Le numéro 91 est en kiosque !
Chantal Jouanno , Jean-Pierre Mocky, Serge Garde … personnalités et journalistes dénoncent la loi de l’omerta pesant sur le phénomène des abus sexuels, et sur l’existence de réseaux pédocriminels organisés. NEXUS a enquêté et lève le voile sur ce tabou de notre société dans le numéro 91 !
EDITO
Si la France peut se targuer d’être la cinquième puissance économique de la planète, les moyens, petits, qu’elle consacre à sa justice lui valent d’être classée au 37e rang des 43 pays membres du Conseil de l’Europe. Est-ce l’unique facteur qui décida du « désastre » d’Outreau et mit la justice sens dessus dessous ? Ou bien faut-il chercher plus profondément les racines des abus sexuels dont regorgent les chroniques judiciaires ? De quels mécanismes la transmission de ce fléau qui gangrène notre société obscurément et transversalement procède-t-elle ? Comment en traiter le facteur transgénérationnel étouffé par des siècles de honte ?
Face à un réflexe de déni si bien ancré, que faire sinon tenter de briser cette omerta qui prive les victimes (parmi lesquelles comptent 80 % des bourreaux), autant que la société, de toute perspective d’avancée ? De la cybercriminalité jusqu’aux réseaux, comment expliquer de tels dysfonctionnements de la part des pouvoirs publics ? Telles sont les quelques questions, parmi de nombreuses autres, posées par notre dossier de Une. Afin d’appréhender l’impensable, pour enfin en sortir.
Pas évident de mettre au même sommaire que ce dossier très spécial un éloge à la vulnérabilité. Et pourtant… Se savoir vulnérable (étymologiquement « susceptible d’être blessé, touché »), s’accepter comme tel, c’est malheureusement ce dont se voit privée toute victime d’un traumatisme. Sans vulnérabilité, pas de sensibilité, pas de joie, pas d’empathie, pas de prise de risque mesurée, de créativité, etc. « Vul-né-ra-ble ! » aurait aussi bien pu chanter Stromae.
C’est aussi notre condition de vulnérabilité qui nous pousse à prêter un œil critique aux informations dont nous sommes abreuvés, et qui sont parfois lourdes de conséquences. Et c’est bien le cas avec les données officielles qui faillirent décider de l’attaque de la Syrie l’été dernier. A-t-on tenté de nous refaire le coup des « armes de destruction massive » de Saddam ? De l’exclusif !
Comme pour cet autre bon papier qui révèle les risques très réels que nous faisons prendre aux futurs bébés en cédant aux chants ultrasoniques de la mode échographique ambiante.
Je vous encourage à doubler votre valeur, veinards d’avertis que vous êtes, en épluchant le reste de ce magazine (totalement indépendant, au fait, pour couper court aux petites rumeurs de récupération filtrant çà et là) et je vous donne rendez-vous pour notre prochaine parution.
David Dennery.