« Déclarations orientées » : l’Arcom met la pression à Sud Radio

« Dans le cas présent, il s’agit d’une alerte. » Le 2 février, l’Arcom publiait une « mise en garde » à l’encontre de Sud Radio et Sud Radio+. L’autorité « garante de la liberté de communication » a été alertée quant à des séquences consacrées à la guerre en Ukraine dans l’émission Bercoff dans tous ses états, diffusée le 10 mai 2022.

◆ Un sujet « sensible » 

Alors que le journaliste André Bercoff était récemment taxé de complotisme par Olivier Véran, ancien ministre de la Santé, lors d’un échange explosif, Sud Radio est également visée.

L’Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique dénonce des « déclarations orientées », « sans véritable contradiction », alors que le sujet – la guerre en Ukraine –, jugé sensible, nécessitait l’expression de points de vue différents. « Les propos se doivent de mener à contradiction. Toutes nos décisions se font sur la base du droit. C’est un point important à préciser. Dans le cas présent, il s’agit d’une alerte », assure notre contact de l’Arcom.

◆ 16 jours mouvementés en Ukraine

Invité de l’émission Bercoff dans tous ses états, Adrien Bocquet, ancien commando de l’armée française, livrait son témoignage sur 16 jours passés en Ukraine. « Je n’y suis pas allé pour prendre part à cette guerre. J’y suis allé en aide humanitaire. »

Rendu sur place pour aider la population et transporter du matériel médical vers des hôpitaux précaires et orphelinats, l’auteur de Lève-toi et marche ! Grâce à la science raconte : « J’ai vu beaucoup de crimes de guerre. Les seuls crimes de guerre que j’ai vus pendant les jours où j’étais sur place ont été perpétrés par des militaires ukrainiens, et non pas par des militaires russes », et ajoute plus tard : « Entre ce que je vois et ce que j’entends sur les plateaux télé, et ce que j’ai vu sur place, il y a une autoroute. »

Il précise, appuyé par le journaliste : « Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de crimes de guerre russes. Mais il y en a aussi au niveau ukrainien. » Autre point abordé, le régiment Azov, dont l’insigne est représenté par la wolfsangel : « Ce qui me choque, c’est que l’Europe donne de l’armement à des militaires selon moi néonazis. » 

◆ « Dernière alerte » avant la sanction

D’après l’Arcom, lesdites déclarations sont le signe d’une « méconnaissance des obligations précitées issues de l’article 1^er de la délibération du 18 avril 2018 ». « Il [l’éditeur] veille au respect d’une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des différents points de vue par les journalistes, présentateurs, animateurs ou collaborateurs d’antenne. »

« L’Arcom met en garde contre les défaillances. Ici il s’agit d’une mise en demeure : une dernière alerte à l’encontre de la chaîne avant une potentielle sanction », confirme notre contact.

Sud Radio est avertie contre la « répétition d’un tel manquement ». Sinon quoi ? À l’instar de la crise Covid où la communication gouvernementale était devenue une vérité universelle indiscutable, peut-on encore exprimer une opinion différente de celle de la doxa ?

Article par Diane O.

👉 Lire notre article intégral en accès libre « Propagande et manipulation, les clés du discernement » paru dans Nexus n° 136 de septembre-octobre 2021, en cliquant sur l’image ci-dessous :

Image principale : Capture d’écran Sud Radio officiel Youtube

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