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Fermeture des services d’urgence : les Français en danger ?

On nous annonce une cinquième vague de Covid-19 en France. Pourtant, les services d’urgence ferment les uns après les autres. Des professionnels de santé alertent sur la situation catastrophique en pédiatrie pouvant mettre en péril la vie de jeunes enfants, tandis que le gouvernement minimise les faits…

Alors qu’on apprenait début novembre qu’environ 20% des lits étaient fermés dans les hôpitaux faute de soignants, la situation de notre système de santé continue de se dégrader. Les annonces n’en finissent pas : les fermetures des services d’urgence s’enchaînent, que ce soit pour quelques heures ou quelques semaines.

Givors : fermeture la nuit jusqu’à la fin du mois de novembre. Laval : quatre nuits fermées. Saint-Chamond : fermeture de 19h à 9h jusqu’au 31 décembre (déjà fermé durant l’été). Bastia : fermeture du service de soins non programmés durant une semaine entière. Bailleul : fermeture douze nuits d’affilée. Ambert : des solutions temporaires après trois semaines complètes de fermeture. La raison invoquée de ces quelques exemples de fermetures est toujours la même : le manque de personnel soignant.

« Les patients sont en danger » 

Certains patients doivent faire une heure de route pour avoir accès aux soins. D’autres se retrouvent dans des situations ubuesques comme cet homme envoyé dans le service de rhumatologie d’un hôpital (éloigné de son domicile) alors qu’il souffrait d’insuffisance respiratoire.

Des membres du Collectif Inter Urgences mettent en garde sur la situation actuelle qu’ils qualifient de « catastrophique ». Ils estiment que la « fermeture des urgences va continuer et s’amplifier » et que « les patients sont en danger ».  Selon le Huffington Post qui a interviewé le collectif : « L’inquiétude règne, pour aujourd’hui et surtout pour demain, quand accueillir des patients en urgence ne sera plus possible. »

 

Mise en jeu de la vie des enfants ?

Le Collectif Inter Hôpitaux tirait la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse en ligne, le 28 octobre dernier, sur la situation pédiatrique hospitalière actuelle. Le Dr Oanez Ackermann, du Centre hospitalier universitaire Bicêtre, déclarait que le service d’hépatologie pédiatrique avait été contraint de fermer dix lits sur vingt-quatre par manque de personnel. Elle décrivait une « situation dramatique inédite mettant en jeu le pronostic vital d’enfant en situation d’urgence ». Elle rapportait également qu’en octobre, cinq enfants en situation d’urgence n’avaient pas pu être accueillis, faute de place. Véronique Hentgen, pédiatre au Centre hospitalier de Versailles, n’hésitait pas, pour sa part, à déclarer qu’il fallait actuellement faire « du tri » parmi les patients.

Écouter la conférence (Passage de Mme Ackermann, de 8min25 à 9min30) :

 

Déni de la part du gouvernement

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le gouvernement ne s’alarme pas de la situation et minimise les faits. Le ministre de la Santé reconnaît que « la situation est compliquée », mais considère qu’il n’y a « pas d’alerte globale ». En visite au Mans ce mardi 16 novembre afin de présenter le Ségur de la santé pour la région Pays de la Loire, Olivier Véran affirmait qu’ « il n’y a pas de fuite des soignants des hôpitaux. L’hôpital peut compter sur le soutien de l’État. »

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie et au Handicap, a été interpellée le 28 octobre dernier par Sylviane Noël, sénatrice de la Haute-Savoie au sujet de la situation catastrophique des urgences pédiatriques, à qui elle a  rétorqué  : « Il n’y a pas de tri, notamment dans les urgences », et ça on ne peut pas l’entendre ». Si elle a reconnu « des tensions sur la pédiatrie » , elle a affirmé cependant  qu’il était « hors de question de ne pas prendre un enfant en urgence vitale ». La ministre a alors accusé la sénatrice de relayer des propos graves en parlant de « tri ».
La dénonciation d’une situation catastrophique serait-elle plus grave que la situation en question, selon le gouvernement ?

Lire notre article :

 

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