Pr Perronne : l’Ordre des médecins rejette la plainte à son encontre, mais l’affaire n’est pas finie

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a dénoncé en 2020 les « propos outranciers contraires à tout principe de dignité »  ainsi qu’à « plusieurs règles de la déontologie médicale » du Pr Perronne et l’a accusé d’avoir « fait courir un risque injustifié » aux patients en défendant l’hydroxychloroquine. En première instance, les plaignants se sont retrouvés le bec dans l’eau.

◆ Une plainte qui a eu des conséquences préjudiciables

Alors même que la décision de la chambre disciplinaire n’était pas rendue puisqu’elle a mis près de deux ans à se prononcer, la plainte à l’encontre du Pr Perronne a eu un impact direct sur lui puisqu’il a été démis fin 2020 de ses fonctions de chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Poincaré de Garches. Deux mois avant, c’était de la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques qu’il était éjecté pour propos « complotistes . »

Nous avions filmé en décembre 2020 la manifestation de soutien devant l’hôpital de Garches où il exerçait cette fonction et en septembre 2022, nous pouvions interviewer le Pr Perronne le jour de son audition auprès du conseil régional de l’Ordre des médecins. Il déclarait ce jour-là avoir sa conscience pour lui.

◆ Une instance régionale en désaccord avec l’instance nationale

Face à de telles accusations, la chambre disciplinaire d’Île-de-France a rendu sa décision le 21 octobre 2022 que nous avons pu consulter. Elle a jugé que les prises de position du Pr Perronne « n’ont pas mis en danger l’action entreprise par les pouvoirs publics », ni promu « un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé ».

Elle a également déclaré que Christian Perronne, l’auteur des livres « Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ? »et « Décidément, ILS n’ont toujours rien compris »,  est un « spécialiste internationalement reconnu » qui était « le mieux à même de comprendre les enjeux de santé publique », comme le rapporte dans un article de France 3  son avocat maître Thomas Benages.

Elle poursuit : « S’il s’est exprimé dans la presse sur l’action du gouvernement et sur l’industrie pharmaceutique ainsi qu’il était légitime à le faire et en avait même l’obligation dans ce domaine qui relevait de sa compétence, il s’est borné à porter publiquement mais sans invective une voix discordante sur un sujet d’intérêt général. » Elle précise aussi que malgré son regard très critique à l’égard de certains propos, analyses, décisions et mesures émis par les autorités politiques et scientifiques pendant la crise Covid ainsi que de leur traitement médiatique, le Professeur n’a pas « gravement mis en cause des confrères », ni « appelé à la violence, ou incité à la haine, ou eu un discours “antivax” ».

La conclusion de la chambre disciplinaire est que « La plainte du conseil national de l’Ordre des médecins est rejetée ».

◆ Une affaire qui ne s’arrête pas là

Contacté par Le Figaro, le Conseil national de l’Ordre des médecins a indiqué son intention de faire appel « dans les meilleurs délais » suite à cette décision de première instance.

En attendant le second round, le Pr Perronne aura fort à faire en matière juridique suite à la plainte contre Bill Gates que des confrères et lui ont déposée…

👉 Voir la vidéo du Pr Perronne qui annonce la plainte au Parlement européen (vidéo censurée par YouTube et nous ayant valu un avertissement…)

Article par Estelle Brattesani

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