Instruction en famille : une maman lance l’alerte sur son interdiction programmée
Aujourd’hui, écoutons le cri du coeur d’une maman face à la suppression du droit à l’instruction en famille que M Macron envisage , sous couvert de lutter contre le terrorisme.
Merci d’avance à ceux qui prendront le temps de lire, car j’ai ce besoin de dire mon indignation, d’informer mes proches au sujet de l’IEF (ou Instruction En Famille). Dans un premier temps, j’explique l’origine de ma colère. Dans un second temps, pourquoi avec mon conjoint nous avons choisi l’IEF. Puis, avant de conclure, je donne des faits concrets, chiffrés, sourcés , pour la plupart en provenance de sites officiels.
I) POURQUOI JE SUIS EN COLÈRE
*** L’IEF est un DROIT français
Avez-vous entendu parlé de ce droit ? Peu de citoyens le connaissent. Moi même, avant d’être Maman, je ne connaissais pas. Et pourtant, me voilà aujourd’hui, à dévoiler sur la toile ma colère et mon écœurement car soudain, l’État veut me retirer ce droit.
*** L’IEF signifie… « Instruction En Famille »
BAM ! En voilà un gros dossier selon notre gouvernement ! Tout simplement, c’est faire l’École à la Maison, à ses enfants, en famille. Vraiment un truc de fous furieux, nuisible pour la société et dangereux pour la sécurité des Français, vous ne trouvez pas ? Ceux qui me connaissent doivent frémir à l’idée que j’instruise mon enfant à la maison, non ? En tout cas, c’est ce que pense notre gouvernement qui, en ces temps de crises multirisques prend le temps de supprimer ce droit, comme s’il y avait une urgence quelconque.
*** Un droit dont on veut me priver
Oui, Emmanuel Macron veut me priver de ce droit parental et rendre l’École obligatoire dès 3 ans. Alors vous allez me dire : « Mais l’École est déjà obligatoire, tu délires, tu deviens complotiste ! » Alors non et non. C’est l’instruction, et non l’École, qui est obligatoire de 3 à 16 ans. En revanche le CHOIX du mode de l’instruction revient aux parents et non au Président de la République (école publique, privée, sous contrat, hors contrat, IEF, cours par correspondance). Il est écrit sur le site de l’Éducation Nationale que parmi les grands principes du système éducatif, « la famille a deux possibilités : scolariser dans un établissement scolaire public ou privé » ou « assurer l’instruction des enfants elle-même (avec déclaration préalable) »
Ah oui, j’ai oublié de spécifier que ce DROIT est inscrit dans l’article 26.3 de La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1958.
M Blanquer, ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, lors de son audition dans le cadre de l’enquête pour combattre la radicalisation islamiste, le 18 juin 2020, a reconnu lui-même que « Cette liberté d’instruction à domicile a un fondement constitutionnel puissant » et défend son maintien quand on lui demande s’il faut interdire ou conditionner davantage l’IEF. Il précise qu’il faut surtout appliquer les lois en terme de contrôle.
Cette privation de droit n’est donc pas anodine. Je suis totalement indignée, car en tant que Maman, je ne me sens non seulement pas respectée dans mon rôle parental, mais surtout dépossédée de celui-ci. Je me sens déresponsabilisée, infantilisée et méprisée. Cette loi liberticide porte atteinte à mon intelligence et à ma dignité. Je n’ai pas besoin de M. Macron pour décider, à ma place, de l’éducation que recevra mon enfant. Merci, mais je suis une adulte et une mère responsable. Le père de mon enfant est également adulte et responsable. Alors, sommes-nous encore « autorisés » en 2020 à utiliser notre libre arbitre ? Sommes nous encore libres en 2020 de nous poser des questions sur les choix que font ceux qui nous gouvernent et promulguent les lois, sans passer pour un complotiste, mais pour un citoyen qui se questionne, en cherchant des réponses justes et véridiques ?
*** Une loi que les institutions essaient de faire passer pour déjà validée
Le site officiel de l’Administration Française indique déjà que « dès la rentrée scolaire 2021, la possibilité de recevoir une instruction à domicile serait très strictement limitée »
Début Novembre, le Vademecum du Ministère de l’Education sur l’IEF utilisait déjà le futur en disant que « l’instruction à l’école sera rendue obligatoire pour tous dès trois ans ».
Fin Novembre, l’annonce est retirée. Ils ont dû s’apercevoir qu’ils avaient légèrement anticipé la loi…
Or, comme vous le savez, pour promulguer une loi, il y a une législation et des modalités à respecter : dépôt du projet ou de la proposition de loi, examen de la première assemblée, vote de la première assemblée, navette entre le Sénat et l’Assemblée Nationale, adoption, promulgation. Le Conseil Constitutionnel peut être saisi pour vérifier que le texte de loi n’est pas contraire à la Constitution. Alors M.Macron serait-il lui même au dessus des lois ? Le gouvernement ne communique pas sur ses sites officiels, au conditionnel de ce projet de loi, mais au futur simple de l’indicatif. Il semble que dans les papiers de ceux qui nous dirigent ce soit déjà acté. Alors un Président de la République et un gouvernement qui semblent au dessus de la législation dans leur façon d’agir et de communiquer, est-ce bien là, l’exemple que l’on souhaite donner à nos enfants de ce que sont les valeurs de la République ?
*** Des dérives autoritaires scolaires, au nom de l’obéissance à des directives
De nombreux parents désirant pratiquer l’IEF pendant la crise sanitaire que nous connaissons pour des raisons de santé, ou pour ne pas infliger le port du masque à leurs enfants obtiennent de plus en plus souvent en guise de réponse de la part de la direction des écoles, des appels ou mails leur indiquant qu’ils sont obligés de mettre leurs enfants à l’école. De nombreux vices de procédures de la part des chefs d’établissements ont lieu actuellement, visiblement sous les « recommandations » de leur hiérarchie, allant même jusqu’à menacer les parents de faire un signalement aux services sociaux… Il y a de quoi s’interroger sur le fond et la forme des ces abus de pouvoirs.
*** Une mesure qui ne respecte pas les Droits de l’Humain
Macron a reçu une lettre ouverte de plusieurs organisations, dont la Ligue des Droits de l’Homme faisant part de leurs inquiétudes quand aux projets de lois récents notamment : « vous avez annoncé que vous envisagiez d’interdire l’enseignement à domicile afin de protéger les enfants des écoles illégales ”souvent administrées par des extrémistes religieux”. Bien que nous comprenions que ces écoles constituent une menace, une interdiction générale de l’enseignement à domicile affectera la majorité des parents qui, pour de nombreuses raisons différentes, utilisent cette liberté avec des résultats satisfaisants, quelle que soit leur religion, ou leur absence de religion. Il existe certainement suffisamment de dispositions en droit français pour organiser les contrôles et s’assurer que les enfants sont effectivement éduqués selon les programmes éducatifs établis. »
*** « Mais pourquoi veulent-ils interdire ce droit ? », vous demandez-vous ?
Réponse : pour, officiellement, lutter contre le « Séparatisme islamiste ». Ils ont, depuis, rectifié le terme et parlent désormais d’un « projet de loi confortant les principes républicains ». Je suis donc (uniquement par ma volonté de vouloir instruire mon enfant à la maison), mise dans la même case que les extrémistes religieux, berceau du terrorisme, car l’objectif de cette loi est bien de lutter contre le terrorisme.
*** Fin de l’IEF, une simple indignation personnelle ou l’affaire de tous ?
Je vous écris ces mots avec mon cœur blessé et il ne s’agit là que de mon ressenti personnel. Mais combien de parents en IEF éprouvent ce même sentiment d’injustice, d’irrespect et donc d’indignation ? Car si pour notre famille l’IEF est un choix, pour d’autres, c’est pour raisons de santé. Heureusement, pour ces-derniers, ceux-ci ne seront pas concernés par cette loi. Mais pour de nombreuses familles, c’est par obligation, pour sortir leurs enfants de l’insécurité que ces derniers éprouvent en milieu scolaire : stress, maux de ventre, de tête, angoisse, compétition, moquerie, mise à l’écart, violence, harcèlement de tout type poussant de nombreux enfants jusqu’à la phobie scolaire et sociale. 700 000 enfants, environ, sont victimes de harcèlement scolaire chaque année et le suicide qui peut en découler parfois est une réalité. Évidemment, ce n’est pas la majorité des enfants, fort heureusement, mais il ne faut pas nier que cela existe. Et avoir conscience que notre enfant peut basculer du jour au lendemain dans la spirale infernale… L’option de l’IEF peut être alors une solution, ne serait-ce que le temps de sortir l’enfant de cette détresse et de lui redonner confiance en lui, les autres et la vie. Enfin, l’École n’est tout simplement pas adaptée à certains enfants comme ceux porteurs de handicap, à haut potentiel, les enfants dys etc… L’IEF est pour eux la seule option possible.
II) POURQUOI NOTRE FAMILLE CHOISIT L’IEF ?
*** Les neurosciences comme base
Vous avez peut-être envie de me dire « Pourquoi tu te prends la tête avec ça, mets ton enfant à l’école comme tout le monde et nous embête pas » ? Ce sont les dernières connaissances que nous apporte la science sur le développement du cerveau de l’enfant, la gestion de ses émotions et les dysfonctionnements de l’Éducation Nationale qui nous poussent à instruire notre enfant à la maison pour ainsi respecter son rythme, sa créativité, sa curiosité et développer son potentiel et son autonomie dans un cadre de confiance. On est donc bien loin des idéologies religieuses extrémistes que veulent nous faire endosser le gouvernement, vous en conviendrez. Il est impossible d’énumérer ici la révolution que les neurosciences nous apporte en terme d’éducation. Mais il y a de très nombreux articles, livres, avis de spécialistes et études si cela vous intéresse, comme cette vidéo de la pédiatre Catherine Guegen devenue une référence dans le monde de l’éducation et de la petite enfance :
L’éducation doit s’adapter au vue de ces découvertes, c’est une nécessité absolue pour le bien-être de nos enfants, les citoyens adultes de demain. Mais les gouvernements successifs ne semblent pas pressés de s’attaquer au sujet, voire même ralentissent les possibilités de changement. Pourquoi un tel refus ? Pourquoi utilisons-nous les données scientifiques dans tous les domaines de nos vies sauf en matière d’éducation ? C’est donc pour combler les lacunes de l’École Républicaine que nous faisons ce choix. Car (attention, scoop !) nous sommes les parents de notre enfant et sommes donc les plus légitimes à décider de ce qui est bon pour lui. Encore une fois, en nous appuyant sur les données scientifiques, et non pas par conviction religieuse.
*** L’école, un lieu de stress pour certains enfants
Et vous, avez-vous aimé l’École ? Pensez-vous que l’École telle qu’on la connaît soit la meilleure alternative pour le développement et le bien-être de nos enfants au vue des connaissances actuelles ? Si l’école est évidemment un lieu de socialisation, il est également un lieu de stress pour de nombreux enfants (sentiment de rejet, d’exclusion, punition, compétition, comparaison, non respect du rythme personnel physiologique et d’apprentissage, harcèlement, violence…). Les instituteurs et les professeurs ne sont pas responsables de ces situations, car ils ont beaucoup trop d’enfants à gérer dans une même classe pour pouvoir répondre aux besoins personnels de chaque enfant, malgré toute leur bonne volonté. On devrait plutôt les applaudir comme nous avons applaudi le personnel médical il y a si peu de temps. Or, un enfant, même tout petit, doit être considéré comme l’être humain à part entière qu’il est, avec son identité personnelle, des émotions et des besoins très intenses, différent de ses camarades, et pas seulement comme un élément d’un groupe du même âge. Alors quand on sait que le cerveau de l’enfant est extrêmement immature, fragile et manipulable jusqu’à ses 6 ans et que ses émotions sont vécues comme de véritables raz- de-marée, on prend conscience à quel point toutes ces situations négatives peuvent lui porter préjudice. Voilà quelques raisons qui peuvent pousser les parents à faire le choix de l’IEF. Il s’agit d’un projet familial réfléchi et d’un acte d’amour responsable qui demande du temps, de l’investissement et qui ne se prend jamais à la légère.
*** Suis-je contre l’École Républicaine ?
Évidemment non. Je suis citoyenne française, fière de mon pays et de ses valeurs. Et bien sûr, j’ai conscience que chaque parent n’a pas la possibilité, le temps ou même l’envie de faire l’IEF et c’est leur choix, leur droit, que je respecte totalement. Je suis heureuse que mon pays offre un système éducatif pour tous les enfants de la Nation. Mais je déplore et je m’indigne de tout mon cœur de Maman et de citoyenne, de toute mon intelligence et de tout mon libre arbitre, que nos dirigeants veuillent m’OBLIGER et me voler mon DROIT de choisir d’éduquer mon enfant avec amour et bienveillance. Ne tombons pas dans la division, la pluralité est notre richesse, restons unis dans nos diversités. L’éducation en fait partie. Elle en est même la base. Je ne suis pas contre l’École, je suis POUR l’Ecole publique, ET pour l’IEF, ET pour les Écoles indépendantes. A chacun sa façon de vivre, du moment qu’elle respecte les valeurs de la République et la liberté de penser et d’expression de chacun.
III) PLACE AUX ÉLÉMENTS CONCRETS ET AUX CHIFFRES POUR Y VOIR PLUS CLAIR
*** Quelques données
Les enfants en IEF (50 000 sur 12,4 millions) représentent seulement 0,4% de la totalité des enfants en âge d’être scolarisés et la plupart des familles sont athées. La socialisation ne passe pas forcément par l’École et les enfants en IEF pratiquent des activités sportives et culturelles, font beaucoup d’activités en extérieur, en lien avec la nature et ont des amis. Ils font bien souvent preuve d’une grande ouverture d’esprit et de respect.
*** Des élus qui n’ont pas d’arguments sourcés
Aucun rapport, aucun chiffre, aucune preuve ne vient justifier l’idée du gouvernement selon laquelle il y aurait un lien entre le séparatisme islamique et l’IEF. Quand Xavier Breton, député de l’Ain, demande : « Monsieur le Ministre, avez-vous des éléments objectifs, qui permettent d’établir une corrélation entre l’instruction en famille et la radicalisation islamiste, qui permettraient de justifier l’interdiction que vous préparez à ce sujet? » Gérald Darmanin, (Ministre de l’Intérieur) répond en guise d’éléments objectifs : « On ne peut pas à la fois me dire “vous n’êtes pas assez dur” et me dire dès qu’on prend des dispositions “ah oui mais alors là, prouvez-nous bien qu’il y a un lien avec la radicalisation” ». On a ici une belle justification politique de cette loi : il faut « prendre des mesures », peu importe si ces mesures ont une raison d’être ou pas visiblement.
M.Darmanin dit également: « Si la déscolarisation a pu, à un moment donné, être comprise dans la République, elle lui porte aujourd’hui de trop nombreux coups de poignard et fabrique des êtres parfois conditionnés au séparatisme », (toujours sans chiffre à l’appui). Or, les terroristes français agissant sur le sol français ont été instruits et éduqués par l’École Républicaine et non l’IEF (les terroristes de l’hyper casher et de Charlie Hebdo, de même que le tueur de Montauban et de l’école juive de Toulouse.)
*** Des Fake News pour justifier la suppression de l’IEF
Ceux qui veulent supprimer cette loi donnent de fausses informations à la Télévision, à la Radio et sur les réseaux sociaux (Est-ce par ignorance ce qui serait embêtant par rapport à leurs responsabilités ? Est-ce sciemment pour manipuler l’opinion public ?) Sur I24News et sur Twitter, Aurore Bergé (Présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, Députée et membre de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation) affirme « Aujourd’hui nous avons 50 000 enfants qui sont hors des radars de la République. Réaffirmer la République, c’est le faire en actes en rendant la scolarisation obligatoire dès 3 ans» ce qui est totalement faux puisque ces 50 000 enfants sont déclarés (sinon comment auraient-ils ce nombre ?) et contrôlés chaque année, contrairement à ceux qui sont réellement « hors radar » et le resteront malgré cette loi.
La preuve de cette « erreur » avec ce que dit M Darmanin (Ministre de l’Intérieur) sur Europe1 : « Des gens font l’instruction à domicile et le font extrêmement bien. Mais il y a 50.000 enfants aujourd’hui qui ne vont pas à l’école, la moitié pour des raisons médicales et l’autre moitié, nous nous posons des questions sérieuses, de gens qui sont totalement désocialisés et mis sous des dérives sectaires, islamistes et qu’il nous faut condamner. » Alors si ces 50 000 enfants sont réellement « hors radar » comment savent- ils que la moitié font l’IEF pour raison médicale ? On ne peut pas à la fois échapper aux radars de la République et être à la fois dans les statistiques, si ? Et si on est dans les statistiques, on est contrôlé tous les ans par l’Éducation Nationale. Donc s’il y a un danger, il est repéré… Par ailleurs, il énonce clairement une « erreur » sur une radio française en annonçant que l’autre moitié, soit 25 000 enfants, seraient donc mis en dérive sectaire islamiste ! Cela est très grave : ces déclarations sont calomnieuses et diffamatoires envers les familles pratiquant l’IEF dans le respect des valeurs de la République. Ceux qui nous dirigent ont-ils le droit d’émettre des « Fake News » en toute impunité ? Les Français méritent-ils la vérité ou de sordides histoires pour leur faire accepter une loi liberticide supplémentaire ?
*** Une augmentation du nombre d’enfants en IEF qui s’explique
Selon la Commission d’enquête pour lutter contre la radicalisation islamiste sur laquelle va s’appuyer la loi interdisant l’IEF, disponible sur le site du Sénat, le nombre d’enfants en IEF a fortement augmenté, ce qui « inquiète » beaucoup la Commission, et le Gouvernement ! Ils semblent oublier que si l’IEF a autant augmenté ces deux dernières années, c’est aussi en partie parce que qu’ils ont rendu l’instruction obligatoire dès 3 ans en 2019, au lieu de 6 ans depuis la loi Ferry de 1882. Donc mathématiquement, si vous prenez 0,5% d’un nombre de référence qui a lui même augmenté d’un bond (Trois années d’un coup), vous obtiendrez inéluctablement un nombre supérieur à ceux des années précédentes. On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres selon les références, le choix des données, le point de vue de départ, les oublis, les erreurs.
*** L’IEF est une pratique encadrée et contrôlée
Dès la première année : tous les deux ans par la mairie, et tous les ans par l’Éducation Nationale. Si les familles ne respectent pas les règles, un rappel leur est fait. Si lors du second contrôle les résultats sont jugés insatisfaisants, alors les parents reçoivent l’injonction de scolariser leurs enfants dans les 15 jours. Pourtant seulement 62% des enfants IEF sont contrôlés chaque année et à peine 37,8% des contrôles jugés insatisfaisants ont donné lieu à un second contrôle. La Commission d’enquête s’étonne que la loi ne soit pas appliquée puisqu’elle permet de ne pas passer à côté d’enfants hors système ou en danger. Ne faudrait-il pas appliquer la loi et effectuer ces contrôles avant de supprimer le droit à l’IEF à toutes les familles ?
*** Les écoles alternatives, une autre solution méprisée ?
La Commission et le gouvernement « s’inquiètent » que certains parents ne fassent plus suffisamment confiance à l’Éducation Nationale pour instruire leurs enfants. Ils ne veulent pas comprendre le choix de ces derniers pour l’IEF ou des écoles privées hors contrats (type Montessori). Parlant dans le rapport de « L’attrait pour des pédagogies “alternatives” » (l’usage de guillemets indiquant leur méfiance, ou leur mépris) de ces pédagogies, qui font pourtant leurs preuves), comme si cela posait un souci. J’aimerais comprendre le lien entre une pédagogie alternative qui respecte l’enfant et la lutte contre le terrorisme. Selon La Banque des Territoires et La Fondation pour l’École, la pédagogie Montessori est la pédagogie choisie par 40% des écoles nouvellement créées et 12% des nouvelles écoles accueillent des « publics spécifiques », c’est-à-dire des enfants souffrant de troubles de l’apprentissage divers ou de handicaps.
*** Des méthodes qui ont fait leur preuve non encouragées
Céline Alvarez, auteure, conférencière et ancienne institutrice a mené entre 2011 et 2014 une expérimentation dans une classe de maternelle en ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire ) à Gennevilliers. Elle a couplé les nouvelles connaissances cognitives à une partie de la pédagogie Montessori (mettant en avant l’autonomie et la confiance). Malgré des résultats étourdissants permettant aux élèves de rattraper leur « retard » en seulement six mois et des évolutions d’apprentissage de la part des enfants allant au delà de ce qu’elle avait pu imaginer, sans explication, le gouvernement lui a demandé d’arrêter son expérimentation. Alors que pourtant, selon le classement Pisa, baromètre pour les ministères de l’éducation et piloté par l’OCDE, la France arrive au 23ème rang mondial en terme d’éducation sur 79 pays.
*** Un mauvais classement pour la France
Selon le rapport de l’OCDE, la France ne progresse pas, mais stagne dans le classement. Et l’école
française continue d’accentuer les inégalités sociales au lieu de les réduire.
La France est l’un des pays où les élèves ressentent le moins de soutien de la part de leurs enseignants : moins d’un élève sur quatre déclare que ses enseignants lui indiquent ses points forts.
Environ 20 % des élèves ont déclaré être victimes d’acte de harcèlement au moins quelques fois par mois. Plus d’un élève en France sur trois déclare penser que son professeur n’apporte jamais ou seulement parfois de l’aide supplémentaire en cours lorsque les élèves en ont besoin.
*** L’Éducation Nationale, irréprochable ?
Quand on lit dans le rapport de la Commission d’enquête du Sénat que 14% des personnes signalées pour atteinte à la laïcité et aux valeurs de la République font partie du personnel de l’Éducation Nationale, qu’un fiché S peut enseigner et que c’est seulement depuis 2019 qu’une expérimentation a été lancée pour automatiser la consultation du fichier judiciaire des auteurs d’infractions terroristes pour les lauréats des concours enseignants, on peut se demander s’il n’y a pas deux poids deux mesures entre l’Éducation Nationale et l’IEF quant à la gestion du respect des valeurs de la république.
IV) MA CONCLUSION
*** Les véritables raisons de cette interdiction ?
Comment un « projet de loi confortant les principes républicains » peut-il en même temps réduire nos libertés ? Quel est donc le véritable problème pour le gouvernement ? Le terrorisme qui viendrait en partie de
l’IEF, sans qu’aucune preuve ne soit apportée ni par la Commission ni par le gouvernement, ou la défiance d’un nombre grandissant de parents par rapport à l’Éducation Nationale, comme indiqué dans le rapport d’enquête ? Le séparatisme radical ne serait-il pas seulement un prétexte pour interdire l’IEF, droit parental dans le collimateur du gouvernement depuis tant d’années ? A qui appartiennent nos enfants si nous perdons notre Droit de choisir pour eux, avant qu’ils ne soient majeurs et responsables à leur tour de leurs choix ? Pensez-vous que les thèmes de l’Enfance, de l’Éducation et des lois liberticides soient assez importants pour être traités sur les plateaux de télévision et dans les médias traditionnels? Pensez-vous que nos enfants méritent que l’on s’insurge contre cette privation de liberté ?
Si vous êtes d’accord avec mon analyse, je vous invite à signer la PÉTITION établie par les Associations en lien avec l’IEF qui explique clairement qu’« Il est temps de lever le climat de suspicion et la stigmatisation dont les familles IEF font l’objet depuis des années, boucs émissaires d’un combat contre l’intégrisme religieux qui ne nous définit pas. »
Et parce que ce droit est notre liberté à tous, n’hésitez pas à partager, diffuser, informer à votre tour.
Je souhaite à chaque être humain de cette planète de connaître la Paix intérieure et j’ai l’espoir fou que nous sortirons de toutes ces crises actuelles, non pas plus forts, mais meilleurs.
Merci pour nos enfants…
Pauline Bichet,
Une maman et citoyenne indignée
En rappel notre conférence sur l’éducation sans école que nous avions filmée :
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