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En 2020, la France a fermé 5700 lits d’hôpital

Alors que le gouvernement et les médias nous répétaient que les services hospitaliers étaient submergés, 5758 lits ont été fermés en 2020, accélérant la cadence des années précédentes.

 

Le 29 Septembre 2021, le ministère de la Santé a publié une étude statistique sur le paysage hospitalier français. Le titre se voulait optimiste : « Entre fin 2019 et fin 2020, la capacité d’accueil hospitalière a progressé de 3,6 % en soins critiques et de 10,8 % en hospitalisation à domicile ».

Malgré une progression partielle, chute libre générale en 2020

Pourtant, depuis 2013, ce sont 78 hôpitaux qui ont fermé, dont 25 en 2020. D’après l’étude précitée, cette baisse est « plus marquée pour les hôpitaux publics ».

L’étude indique également que « le nombre de lits de soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue), très sollicités pendant l’épidémie de Covid-19, a augmenté de 3,6 % », soit une augmentation de 700 lits. En revanche, en hospitalisation complète (plus de 24h), « le nombre de lits en état d’accueillir des patients continue de reculer (-1,5 %) », soit 5758 lits fermés, représentant la baisse annuelle la plus importante depuis 2013.

En 7 ans, « ce sont en effet 27 000 lits d’hospitalisation complète qui ont ainsi été fermés ». D’un autre côté, « le nombre de places en hospitalisation partielle (moins de 24h) progresse régulièrement » depuis 2013 avec 8 200 places créées, dont 1369 en 2020, ainsi qu’une hausse de 10% pour les hospitalisations à domicile (HAD) la même année. Si le ministère semble se réjouir de cette dernière augmentation, on peut se demander si toutes les conditions sont réunies chez les particuliers pour des HAD de qualité.

Virage ambulatoire et manque de personnel

Toujours d’après la même étude, la fermeture des lits s’explique par « la volonté de réorganiser l’offre dans un contexte de virage ambulatoire », mais aussi par « les contraintes de personnel ne permettant pas de maintenir les lits ». A ce sujet, Marianne indiquait en Septembre 2020 : « Déjà avant la crise, les hôpitaux français souffraient d’un manque criant de personnel. Au total, 100.000 postes seraient vacants d’après la fédération de l’hospitalisation  privée   (FHP). « La conséquence de trente ans de désinvestissement dans l’hôpital public », accuse Fabien Paris, infirmier aux urgences de Saint-Nazaire et membre du collectif Inter Urgences, « trente ans qui ont ruiné les conditions de travail des soignants. »

Une pénurie grandissante

Il semblerait que le problème du manque de soignants ne va pas aller en s’arrangeant. Patrick Pelloux, urgentiste et président de l’Association des médecins urgentistes de France, déclarait dans Marianne en septembre 2020 : « La période actuelle est très dépressogène pour les soignants (…) ; à l’épuisement physique engendré par le travail en sous-effectif et les gardes de 12 heures s’ajoute une fatigue émotionnelle ». Selon Camille Seroux, infirmier au CHRU de Nancy, « tant que les conditions de travail ne s’améliorent pas, l’hôpital ne pourra pas recruter même s’il le souhaite ». Marianne a également pointé du doigt que  les soignants sont déjà nombreux « à avoir déserté leur poste dans le public pour les cliniques privées, voire pour une reconversion ».
Dans ces conditions, on ne peut que s’étonner de la décision gouvernementale de suspendre les soignants non-vaccinés qui, selon un article de BFM  au 15 septembre, représentaient environ 270 000 personnes, soit 10% de l’ensemble des soignants. Le 13 octobre, ils étaient 15000 à avoir été suspendus, d’après Olivier Véran, lequel a déclaré que le pourcentage du « personnel non-vacciné qui était suspendu ou suspendable est passé 0,9% à 0,6%, et va continuer de descendre puisqu’à mesure que les semaines passent, celles et ceux qui font le choix de démissionner car ils ne veulent pas être vaccinés deviennent une exception ».

Le sécuritaire avant le sanitaire ?

Maria Cloarec, membre du collectif Soignants 05, et trésorière et vice-présidente de l’association UnisPaca, nous fait part de son étonnement : « Comment expliquer des mesures sanitaires aussi drastiques, aussi liberticides, alors que les moyens financiers et humains sont mis dans le sécuritaire et non dans la santé ? Publié le 7 octobre 2020, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale du gouvernement prévoit 900 millions d’euros d’économies dans les établissements de santé en 2021. A contrario, c’est le budget du ministère de l’Intérieur qui va augmenter de plus de 900 millions d’euros en 2022. Sans oublier que le contrôle du pass sanitaire à l’hôpital va coûter 60 millions d’euros par mois, selon une estimation de la Fédération hospitalière de France (FHF). Pourquoi de tels budgets n’ont-ils pas été alloués aux soignants, à la prévention en santé et à la qualité des soins ? »

 

Image par Parentingupstream de Pixabay

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