Un collectif de routiers appelle à la réouverture de tous les restaurants routiers et à l’union des citoyens
Voilà plusieurs jours que le collectif « Colère Routiers » prévenait que des actions allaient commencer dès le 19 décembre 2020 pour exprimer leur mécontentement face à leurs conditions de travail actuelles, mais également face à la manipulation politique qui est faite de la situation sanitaire et qui plonge le pays dans la misère. Aujourd’hui, c’est chose faite : le blocage des lieux-clés d’approvisionnement a démarré et le collectif appelle à l’union des forces citoyennes pour changer de société et cocréer le monde de demain.
Le 12 décembre 2020 le collectif « Colère Routier », créé en novembre 2020 composés de membres syndiqués ou non, mettait en ligne ce communiqué de presse :
◆ Un collectif qui refuse des miettes
Si depuis, sous leur pression, ils ont obtenu de la part du gouvernement l’extension des horaires d’ouverture des 400 restaurants routiers autorisés à ouvrir, cela ne suffit pas pour le collectif Colère Routiers qui voudrait que tous les restaurants rouvrent. Un des coordinateurs nous a expliqué en ligne que 400 restaurants pour plus de 180000 chauffeurs, ça n’est pas suffisant du tout. Pour lui, il est crucial que manger dans son camion un plateau-repas ou un sandwich quand ils ne trouvent pas un restaurant ouvert avec des places de libres, ne devienne pas la norme. « Avec tous les restaurants qui ferment ou qui travaillent à perte, combien pourront rouvrir ou tenir ? La restauratrice d’un établissement routier s’est même suicidée ! On en parle de ça ? » poursuit le coordinateur qui enchaîne sur les sanitaires :« Beaucoup sont fermés, car avec les conditions COVID, cela nécessiterait de beaucoup nettoyer. Vous pensez aux chauffeurs femmes, qui n’ont pas accès à des lieux ouverts ? ». Et quand ils le sont, un autre membre du collectif en souligne l’état de propreté déplorable.
◆ Un métier dont on ne mesure pas assez l’importance
Tous comme c’est le cas pour les agriculteurs qui nous nourrissent, dont plusieurs centaines mettent fin à leur vie par an dans le silence général car ils n’arrivent plus à payer leurs charges, beaucoup d’entre nous ne réalisent pas que des routiers dépend notre survie. « Les stocks sont dans nos camions, notamment les stocks alimentaires. Si demain il y a un problème d’acheminement, on entre en guerre civile ». Hors de question pour le collectif de faire prendre des risques aux chauffeurs par le blocage des routes comme à une certaine époque, car depuis que les conseillers de Nicolas Sarkozy ont « exhumé un article du code de la route en 2002 » selon le Figaro, on peut sanctionner lourdement et enlever son permis à un chauffeur qui y participerait. Quant aux manifestations qui ont lieu depuis des années, à leurs yeux, même si elles ont été très courageuses, elles n’ont abouti à rien, si ce n’est à des dégâts physiques. D’autres types d’actions vont donc avoir lieu, comme le blocage des plateformes de supermarché. Le premier a eu lieu ce matin 19 décembre à la base logistique de l’Intermarché Montbartier dans le Tarn-et-Garonne. Le collectif le présente ainsi sur sa page Facebook : « L’exemple est donné. »
◆ Un collectif qui voit plus grand et global
Le collectif prévoit aussi des actions collectives avec d’autres corps de métier, car s’ils sont très en colère et s’ils veulent faire du bruit et du remue-ménage, ça n’est pas que pour défendre leurs repas et leurs douches. Ils voient la misère générale s’installer, ils entendent les cris de souffrance et de colère de toutes parts, des artistes, des agriculteurs, des restaurateurs, et de tous les citoyens en difficulté. Pour eux, ce qui est en train de se passer politiquement est de la pure manipulation et il est grand temps de changer ensemble de paradigme. Avec tous ceux qui sont en colère et qui se sentent impuissants, mais aussi avec tous ceux qui ont des solutions prêtes à l’emploi à développer partout où c’est possible pour un monde plus sain et respectueux de chacun.
Ce ne sont pas en priorité des likes Facebook et des « Bravos » que le collectif souhaiterait impulser, mais surtout de l’action concrète et du rassemblement. « Ça n’est pas seulement en cliquant derrière nos écrans que nous changerons les choses. Et même si les divisions et critiques que nous observons actuellement sont nombreuses, nous restons confiants et déterminés » conclue l’un des coordinateurs.
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