Pr Toussaint : « La puissance de la technologie aboutit à une situation de sur-diagnostic et de nombreux faux positifs »
« ll faut qu’on ait des tests qui soient beaucoup moins sensibles. La puissance de la technologie aboutit à une situation de sur-diagnostic. Si 90% des français testés positifs actuellement ne nécessitent pas d’isolement comme le dit l’étude d’Harvard, alors à ce moment-là ça remet en question tout ce que l’on a décidé sur cette stratégie-là » nous explique le Professeur Toussaint. De plus, selon lui, les tests qui existent sont capables de nous donner notre charge virale, et donc notre degré de contagiosité, mesure qu’on ne nous communique pourtant pas actuellement.
Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’université de Paris-Descartes et directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes), s’exprimait sur le plateau de LCI le 8 septembre 2020 au sujet des tests PCR, suite à l’annonce par le présentateur d’un voyage en voiture qu’a fait le Premier ministre Jean Castex aux côtés d’un cas positif asymptomatique. Voici quelques extraits de l’émission :
◆ Des millions de virus et de bactéries en nous, et autour de nous
« Il est très important de comprendre que nous découvrons la puissance du diagnostic de ces tests. Et cette puissance extraordinaire nous remet au coeur du vivant, c’est-à-dire que nous sommes en permanence dans un bain viral et bactérien qui nous enveloppe, qui nous anime et qui nous pénètre. Nous sommes porteurs de dix fois plus de bactéries et de virus que que nous n’avons de cellules propres avec notre ADN », nous explique le Professeur Toussaint en guise d’introduction.
◆ Des tests surpuissants qui détectent très peu de formes graves aujourd’hui
« Et que font ces tests ? Ils ne font non pas le diagnostic d’une maladie grave, comme c’était le cas en mars et en avril. À ce moment-là, ils ont été développés, justement pour aller chercher tous ceux qui gravement malades devaient être testés, diagnostiqués, tracés avec le sujet contact et isolé. (…) Qu’a-t-on maintenant ? Une épidémie qui est beaucoup moins létale, cent fois moins de décès qu’au printemps. Et nous avons des tests qui sont surpuissants. Nous arrivons donc à 90% de formes de tests qui vont trouver positifs des gens qui ne sont pas transmetteurs, qui ne sont pas contagieux et qui sont porteurs soit d’un virus qu’ils ont rencontré (…) soit d’un virus contre lequel ils ont réagi eux-mêmes en défendant leur organisme. »
◆ La charge virale : une mesure à exiger pour savoir si nous sommes contagieux
« Toute la question est de savoir une fois de plus, quelle est l’importance du risque ? Je vais préciser les choses : si vous avez comme au printemps cent millions de virus détectés dans un microlitre – un microlitre ça veut dire un petit cube d’un millimètre de côté, c’est tout petit – si vous avez cent millions de virus, vous êtes dans les formes graves qui sont celles que nous avons connues au printemps. Actuellement, nous avons des tests qui permettent de détecter un virus dans la même quantité, un virus. C’est-à-dire, cent millions de fois moins. Et aucun des tests rendus par les personnes qui les testent avec les bonnes méthodes ne disent quel est le seuil avec lequel l’amplification a été faite et qui change tout. Parce qu’au-delà de 24 cycles d’amplification, on sait que les personnes sont très peu contagieuses. Au-delà de 32, on va arriver dans des zones qui sont infinitéisimales. Et au-delà de 35, on ne peut même plus avoir en culture un virus détecté. Ce qui veut dire maintenant une fois de plus que l’importance de la charge virale doit être communiquée pour qu’on puisse comprendre sur le plan épidémiologique à quoi on a affaire. »
Le journaliste présentateur résume et demande : « Quand on a été testé positif, il faudrait qu’on sache quelle est notre charge virale et est-ce qu’on est du coup contagieux ? » Le Professeur Toussaint répond : « Absolument, c’est bien ça qui va donner le risque de contagiosité et le risque de transmettre à ses grands-parents, ce qui serait fort dommageable actuellement, alors que l’on voit régresser progressivement la létalité. Or ces mesures-là ne sont pas données. Il faut qu’elles le soient. (…) Y’a plus de trente tests qui ont été autorisés actuellement, donc ils ont tous des seuils différents. Il faut que ces seuils soient transmis afin de savoir si on est en grand danger de transmission ou au contraire, avec des présences tellement faibles qu’on est potentiellement révélé comme quelqu’un qui a su se défendre. Et au contraire, on a là un signe de guérison. »
◆ De nombreux faux positifs et la nécessité de tester les personnes à risques avant tout
« On nous parle de 30% de faux négatifs, ça paraît considérable. Sur un million de tests, ça voudrait dire qu’il y en a 300000 potentiellement qui n’auraient pas la valeur qu’on attendrait d’eux ? » s’interroge le journaliste.
« Absolument. Donc il y a à la fois la difficulté sur la sensibilité de cette erreur. »
Mais aussi le fait de prendre la place aux personnes qui en ont le plus besoin. « Quand on a ces queues que l’on voit sur ces laboratoires de biologie, évidemment on a moins de place pour les gens malades. » lui répond le Professeur Toussaint.
◆ Des tests trop sensibles
« Il faut qu’on ait des tests qui soient beaucoup moins sensibles. (…) La puissance de la technologie aboutit à une situation de sur-diagnostic.(…) Si 90% des français testés positifs actuellement ne nécessitent pas d’isolement comme le dit l’étude d’Harvard, alors à ce moment-là ça remet en question tout ce que l’on a décidé sur cette stratégie-là. (…) Il faut revenir à la maîtrise et à la réévaluation du risque réel.
◆ Un nombre de victimes en grande diminution
« On a une diminution de la mortalité dans les prises en charge hospitalières et les prises en charge en réanimation. Donc ça c’est une très bonne chose. (…) On voit que l’effet n’est pas celui d’une ré-augmentation de la mortalité, mais seulement celui d’une explosion de cas positifs. Si on comprend que les tests sont trop sensibles, on a une très grande partie de l’explication. »
Pour écouter ce qu’a dit le Professeur Toussaint sur le plateau de RFI le 1er septembre 2020 au sujet de la dangerosité des règles sanitaires liberticides et du faible nombre de morts en Europe, c’est ici.
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