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Le Dr Fauci via le NIAID a financé le laboratoire de Wuhan sur des recherches controversées sur les coronavirus

Le Dr Anthony Fauci, conseiller du président Donald Trump, a participé via le National Institute of Allergy and Infectious Diseases, ou NIAID, (Institut national des allergies et des maladies infectieuses) qu’il dirige depuis 1984, au financement du laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan pour des recherches sur les coronavirus pour un montant total de 7,4 […]

Le Dr Anthony Fauci, conseiller du président Donald Trump, a participé via le National Institute of Allergy and Infectious Diseases, ou NIAID, (Institut national des allergies et des maladies infectieuses) qu’il dirige depuis 1984, au financement du laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan pour des recherches sur les coronavirus pour un montant total de 7,4 millions de dollars.

(d’après une traduction de l’article original de Newsweek)

C’est une information très troublante. L’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, l’organisation dirigée par le Dr Fauci, a financé des scientifiques de l’Institut de virologie de Wuhan et d’autres institutions pour des travaux de recherche sur les coronavirus des chauves-souris. Rappelons que le laboratoire P4 de Wuhan a été conçu et inauguré par la France en février 2017. Discours d’inauguration Bernard Cazeneuve Labo P4 (février 2017)

 

◆ 7,4 millions de dollars de recherches sur les coronavirus de 2014 à 2019

En 2019, avec le soutien de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, le National Institutes of Health, ou NIH, (Instituts nationaux de la santé en français) a engagé 3,7 millions de dollars sur six ans faisant suite à un autre projet de 3,7 millions de dollars sur cinq ans pour la collecte et l’étude des coronavirus des chauves-souris, qui s’est terminé en 2019, portant le total à 7,4 millions de dollars. La première partie a débuté en 2014 et concernait la surveillance des coronavirus des chauves-souris, et disposait d’un budget de 3,7 millions de dollars. Le programme a financé Shi Zheng-Li, un virologiste du laboratoire de Wuhan, et d’autres chercheurs pour étudier et cataloguer les coronavirus des chauves-souris dans la nature. Cette partie du projet a été achevée en 2019. Or, il est dit que le SRAS-CoV-2 serait originaire des chauves-souris. Les services de renseignement américains, après avoir affirmé que le coronavirus était d’origine naturelle, ont concédé le mois dernier que la pandémie pouvait avoir pour origine une fuite du laboratoire de Wuhan. Les États-Unis viennent d’ailleurs d’annoncer avoir des « preuves immenses » que le virus a été créé dans un laboratoire de Wuhan.

 

◆ Une deuxième phase du projet très risquée

Une deuxième phase du projet, qui a débuté cette année-là, comprenait des travaux de surveillance supplémentaires mais aussi des recherches de gain de fonction afin de comprendre comment les coronavirus des chauves-souris pouvaient muter pour s’attaquer aux humains. Le projet a été mené par EcoHealth Alliance, un groupe de recherche à but non lucratif, sous la direction du président Peter Daszak, un expert en écologie des maladies. L’Institut national de la santé américain a annulé le projet vendredi dernier, le 24 avril, a rapporté Politico. Le travail en question est un type de recherche de gain de fonction qui consiste à prendre des virus sauvages et à les faire passer par des animaux vivants jusqu’à ce qu’ils mutent en une forme qui pourrait constituer une menace de pandémie. Les scientifiques s’en servent pour prendre un virus qui se transmet mal entre humains et en faire un virus hautement transmissible, ce qui est la marque d’un virus pandémique.

 

◆ Richard Ebright sonne l’alerte

Selon Richard Ebright, expert en maladies infectieuses à l’université Rutgers, la description du projet fait référence à des expériences qui permettraient d’améliorer la capacité du coronavirus des chauves-souris à infecter des cellules humaines et des animaux de laboratoire en utilisant des techniques de génie génétique. Dans le sillage de la pandémie, c’est un détail qui mérite d’être souligné. Ebright, comme de nombreux autres scientifiques, s’est opposé à ce genre de recherche en raison du risque qu’elle présente de créer une pandémie par une libération accidentelle à partir d’un laboratoire.

 

◆ Le Dr Fauci, un habitué des recherches sur le gain de fonction avec le VIH

Le Dr Fauci est réputé pour ses travaux sur la crise du VIH/sida dans les années 1990. Né à Brooklyn, il a été diplômé premier de sa promotion au Cornell University Medical College en 1966. Il y a dix ans, lors d’une controverse sur la recherche de gain de fonction sur les virus de la grippe aviaire, le Dr Fauci a joué un rôle important dans la promotion des travaux. Il a fait valoir que la recherche valait le risque qu’elle comportait car elle permettait aux scientifiques de faire des préparatifs, tels que l’étude d’éventuels médicaments antiviraux, qui pourraient être utiles en cas de pandémie. Ce travail comportait des risques qui inquiétaient même les chercheurs les plus chevronnés. Plus de 200 scientifiques ont demandé l’arrêt des travaux. Le problème, disaient-ils, est que cela augmentait la probabilité qu’une pandémie se produise à cause d’un accident de laboratoire.

Le Dr Fauci a défendu les travaux. « Déterminer le talon d’Achille moléculaire de ces virus peut permettre aux scientifiques d’identifier de nouvelles cibles de médicaments antiviraux qui pourraient être utilisés pour prévenir l’infection chez les personnes à risque ou pour mieux traiter celles qui sont infectées », ont écrit M. Fauci et deux co-auteurs dans le Washington Post le 30 décembre 2011. « Des décennies d’expérience nous montrent que la diffusion des informations obtenues par la recherche biomédicale aux scientifiques et aux responsables de la santé légitimes constitue une base essentielle pour générer des contre-mesures appropriées et, en fin de compte, protéger la santé publique ».

 

◆ Suspension des travaux sur le gain de fonction en 2014, puis reprise en 2017

Néanmoins, en 2014, sous la pression de l’administration Obama, le NIH a instauré un moratoire sur les travaux, suspendant 21 études. Trois ans plus tard, en décembre 2017, le NIH a mis fin au moratoire et la deuxième phase du projet NIAID, qui comprenait la recherche sur les gains de fonctionnalité, a débuté. Le NIH a établi un cadre pour déterminer comment la recherche allait se dérouler : les scientifiques doivent obtenir l’approbation d’un groupe d’experts, qui décidera si les risques sont justifiés.

 

◆ Les critiques des scientifiques sur ces recherches

Les examens ont effectivement été effectués – mais en secret, ce qui a valu au NIH des critiques. Début 2019, après qu’un journaliste du magazine Science a découvert que le NIH avait approuvé deux projets de recherche sur la grippe utilisant des méthodes de gain de fonction, les scientifiques qui s’opposent à ce genre de recherche ont étrillé le NIH dans un éditorial du Washington Post.

« Nous avons de sérieux doutes quant à l’opportunité de mener ces expériences », ont écrit Tom Inglesby de l’université Johns Hopkins et Marc Lipsitch de Harvard. « Avec des délibérations tenues à huis clos, aucun d’entre nous n’aura l’occasion de comprendre comment le gouvernement est arrivé à ces décisions ou de juger de la rigueur et de l’intégrité de ce processus ».

 

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