Permaculture : partageons nos connaissances et savoir-faire au sein de nos jardins !
En ces temps chaotiques, nous adresser à des porteurs d’alternatives qui les incarnent nous a semblé fondamental. Aujourd’hui, rencontre et questions-réponses avec le praticien en permaculture Éric Bergua qui nous a ouvert la porte de son jardin intérieur, mais pas uniquement…
Bonjour Éric, voilà des années que tu pratiques la permaculture. Peux-tu nous dire quel concept tu as mis en place ?
Je l’ai ai appelé Perma Jardins Croisés. L’idée est de faciliter les échanges de temps passé dans les jardins permacoles des uns et des autres. On reçoit dans son jardin, on pratique selon notre approche en échangeant dessus, puis on est reçu dans le jardin de notre invité où on pratique alors selon son approche. Et rebelote tant que les personnes sont d’accord.
L’occasion de partager les coups de mains, les techniques, les approches, des plantes… et réfléchir à plusieurs tout en faisant.
T’es tu inspiré de quelque chose qui existait déjà ? Si oui, de quoi ?
Avec le recul, c’est un mélange d’envie de continuer à apprendre, suite à un stage passionnant en tant qu’élève où je me suis rendu compte que tout le monde avait des savoirs souvent différents et complémentaires. D’envie d’avancer dans mon propre projet, et de proposer une alternative « sur le tas » à qui veut apprendre, mais pour qui les stages sont, pour diverses raisons, inaccessibles. Le principe repose un peu sur celui des SEL (Système d’Echange Local), sauf que dans les SEL, il y a une gestion à faire pour compter les points reçus et donnés : une personne A, peut elle-même redonner à une personne B. Avec Perma Jardins Croisés, on est tenu de recevoir la personne qui nous a reçu.
Quand et comment l’idée t’est venue ?
Il y a deux ans, lors de mon stage, à partir d’une frustration née de vouloir développer mon projet permacole dans mon jardin, aux dépends de ma participation active à des projets militants. Je suis suis pas très multitâches ! (rires). Perma Jardins Croisés me permet de faire évoluer mon projet tout en proposant une manière de contribuer à la résilience, par la création de liens et le partage de savoirs pratiques.
Où as-tu commencé et cela a-t-il pris de l’ampleur depuis ?
C’est tout récent, j’ai commencé à en parler le 13 avril 2020. Le groupe Facebook sur lequel le concept est proposé pour le moment compte 65 membres répartis sur toute la France et quelques échanges on déjà eu lieu… uniquement en région Parisienne ! Il me tarde que d’autres régions deviennent actives. (Le 21 novembre, Eric nous a indiqué qu’ils étaient près de 140 membres.)
Quels sont les résultats positifs de cette action selon toi ?
Cette action permet de côtoyer des personnes qui, globalement, on des démarches similaires vis à vis de l’écologie, de la transition. Similaires, ou pour le moins compatibles. On avance et on apprend dans le jardin, mais aussi sur d’autres aspects par la permaculture, tout ça dans une ambiance décontractée si j’en crois les échanges auxquels j’ai participé, chez moi ou chez mes interlocuteurs.
Fais-tu face à des difficultés ? Lesquelles ?
Aucune. Le concept se met en place progressivement au gré des idées, opportunités et expériences. Par exemple, j’ai la cliente d’un collègue jardinier qui adhère au principe, mais qui n’a pas Facebook. Nous allons échanger entre nous et je lui ferai part d’autres possibilités de découvrir des jardins et pratiques au gré des échanges dans notre région. Ensuite, elle fera, ou non, ses échanges avec les personnes qu’elle aura rencontrées.
Si on veut faire la même chose que vous, comment on peut faire ?
Je crois que la réponse est contenue dans la présentation du principe : on reçoit dans son jardin, on pratique selon notre approche en échangeant dessus, puis on est reçu dans le jardin de notre invité où on pratique alors selon son approche. Si on s’inscrit sur le groupe Facebook, ça permet de savoir si il y a déjà des personnes s’inscrivant localement dans ce fonctionnement. Ça permet aussi de voir si des amis éloignés intéressés par la démarche permacole auraient des interlocuteurs près de chez eux pour échanger…
En quoi ce type d’initiative peut être bénéfique face à la situation actuelle ?
Perma Jardins Croisés contribue à la mise en place de l’auto-suffisance alimentaire par l’échange de savoirs au jardin, de coups de pouces, de plantes et de surplus de récoltes. Cette démarche contribue aussi à tisser un lien entre personnes sensibles à l’environnement et aux enjeux climatiques. Cette dimension « sociale » peut être un atout face à la dégradation de nos conditions de vie, en renforçant les solidarités et en permettant d’avoir une vie sociale épanouissante par le biais d’activités écologiquement compatibles.
Tes liens ? Site / Page Facebook ?
Pour le moment, seul le groupe Facebook existe mais cette question m’incite à envisager une approche plus ouverte… À suivre. Ne pas oublier de répondre au questionnaire si l’on veut s’inscrire !
Merci infiniment Eric pour ce que tu fais.
Eric Bergua s’intéresse à la permaculture depuis dix ans, s’est reconverti professionnellement il y a six ans dans les jardins paysagers et tient aujourd’hui un blog où il partage ses connaissances : https://monjardinpolitique.wordpress.com
Propos recueillis par Estelle Brattesani
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