« COVID : même pas peur ! », par le médecin Pierre Cave
En plus des articles écrits par les membres de la rédaction, Nexus souhaite diffuser des messages rédigés par d’autres personnes à la plume alerte. Sous forme de billets d’humeur, nous partageons régulièrement coups de gueules et de sang, cris du coeur, évasions et analyses de l’esprit que nous trouvons pertinents. Lisons aujourd’hui les propos d’un médecin de terrain, Pierre Cave, révolté par l’instrumentalisation politique actuelle du Covid-19.
COVID : même pas peur !
Non, je n’ai pas peur d’attraper le Covid, ni de mourir du Covid, malgré deux facteurs de risque : plus de 70 ans, 72 pour être précis, et en tant que médecin, au contact quotidien des malades à l’hôpital depuis le début de la première épidémie en mars.
La mort fait partie des risques du métier, risque que nous partageons avec les infirmier(e)s, manipulateurs (trices) de radiologie, secrétaires, aides-soignant(e)s, brancardiers. Il faut l’accepter. Sinon, on peut rester chez soi ou travailler dans un bureau, c’est un choix qui se respecte.
Mais par chance, personnellement, aucun autre facteur de risque, ni obésité, diabète, bronchite chronique, hypertension artérielle etc.
Donc, à ce jour, ni malade, ni positif : j’ai subi trois fois le dépistage . Je m’en serai bien passé, mais c’est obligatoire pour pouvoir prendre l’avion.
En tout cas, trois fois négatif.
Comme quoi, cette maladie est encore mal connue.Quand je vois les malheureux qui vont se faire dépister une fois, deux fois, parfois plus, alors que rien ne les y oblige, si ce n’est la panique encouragée par les autorités sanitaires. Pourquoi se priver, puisque c’est gratuit ? Ou plutôt : pris en charge par la sécu ? Dans l’esprit de certains, c’est pareil…
Sécu, qui du seul fait de ce dépistage de masse, va ressortir ruinée de l’épisode Covid.
Moi qui suis loin d’être un des ennemis de Raoult , c’était une très mauvaise idée qu’il a eue là.
Sans parler de l’engorgement des services d’urgence, pour rien !
Le mélange « ignorance + égoïsme + peur » va nous coûter très cher.
En tout cas je le répète, je n’ai pas peur du Covid pour moi-même, ni pour les autres, cette maladie n’étant pas, et de loin, la plus grave de toutes celles que nous avons à soigner quotidiennement. En effet, faut-il le rappeler, le taux de GUÉRISON du Covid est supérieur à 98% alors que la MORTALITÉ du SRAS atteint 30% et celle de l’Ebola 50 %, pour ne citer que ces deux exemples de maladies virales.
Ce qui est grave, c’est de voir nombre de malades atteints de cancers, AVC, infarctus du myocarde, maladies chroniques etc qui sont plus ou moins négligés ou voient leurs interventions déprogrammées, à cause de la mobilisation démentielle et disproportionnée autour du Covid.
En ce moment, dans certains centres, comme lors de la première épidémie, au mois d’avril, il ne fait pas bon être suivi pour un cancer ou toute autre maladie chronique. Ce n’est jamais bon, bien sûr, mais là particulièrement.
En revanche, j’ai peur, je dirais même que je suis terrifié par le monde qui est en train de se mettre en place, par l’instrumentalisation de la crise sanitaire.
Je rappelle que je suis opposé aux thèses complotistes qui inondent les réseaux sociaux (et nous brouillent l’écoute).
Mais il n’y a même pas besoin de recourir à ces élucubrations pour essayer de comprendre la situation : quelles que soient les motivations tordues ou la nullité des gouvernants, le désastre est là, sous nos yeux, nous le vivons d’ores et déjà au quotidien, et nul ne sait ni quand, ni même SI on va pouvoir en sortir.
Je m’en tiens simplement à ce que je vois, dont je suis témoin privilégié en tant que médecin ou témoin tout court en tant que citoyen, et je trouve qu’il y a déjà de quoi alimenter le pessimisme le plus sombre : toutes les mesures de restriction des libertés et leurs conséquences, le bouleversement de la société, la ruine de millions de personnes, les dépressions, les suicides, l’explosion du chômage etc sans que la justification sanitaire brandie par le gouvernement aie jamais vraiment fait ses preuves.
La catastrophe n’est pas sanitaire mais politique, avec des conséquences économiques, sociales, psychologiques, environnementales.
Je récuse absolument le terme de « guerre », répété à six reprises par le chef de l’état le 16 mars, de même que le spectre de 400 000 morts qu’il n’a pas hésité à agiter sans vergogne le 30 octobre. J’admets parfaitement qu’on soit en guerre contre le terrorisme, qui relève d’une volonté malveillante et d’une hostilité humaines. Mais l’apparition d’une épidémie ne dépend d’aucune volonté, c’est un phénomène « naturel », au même titre qu’un cyclone ou un tremblement de terre. Part-on en guerre contre une inondation, un tsunami, ou une éruption volcanique ?
Le terme de « guerre » est donc un abus de langage délibéré, destiné avant tout à faire peur, et à imposer des mesures coercitives que la population n’aurait jamais acceptées dans des circonstances « normales ».
De nombreux médecins, inconnus ou illustres, qui, comme moi, tiennent un discours à contre-courant de cette propagande officielle, qui essaient de lutter contre cette panique ambiante orchestrée autour du coronavirus, (et notamment au sujet du vaccin), prêchent dans le désert. Ils se retrouvent stigmatisés et qualifiés avec mépris de « rassuristes », mot qui est devenu une insulte sous la plume de certains commentateurs. Nous devons aussi, parfois, en répondre devant notre instance professionnelle, l’Ordre des médecins, avec à la clé l’épée de Damoclès d’interdiction d’exercer la médecine.
Je considère que l’éthique médicale est universelle, ce n’est pas une variable d’ajustement à géométrie variable au cas par cas : ainsi les directives ministérielles ordonnant dans le cadre du Covid, de considérer que sacrifier les vieux (Rivotril) est, après tout, naturel, sont criminelles (cf le film Soleil Vert, de Richard Fleischer avec Charlton Heston, 1973).
A quoi bon faire appel à l’intelligence, au courage, à la responsabilité, au respect de la dignité humaine, au sens civique, à la solidarité, à la liberté, quand on a en face de soi une machine étatique qui mise au contraire sur la peur, le conformisme, la soumission, la bêtise, l’ignorance, l’égoïsme, la lâcheté…
Le fait d’être médecins, de terrain, ne nous confère certes pas l’infaillibilité, mais nous sommes quand même plus compétents que la plupart des commentateurs sur les plateaux TV et réseaux sociaux. Et surtout : contrairement à ces individus, nous sommes animés du seul souci non pas de briller, mais d’éclairer, de soigner et d’aider les gens, sans conflit d’intérêt (!). Mais apparemment, cela ne suffit pas à nous rendre crédibles, ni même audibles.
Certains nous opposent même la célèbre référence de Fabrice del Dongo à la bataille de Waterloo (*) mais ça n’a rien à voir. Et on assiste au spectacle pitoyable des crises de nerfs de Véran devant les députés, et au discours non moins consternant de ceux qui ne connaissent rien à la médecine, qui n’ont évidemment jamais soigné un malade, qui ne savent pas la différence entre un virus et une bactérie, mais néanmoins experts en épidémiologie, en virologie, en infectiologie, pontifient sentencieusement sur les virus à ADN et les virus à ARN, sans être conscient de leur ridicule, les pauvres !
Ces pseudo-savants, dont l’arrogance n’a d’égal que l’ignorance, relaient complaisamment la désinformation et la com officielle, sans même se rendre compte qu’en agissant ainsi, ils vont à l’encontre de leur propre intérêt !
(*) Stendhal , La chartreuse de Parme
Pierre CAVE, médecin
Le 13 novembre 2020
Pierre Cave est radiologue, ancien interne et chef de clinique de Marseille. Il exerce aujourd’hui dans différents hôpitaux (notamment à Bastia et à Basse-Terre) après 30 ans en clinique à la Réunion. Il a une bonne expérience de l’humanitaire à Madagascar.
Lire le premier texte au sujet des vaccins de Pierre Cave que nous avions partagé, intitulé Il faut refuser ces vaccins contre le COVID-19
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