de son silence
Olivier Veran a annoncé avec 3 semaines de retard, sur twitter, qu’il compte autoriser les laboratoires vétérinaires à effectuer ces tests et que les ressources seraient mobilisées dès le 6 avril, soit 22 jours après la demande initiale des laboratoires…
Laboratoires hospitaliers, de ville, départementaux, vétérinaires, de recherche, de gendarmerie, de police. J'entends et salue ceux qui se portent volontaires pour participer à l'effort national de tests #COVID19. Autorisations ce WE. Mobilisation des ressources dès lundi.
— Olivier Véran (@olivierveran) April 3, 2020
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