Découvrez l’édito de NEXUS n° 95 !
Survivalisme — Militaires, humanitaires, écolos … Avec qui passerez-vous la fin du monde ?
Ne doit-on voir que de la peur, de la parano, de l’exagération dans le phénomène survivaliste ? Ne faut-il pas être un peu excessif pour s’équiper d’armes blanches, apprendre à se battre et se retirer loin des villes ? Pourtant, tous les analystes s’accordent là-dessus : le château de cartes financier menace d’effondrement notre civilisation de façon imminente, sans parler de la dégradation de la biosphère et de l’épuisement des ressources.
Alors, êtes-vous de ceux qui préfèrent préparer la guerre pour s’assurer la paix ou tablerez-vous plus volontiers sur la nature solidaire de l’humain ? Faut-il tant redouter « LA » crise finale, ou y trouver des avantages en retrouvant une façon « vivifiée » d’entreprendre nos vies et nos relations ? Comme pour ces survivalistes qui témoignent combien leur intimité retrouvée avec la nature, ses rythmes et ses réalités leur a fait un bien fou.
NEXUS n°95 (nov.-déc. 2014)
Quête d’indépendance et de liberté, le survivalisme ne se réduit ni à un écologisme ou un humanitarisme niais, ni à un conspirationnisme étroit, ni à un militarisme au front bas : mais, s’alimentant à ces différentes sources, il conduit à en dépasser les clivages et à produire une synthèse inédite. (« Je ne peux pas sacquer les militaires, mais j’adore leur mode de vie », me disait, un soir de banquet, un vieux militant écolo du Larzac.) Une synthèse qui offre une alternative à tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans un monde qui marche sur la tête. Dans le survivalisme, on voit ainsi des gens reconquérir leur dignité, leur intégrité, leur joie de vivre.
Se réapproprier ses besoins : voilà qui est émancipateur. Et pour cela, commencer par les identifier ces besoins ! Savoir ce que l’on veut… et qui l’on est. « Connais-toi toi-même » : le survivalisme engage potentiellement à une démarche de recherche intérieure, ce qui peut avoir de vastes et décisives implications. Si le survivalisme ne devait servir qu’à cela, ce serait déjà énorme.
Alors, en attendant le grand soir, bonne lecture !
David Dennery