Modèle du crédit social chinois : le projet pour la France ?
Intelligence artificielle, identités numériques regroupées et vidéosurveillance : un projet de transformation numérique porté par l’État français, ou modèle de contrôle social de la population ?
Reconnaissance faciale, implant sous la peau et numérisation des données de santé : la porte ouverte à une société de surveillance continue ?
◆ L’identification de la population
Tout indique que la reconnaissance faciale semble destinée à venir compléter l’identité numérique : Alicem, c’est l’application pour smartphone développée par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés, autorisée par décret. Prototype en phase de test sur la plateforme « FranceConnect », il permettra à tout particulier de prouver son identité par reconnaissance faciale.
« La première expérimentation d’un service plus large d’identité numérique en cours de conception dans le cadre du programme interministériel », peut-on lire sur le site web officiel du ministère de l’Intérieur. Invité de l’émission « Le temps du débat » de France Culture, Olivier Tesquet, journaliste spécialiste des questions numériques à Télérama, parle du fantasme des forces de police d’un contrôle d’identité permanent. Une vidéosurveillance intelligente : « La reconnaissance faciale est une technologie policière. Quand on a inventé la reconnaissance faciale, on l’a inventée à des fins d’identification des personnes, pour des enquêtes criminelles, pour du renseignement. »
◆ Vers un modèle chinois ?
Dans l’empire du Milieu, on acquiert son statut de citoyen modèle par un système de points, attribués selon ses bonnes ou mauvaises actions. En traversant la route au bon moment ou en payant ses factures, on s’assure un crédit exemplaire. Et la liste des actions à mener est longue pour qui aspire à conserver un statut de citoyenneté honorable ou, au contraire, se voir rétrogradé. Selon un article de France Culture, « le crédit social repose sur la collecte d’une myriade de données sur les personnes et les entreprises, de leur comportement dans les transports en commun à leur moralité sur les réseaux sociaux ». Une surveillance de chaque instant de la vie.
À l’occasion de ses vœux 2022 aux Français, Emmanuel Macron insistait sur la responsabilité de chacun, principalement en se faisant vacciner : « Être un citoyen libre, et toujours être un citoyen responsable pour soi et pour autrui. Les devoirs valent avant les droits. » Modeler des citoyens de qualité : l’itinéraire bien huilé de l’État français pour amorcer une forme de crédit social, à l’image du climat de contrôle des autorités chinoises. Une dystopie à la française ?
Image principale : Adobe Stock
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