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Arthus, le poney qui fait du bien dans les Ehpad et les établissements médico-sociaux

En 2022, à Paimpol en Bretagne, le poney Arthus déambulait pour la première fois dans les couloirs d’une résidence pour personnes âgées pour leur plus grand bonheur. Aujourd’hui, en 2024, il continue à prodiguer présence et tendresse dans divers établissements médico-sociaux aux côtés de sa partenaire humaine, Garance Le Cain. Un lien entre humain et animal qu’on retrouve également ailleurs en France.

◆ Une sorte de poney-Amma ?

Les images de l’interaction entre le poney et les résidents d’établissements pour personnes âgées, ou pour personnes atteintes de polyhandicap ou d’autisme sont touchantes. Ces contacts entre l’humain et l’animal semblent particulièrement bénéfiques. Dans un reportage de Brut diffusé en 2023 et tourné à la résidence des Terres Neuvas à Paimpol, on peut y voir notamment une dame qui refusait de sortir de l’Ehpad depuis 5 ans et qui en a enfin franchi le seuil pour passer du temps avec le poney. Certaines personnes mutiques se remettent parfois à parler. Quant aux sourires, ils ne manquent pas à chacun des passages du poney.

 

Comme Amma, cette femme et figure de l’hindouiïsme qui voyage dans le monde entier pour étreindre les personnes qui viennent à sa rencontre, Arthus s’arrête à côté de chaque résident jusque dans leur chambre pour les personnes qui ne peuvent plus de déplacer. Si sur ses 4 sabots, il ne peut pas à proprement parler les étreindre, il les câline à sa façon et se laisse lui aussi volontiers caresser.

◆ « Mais d’où vient ce merveilleux poney ? »

Garance Le Cain répond à cette question sur la page Facebook du Poney voyageur, consacré à son action avec Arthus. Elle y raconte qu’en 2020, elle cherchait un poney capable de l’accompagner lors de ses interventions mais, avant tout, un « partenaire de vie ». Avec une amie, elle est allée rencontrer ce poney à l’origine gris, au pelage progressivement blanchissant, à l’Écurie du Canal dans laquelle il avait grandi, tenu selon elle par « des éleveurs consciencieux, investis, très impliqués dans la bonne éducation de tous leurs chevaux ». « Arthus a grandi dans un lieu adapté aux équidés : la présence de congénères favorisant les liens sociaux, de magnifiques pâtures pour une alimentation adaptée à leurs besoins physiologiques et surtout la présence de bipèdes aimants leur permettant de se familiariser avec l’humain de manière positive. »

◆ Loin du « travail forcé »

On est bien loin de l’énergie que dégagent certains poneys dans les stands de promenade pour enfants. Peut-être grâce à un tempérament empathique naturel développé par une éducation spéciale, mais aussi à l’écoute de Garance à l’égard d’Arthus, qui dit ne pas le forcer à faire ce qu’il fait. Quand il en a marre, « il gratte avec sa patte », explique-t-elle à Brut. « Prendre un animal est une responsabilité, nous devenons gardien(e)s de ces derniers et devons, à mon sens, leur garantir la meilleure vie possible. Arthus aurait pu ne pas accepter son rôle dans mon projet, j’aurais alors respecté son choix. Pour l’instant, il est toujours partant et me bluffe de séance en séance. Je me dois d’être à son écoute et je le resterai. »

Arthus n’est pas le premier animal équin à sillonner les établissements médico-sociaux. Prenons l’exemple du cheval Peyo à Dijon, ou la jument Dounka dans le Doubs. D’autres ateliers sont également proposés au sein même des centres équestres. Le site Equipédia en cite quelques-uns.

◆ Des moyens humains à améliorer

On ne peut que souhaiter que tous les résidents d’établissements médico-sociaux puissent vivre de tels moments. Que « l’amour » dont parle Garance et que des animaux comme Arthus diffusent et réveillent chez les gens se répande au maximum, et que les contacts entre humains soient eux-mêmes davantage favorisés. Le bilan du suivi de 2023 des recommandations du rapport de 2021 inquiétant sur les droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad reste mitigé : « En effet, la défenseure des droits considère que le droit à l’accompagnement individualisé et adapté est compromis par le manque de moyens humains et financiers des établissements. » Elle « rappelle qu’une augmentation du nombre de membres de personnel permettrait une amélioration de la prise en charge des résidents mais également des conditions de travail des professionnels, et contribuerait ainsi à redonner de l’attractivité à ces métiers. »

Article par Estelle Brattesani

(Photo principale sur la page Facebook du Poney Voyageur)

⇒ Lire l’article en accès libre « Communication animale, comme ils nous parlent  » de notre n° 73 (mars-avril 2011) :

⇒ Lire notre dossier « Traumatisme : quand l’animal montre le chemin à l’homme  » dans notre n° 69 (juillet-août 2010) disponible en version numérique seulement :

⇒ Lire notre dossier sur le peuple animal dans notre n° 56 (mai-juin 2008), disponible en version numérique seulement :

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