Cours d’éducation sexuelle : « Mieux vaut prévenir que guérir » (Karine Baillieu/VIDÉO)
Psychologue-clinicienne, Karine Baillieu était présente à Paris le 13 mai dernier, lors d’une conférence qui avait pour thème « la dérive totalitaire sur les enfants ». Elle affirme que l’idéologie néo-libérale amène inéluctablement à une idéologie totalitaire. Le néolibéralisme « n’est pas un système au service de l’humain, c’est l’humain qui est au service du système ». Elle évoque également la baisse du niveau scolaire et l’embrigadement des enseignants, avant de donner quelques conseils aux parents concernant les cours de sexualité adressés à leurs enfants.
◆ Vers un régime totalitaire
Les trois années qui viennent de s’écouler sur fond de Covid, de pandémie, d’isolement du monde et de restrictions des libertés ont fortement interpellé Karine Baillieu, psychologue clinicienne spécialisée en psychopathologie, en psychanalyse et en psychotraumatologie. « À la fin du XIXe siècle, la pensée, le système économique “classique” se sont transformés et l’économie a voulu devenir une science. Et en devenant une science, elle a évacué la dimension philosophique et donc la dimension sociale et la dimension éthique. » Le système néolibéral qui a suivi, estime Karine Baillieu, «n’est pas un système au service de l’humain, c’est l’humain qui est au service du système. Le profit est le centre du système. […] Un régime totalitaire est en perpétuelle évolution, en perpétuel mouvement. […] Il faut que l’humain évolue avec, pour pouvoir garder sa stabilité.»
◆ Une baisse du niveau scolaire
Elle évoque les « technocrates analysants » et les « techniciens producteurs » que ce système crée, ainsi que les « exécutants » à qui on ne demande pas de réfléchir. Elle observe que le niveau scolaire baisse rapidement dans les écoles de ses enfants et nous parle du fait qu’aux États-Unis, il est possible d’avoir des diplômes tout en étant analphabète. Certainement au grand plaisir des multinationales qui n’ont « pas envie que ça change. Parce que ça leur va bien des gens qui ne savent pas lire, pas écrire ! Dès qu’on sait lire ou écrire, on va lire des journaux, on va se syndiquer, et on va poser des questions. » Elle met en relief l’embrigadement des enseignants durant leur formation à qui on demande de « répéter » ce qu’on leur a inculqué, et non plus de réfléchir pour qu’ils demandent ensuite à leurs élèves de réfléchir aussi par eux-mêmes.
◆ Conseils aux parents
Si l’enfant revient de l’école en disant que des choses qui ont été dites pendant un cours sur la sexualité l’ont gêné, selon Karine Baillieu, il est bienvenu de l’écouter et de ne pas ajouter de stress en dramatisant la situation. Mais il vaut mieux « prévenir que guérir » et éviter que le mal ne soit fait et que l’enfant soit exposé à ce genre de situation. Il faut bien distinguer la sexualité infantile de la sexualité d’un adulte. Ne pas confondre tripotages et découvertes des premières sensations naturelles et spontanées d’un enfant avec des pratiques sexuelles comme la sodomie, la masturbation ou la fellation. Ne pas tomber non plus dans l’autre excès et traiter de pervers ou automatiquement envoyer chez un psy des enfants qui « jouent au docteur ».
◆ Un corps qui n’est pas prêt
« À chaque fois qu’il y a effraction, le trauma est là […] Le mieux, c’est surtout d’en prendre la mesure et, parents, de se mobiliser pour pas laisser rentrer l’éducation sexuelle dans les écoles. Les enfants n’ont pas la maturité, la maturation du système cognitif et du système affectif, pour pouvoir comprendre ce qu’il se passe. […] C’est comme si vous demandiez à un enfant qui vient de naître de marcher. […] Pour la sexualité, l’enfant a des organes, mais ce ne sont pas des organes qui ont atteint leur maturité génitale. Donc il ne peut pas avoir de sexualité comme les adultes peuvent en avoir. » Si l’enfant voit une scène qu’il n’a pas à voir, par exemple une scène de fellation, « sans comprendre ce que c’est, mais par curiosité, et pour essayer de mettre du sens, il va être dans l’imitation ». Parce qu’il est de son âge de l’être. « Un enfant, il ne va pas inventer ça tout seul. » De plus, « on ne sait pas d’un enfant à un autre s’il en est au même stade. »
◆ Gagner en autonomie de pensée
Selon Karine Baillieu, son rôle en tant que psychologue pose une question déontologique : « Accompagner les individus en autonomie de pensée. […] Comment je peux continuer à accompagner des patients à gagner en autonomie, si moi-même, je perds mon autonomie de pensée et ma capacité de décider pour moi-même ? Donc cela pose une question déontologique. »
👉 Pour voir l’entretien intégral de Karine Baillieu :
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