Au bout d’un mois, le mystère des drones géants survolant les États-Unis plane toujours…

Ce ne sont pas des serpents qui sifflent sur la tête des Américains depuis près d’un mois, mais de mystérieux objets volants non identifiés. Le phénomène a pris, au fil des semaines, une ampleur étonnante. Mais le plus déroutant dans l’affaire est sans doute le flou entretenu par le gouvernement des États-Unis, dont les réponses sont, aujourd’hui encore, loin d’être rassurantes ou satisfaisantes.

◆ Seuls ou à plusieurs, stationnaires ou se déplaçant

Qu’est-ce qui vole dans le ciel des États-Unis ? Depuis près d’un mois, des images de toutes sortes circulent sur les réseaux sociaux, pour la plupart filmées par des amateurs à l’aide de leur smartphone. On y voit de mystérieux engins lumineux planant dans le ciel, parfois seuls, parfois à plusieurs, parfois même en grappe. La forme des objets est difficile à définir et semble variable d’une vidéo à l’autre. Les uns sont stationnaires, les autres se déplacent, lentement ou rapidement.

Tout le monde parle de “drones”, mais personne ne sait réellement la nature de ces objets volants qui restent à ce jour non identifiés. Il semblerait également que ces “appareils” produisent des perturbations électromagnétiques, déchargent les batteries ou génèrent des bruits étranges captés par des Américains sur leurs postes de radio, à la modulation de fréquence 106.7. Mais ces informations non vérifiables restent à prendre avec des pincettes.

Grappe de “drones” aperçue au-dessus de l’océan (lien vers la vidéo).

◆ Des centaines de vidéos en un mois

Les signalements ont débuté à la mi-novembre dans le New Jersey, sur la côte est des États-Unis, avant de se propager à d’autres endroits du pays (au-dessus de New York, dans le Maryland, en Pennsylvanie, au Texas, à Washington…). Ils se déroulent généralement la nuit. Le phénomène est à tout point de vue fascinant et déroutant.

Parmi les centaines d’images qui circulent, certaines sont peut-être des fakes fabriqués volontairement et d’autres des erreurs d’appréciation de la part de vidéastes amateurs qui ont cru filmer les mystérieux “drones”, alors qu’il s’agissait en réalité d’hélicoptères, d’avions ou de drones standards.

Le phénomène est en tout cas bien réel et les autorités américaines confirment son existence, sans toutefois y apporter de réponse claire. Et c’est là le second mystère.

“Drones” filmés dans le ciel du New Jersey le 15 décembre (lien vers la vidéo).

◆ Des objets volants de la taille d’un SUV

Le 6 décembre 2024, une conférence de presse donnée par le chef de la police d’Evesham, une ville située dans le sud du New Jersey, avait déjà de quoi interpeller. Dans les jours qui ont précédé, de nombreux habitants ont déclaré avoir vu 4 à 8 drones survoler le secteur. D’après ces témoins, les engins étaient de la taille d’un SUV, avec des lumières clignotantes. Ils sont restés dans le ciel d’Evesham pendant quelques heures, avant de partir en direction de Cherry Hill, puis de Philadelphie.

Selon le chef de la police, vu leur taille et leur nombre, il ne pouvait s’agir de drones de loisirs. D’autant plus que le vent était tel, la veille au soir, qu’aucun drone amateur n’aurait pu, selon lui, voler dans ces conditions. Son hypothèse est qu’il doit s’agir de drones professionnels. Mais impossible de savoir à qui ils appartiennent, ni où ils ont atterri.

◆ Le FBI et le Pentagone apparemment incapables de dire ce qu’il se passe

Le 10 décembre, des membres du FBI et du Pentagone sont interrogés par des parlementaires américains. Robert Wheeler Jr, agent du FBI, confirme l’activité inexpliquée de drones dans le New Jersey, “y compris à proximité de sites sensibles et dans des zones préoccupantes”. Mais malgré les investigations en cours, le FBI est incapable d’“attribuer ces vols de drones à un individu ou à un groupe en particulier”.

Une déclaration qui provoque l’incompréhension des membres de la Chambre des représentants des États-Unis présents à l’audition. “C’est dingue ! C’est de la folie que nous ne sachions pas ce que sont ces drones !” lâche Tony Gonzales, un élu républicain du Texas.

◆ Des “drones” sortant de l’océan ?

Un autre membre du Congrès, Chris Smith, dit avoir rencontré, la veille de l’audition, le shérif du comté d’Ocean dans le New Jersey, où se trouve la plage d’Island State Park. “L’un de ses officiers, il y a deux nuits, a vu 50 drones sortant de l’océan juste à cet endroit”, raconte l’élu, avant d’ajouter qu’“un officier commandant de la garde côtière a rapporté qu’un de leurs bateaux de sauvetage avait déjà été suivi par 12 à 30 de ces drones”.

Ces fameux “drones” surgiraient-ils de l’océan ? Fort de ces informations, un représentant du New Jersey, le républicain Jeff Van Drew, a affirmé qu’ils proviendraient d’un vaisseau mère envoyé par l’Iran, en place depuis un mois au large de la côte est des États-Unis.

◆ Pas de preuves, pas de menaces…

Mais le 11 décembre, lors d’une conférence de presse, la porte-parole du Pentagone a rejeté ces allégations, certifiant qu’il n’y avait “aucun navire iranien au large des côtes des États-Unis et aucun vaisseau mère lançant des drones en direction des États-Unis”.

Pour le reste, aucun éclaircissement n’a été apporté. “Pour le moment, nous n’avons aucune preuve que ces activités proviennent d’une entité étrangère ou d’un adversaire. Nous allons continuer à surveiller la situation, mais à aucun moment nos installations n’ont été menacées lors de ces événements”, a déclaré la porte-parole, tout en précisant qu’il ne s’agit pas non plus de “drones militaires américain”. Mais alors, qu’est-ce que c’est ?

◆ Des objets indétectables survolant des infrastructures critiques

Le 12 décembre, John Kirby, chargé de la communication stratégique du Conseil de sécurité de la Maison Blanche, n’en dira guère davantage.

De son côté, Michael Melham, le maire de Belleville dans le New Jersey, brise le silence et fait un compte-rendu de la situation, après une entrevue avec la police d’État : “Ce sont des drones de 1,80 mètre qui échappent à nos systèmes de détection. La police d’État n’a aucune idée d’où ces drones décollent, ni de l’endroit où ils atterrissent. Et aucune idée de qui est derrière tout cela, car ce ne sont pas des drones appartenant à l’État, ils ne sont pas non plus fédéraux. Nous n’avons aucune idée de leur cible exacte. Mais nous savons qu’ils restent en vol pendant environ 6 à 7 heures, ce qui est extrêmement long pour un drone. Nous nous sommes parfois approchés d’eux, mais dès que nous sommes proches, ils éteignent leurs lumières et quittent la zone. Nous savons aussi qu’ils survolent des infrastructures critiques, comme des réservoirs d’eau, l’arsenal militaire de Picatinny [au nord du New Jersey, NDLR], Trump Bedminster [le terrain de golf privé de Donald Trump, également au nord du New Jersey, NDLR] et nos centrales nucléaires.”

◆ Trump somme le gouvernement d’informer le public

Le 13 décembre, alors que ni Joe Biden ni Kamala Harris n’ont pris la parole sur le phénomène qui passionne et inquiète les Américains, le futur président Donald Trump monte au créneau avec un message publié sur son compte Truth Social : “De mystérieux drones ont été aperçus dans tout le pays. Cela peut-il vraiment se produire sans que notre gouvernement sache de quoi il s’agit ? Je ne le pense pas ! Informez le public, et tout de suite. Sinon, abattez-les !!!”

Le 16 décembre, Donald Trump revient sur le sujet, suite à la question posée par un journaliste lors d’une conférence de presse tenue à sa résidence de Mar-A-Lago : “Le gouvernement sait ce qu’il se passe. Notre armée sait d’où ils ont décollé, affirme-t-il. Ils savent d’où ça vient et où ça va. Et pour une raison inconnue, ils ne veulent pas faire de commentaires et je pense qu’ils feraient mieux de dire ce que notre armée et notre président savent. Mais pour une raison inconnue, ils maintiennent les gens dans le suspense. Je ne peux pas imaginer que ce soit l’ennemi, parce que si c’était le cas, ils les auraient détruits.”

◆ “Quelque chose d’étrange se passe”

“Quelque chose d’étrange se passe, poursuit-il. Pour une raison inconnue, ils ne veulent pas le dire aux gens. Ils devraient, parce que les gens sont vraiment… Je veux dire, ils se trouvent être au-dessus de Bedminster. Ils savent qu’ils sont très proches de Bedminster. Je pense que je ne passerai pas le week-end là-bas. J’ai décidé d’annuler mon voyage.”

Que sous-entend le futur président en disant qu’ils savent, mais ne disent rien ? Envisage-t-il un coup monté ? Craint-il pour sa sécurité au point d’annuler son week-end à Bedminster ? Lui-même, en tant que futur président, a-t-il reçu des informations du renseignement à ce sujet ? Une journaliste lui pose la question, mais Trump ne veut pas faire de commentaire. Le mystère s’épaissit…

◆ Juste une “activité aérienne légale” ?

Le 17 décembre sur Fox News, John Kirby a tenté de mettre fin à la polémique et de rassurer la population en déclarant qu’il s’agissait d’une “activité aérienne légale, commerciale, amateur et même policière. Certaines de ces activités sont pilotées, d’autres non.” Toujours selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, le FBI aurait reçu plus de 5 000 signalements ces dernières semaines, mais seule une centaine aurait été jugée suffisamment crédible pour donner lieu à une enquête.

◆ Ailleurs dans le monde…

Il n’en reste pas moins que des activités anormales de drones ont également été repérées dès le mois de novembre au-dessus de trois bases militaires américaines situées en Angleterre, comme l’a rapporté le média britannique Sky News. Le 10 décembre, Fox News parlait même de quatre bases américaines (Feltwell, Lakenheath, Mildenhall et Fairford).

Le 13 décembre, le quotidien allemand Der Spiegel a indiqué que des drones non identifiés ont été aperçus plusieurs fois au-dessus de la base militaire américaine de Ramstein, mais aussi au-dessus d’équipements stratégiques, comme les usines de la société d’armement Rheimetall ou de la société chimique BASF. Le ministère public de Flensburg a ouvert une enquête sur la suspicion d’une “activité d’agent à des fins de sabotage”.

Le président de la Chambre des représentants chargé des Affaires étrangères, Michael McCaul, pense qu’il pourrait s’agir de drones de combat de l’ennemi, appartenant probablement aux Chinois…

◆ Drones, objets d’origine extraterrestre ou “space show” ?

Pendant ce temps, dans la population américaine, les hypothèses continuent d’aller bon train : drones (espions ou américains) ou ovnis d’origine extraterrestre ?

Au micro de Tocsin, le 17 décembre dernier, l’ancien patron de la DGSE Alain Juillet, spécialiste de ces questions, a assuré qu’il s’agissait de drones.

Mais l’impression que l’on retire après avoir visionné plusieurs dizaines de vidéos est qu’il y aurait comme la superposition de deux phénomènes distincts : l’un concernant des drones, certes non identifiés, mais réels (lumières clignotantes rouges et vertes, vol à vitesse régulière avec une trajectoire en ligne droite) ; l’autre concernant des objets de nature plus incertaine, ressemblant à des sphères lumineuses, souvent stationnaires ou évoluant lentement, et que les ufologues appellent des orbes.

Un drone ? (lien vers la vidéo)

Un orbe ? (Lien vers la vidéo)

Certains de ces objets ont une activité lumineuse intrigante. Un timelapse réalisé dans le New Jersey montre que ces boules lumineuses seraient en réalité nombreuses à traverser le ciel chaque nuit.

Dernière hypothèse également en vogue au sein de la population américaine : une opération psychologique (“psyop”) ou un “space show” à base d’hologrammes, tel que décrit par le journaliste Serge Monast dans Le Projet Blue Beam et dont le but serait de mettre en place un gouvernement mondial…

Pour l’instant, le mystère reste entier.

Article par Alexandra Joutel

(Image principale extraite du compte X @maniaUFo)

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