Environnement

Démantèlement des éoliennes à Guern : une belle victoire, mais le combat n’est pas terminé

À Guern, dans le Morbihan, il aura fallu attendre 14 ans après l’annulation du permis de construire pour voir enfin le parc éolien érigé au lieu-dit Niziau démantelé au printemps dernier. Quelques mois plus tard, alors que la réhabilitation du site est en attente, la menace d’un autre projet tient toujours les associations de défense de l’environnement en alerte, prêtes à dégainer.

◆ Douze ans d’exploitation illégale

Au mois de juin 2024, enfin, les trois éoliennes de Guern, dans le Morbihan, ont fini d’être démontées. L’issue d’une longue bataille judiciaire qui a opposé pendant près de vingt ans l’Association contre le projet éolien de Guern (ACPEG) et la société Parc éolien de Guern.

Comme le rappellent nos confrères d’Actu.fr, « les éoliennes de Guern avaient commencé à produire de l’électricité en 2008. Le permis de construire avait été annulé en 2010, mais les pales avaient continué à tourner jusqu’en 2022. » En toute illégalité donc. Jusqu’au jour où le préfet du Morbihan a ordonné, en janvier 2022, la suppression du parc et la remise en état du site, après que le Conseil d’État a confirmé les rejets de tous les recours engagés par l’exploitant.

◆ Une victoire inédite

La société Parc éolien de Guern a malgré tout tenté de contester l’arrêté préfectoral. « Nous maintenons que l’annulation du permis n’entraînait pas celle de l’autorisation d’exploitation », avait déclaré son avocate, selon des propos rapportés par Ouest-France. Mais la cour administrative d’appel de Nantes n’a pas cédé et le démantèlement du parc a pu être engagé en mai et juin 2024.

Ce démontage suite à une décision de justice est « une première en France », d’après l’avocat de l’association des opposants au projet, cité par Le Parisien.

◆ Une remise en état qui tarde à arriver

« C’est une victoire, mais le combat n’est pas terminé. Il reste encore à aborder le dossier des indemnisations et celui de la remise en état du site », a déclaré le président de l’ACPEG, Jean-Jacques Péchard, à Actu.fr en septembre dernier.

Un autre membre de l’association, David Le Goff, précisait de son côté que « le cahier des charges du démantèlement demande la remise en état des terrains tels qu’ils étaient avant l’installation des éoliennes, sol et sous-sol ». Or, « malgré une astreinte de 1 000 € par jour, la société allemande qui exploitait le site n’avance pas sur ce dossier ».

◆ Un second projet avorté ?

À travers une autre association dont il est président, baptisée La Pierre du Diable, David Le Goff poursuit le combat autour d’un nouveau projet d’implantation, toujours à Guern. Cette fois-ci porté par la société Locogen, celui-ci prévoit la construction de trois éoliennes de 180 mètres de haut sur le site de Kerhiec, près d’une ancienne carrière, « une zone hautement sensible en bordure de la zone Natura 2000 », souligne David Le Goff.

Les arguments environnementaux du site ont d’ailleurs fait que le préfet du Morbihan et l’inspecteur de l’environnement de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) ont « signifié [à Locogen] qu’ils devront présenter un dossier très solide et sans faille », rapporte le président de La Pierre du Diable. C’était lors d’une réunion en octobre 2023. Depuis, plus de nouvelles de Locogen et toujours aucune demande de permis de construire déposée en préfecture. « Est-ce une bonne nouvelle ? Difficile à dire… », commentait David Le Goff auprès d’Actu.fr en septembre dernier.

Article par Alexandra Joutel

(Image par WorldInMyEyes de Pixabay)

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