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« L’Éloge de la forêt » : l’écologie autrement

Le musicien et auteur Patrick Scheyder n’en finit pas d’imaginer de nouvelles manières de porter ce qu’il appelle « l’écologie culturelle ». Avec sa dernière création, « L’Éloge de la forêt », il propose un spectacle disruptif et séduisant sous forme de conte écologique qui mêle scénographie innovante, humour et poésie. La première aura lieu samedi 1er juin devant l’Académie du Climat, à Paris, dans le cadre de la 21e édition de la Nuit blanche.

Beaucoup d’entre nous ont eu la chance d’assister, l’année dernière, au spectacle Des Jardins et des Hommes proposé dans plusieurs villes de France par Patrick Scheyder. Dans cette création, l’auteur retraçait l’histoire de l’écologie à travers ses précurseurs parfois ignorés, comme Georges Sand, François-René de Chateaubriand ou Victor Hugo. On se souvient également de la performance « Des arbres à défendre » (titre d’un ouvrage de Patrick Scheyder) autour de la défense de la forêt de Fontainebleau, donnée en novembre 2023 au musée d’Orsay. L’Éloge de la forêt est son dernier pari.

◆ En finir avec l’éco-anxiété

« J’ai choisi la forme du conte pour parler de l’arbre, parce que le conte a cette fonction thérapeutique, initiatique, qui permet de sortir de ses peurs, explique Patrick Scheyder. Et c’est très important pour moi d’en finir avec l’éco-anxiété. On a assez pleuré autour de l’écologie. On peut en parler en suscitant le plaisir, le rire, l’émotion, et en stimulant l’imaginaire. » Et pour cela, le musicien ne lésine pas sur les moyens : mapping géant, motion design, sound design avec Iman, musicien du rappeur Damso, acrobaties, lectures, tous les arts sont convoqués pour composer cette fresque ambitieuse de 45 minutes.

◆ Rencontre avec Thomas Brail

« J’aime les jardinières, j’aime les jardiniers, poursuit Patrick Scheyder. Pendant cinq ans, j’ai vécu en immersion dans plusieurs services d’espaces verts et j’ai appris à les connaître. En décembre, j’ai regardé le parcours de Thomas Brail, qui a travaillé aux services espaces verts de Mazamet, et je me suis dit qu’il fallait absolument le rencontrer. Je lui ai expliqué ma volonté de dessiner les contours d’un nouvel activisme écologique par l’art avec la préoccupation de sortir des happenings. » Les planètes sont alignées : après sa grève de la faim, en août 2023, en protestation contre le projet d’A69 entre Toulouse et Castres, et la mise à flot du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), l’arboriste-grimpeur Thomas Brail aspire justement à vivre d’autres aventures. Celle que lui propose Patrick Scheyder lui permet de renouer avec sa fibre artistique : « J’ai trouvé intéressante la démarche de Patrick pour faire avancer la cause autrement, à travers un autre prisme, moins agressif, plus apaisé. Ça fait trente ans que je fais de la musique, de la guitare, du piano. »


Thomas Brail © Florent Mahiette

◆ Oser la tendresse et l’amitié

En plus de ses talents de musicien et de grimpeur, Thomas Brail révèle aussi ceux d’auteur et d’acteur : directeur de cabinet d’un Christophe Béchu 2.0, il arrive sur scène en tyrolienne, habillé en costume-cravate, et déroule un programme optimiste et humaniste pendant que son ministre, juché sur un arbre, rédige consciencieusement des décrets sur la biodiversité…

« Il y a un côté Spiderman qui plaît beaucoup aux gens, le côté hauteur, grimpe, cordes, baudrier… ce serait dommage de s’en priver. Je fais les mêmes choses que dans ma vie de défenseur des arbres, mais sur un plateau, avec humour concernant le politique, pour alléger la lutte. Ça me fait du bien, explique-t-il avant d’ajouter : Tout ce que je fais, c’est pour mon garçon. J’aime la nature, j’aime les arbres, j’aime la planète. On fait tout pour qu’elle tourne correctement. Et si ce spectacle peut débloquer des choses, ce serait bien. »

Autre composante essentielle de ce spectacle : l’amitié. « C’est ce qui nous a rassemblés, conclut Patrick Scheyder, l’amitié, la confiance. L’écologie est trop souvent abordée d’un point de vue clinique, à travers un discours raisonnable. Pour parler d’un monde nouveau, la tendresse et l’amitié jouent un rôle très important. Et ça, c’est exaltant. »

Prochaine représentation : 27 juillet au Festival Décroissance, à Saint-Maixent-L’École (Deux-Sèvres)

Photos de Patrick Scheyder et Thomas Brail par Florent Mahiette

⇒ Lire aussi notre article « L’écologie culturelle est un antidote à l’anxiété », paru dans Nexus n° 147 de juillet-août 2023 :

 

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