Implant sous la peau : payer avec sa main devient possible
L’entreprise Walletmor a lancé le premier implant sous-cutané permettant de payer sans contact et sans carte. Si l’implant est déjà disponible en France, le poser n’est pas encore encouragé. Nous avons contacté un des deux implanteurs officiels français pour en savoir plus.
Sur le site de Walletmor, il est aujourd’hui possible de commander l’implant pour le prix de 199 euros. Il ne restera plus qu’à trouver l’implanteur qui acceptera de l’installer…
◆ Le corps humain technologique
Comme l’explique la firme Walletmor sur son site, vous pouvez oublier « l’argent liquide, les cartes et les solutions SmartPay. Désormais, vous pouvez payer directement avec votre main. » À l’image des cartes de paiement sans contact, l’implant repose sur la technologie NFC, acceptée par la quasi-totalité des terminaux de paiement actuels. Les caractéristiques biocompatibles de l’implant ont été prouvées par la FDA (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux), ce qui signifie, d’après la firme, « qu’il peut être placé en toute sécurité dans le corps humain ». Sa pose n’est d’ailleurs pas comprise dans le prix. Le client devra trouver, lui-même, un professionnel acceptant d’effectuer l’opération.
◆ Une procédure sûre ?
Pour que l’implant fonctionne, il doit être en premier lieu relié à un compte personnel iCard. La société iCard est une néobanque bulgare qui se présente comme étant un « portefeuille numérique » pouvant regrouper les cartes de paiement et de fidélité. Walletmor précise cependant qu’elle « n’est pas associée à iCard et n’agit pas au nom d’iCard ». Walletmor affirme également que la « norme de communication NFC utilisée pour les paiements sans contact empêche le piratage ou la copie de l’implant » et qu’il « n’est pas possible d’espionner, de suivre, de surveiller ou de recueillir des informations sur l’utilisateur ».
◆ Des contraintes juridiques floues
Le média businessam.be annonce que « l’implantation est réputée être pratiquement indolore », que « l’ensemble du traitement dure environ 15 minutes » et qu’il « existe actuellement 50 implanteurs professionnels recommandés dans l’Union européenne. » Après avoir recherché les professionnels français dans la rubrique « partenaires » du site de Walletmore, nous en avons trouvé deux, qui ne sont pas du domaine médical, mais tatoueurs-perceurs. L’un est à Toulouse, le second à Chelles. Urd, le responsable du salon chellois, nous confie au téléphone qu’il a posé environ une dizaine d’implants pour Walletmore, mais que cela pose un souci juridique. Il nous précise aussi que l’entreprise est dirigée par des Polonais, même si l’adresse donnée sur le site se trouve à Londres.
Ayant déjà écopé de quatre mois de sursis de prison pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie en raison des anesthésies et des points de sutures qu’il a réalisés, pour les implants, mais aussi pour d’autres interventions comme la coupe de langues, Urd se demande si un jour, la pose des implants sera officiellement possible en France : « Poser un implant sans anesthésie et sans point de suture serait actuellement juridiquement possible, mais dans ces conditions, il n’y aurait pas beaucoup de volontaires. Et quel médecin ou chirurgien, habilités à ce genre d’opération, va prendre le risque de se faire redresser par le Conseil de l’Ordre ? Est-ce-que la balance bénéfice-risque penche du côté des bénéfices ? » Pour répondre à ces questions et pour savoir si un jour, la pose d’implant sera facilitée et réalisée par du personnel médical, Urd nous a invités à contacter l’ARS (agence régionale de santé), ce que nous allons faire prochainement…
◆ Des dérives inévitables ?
Comme le rapporte le site Usine digitale, l’idée de l’implant peut présenter de nombreux avantages et sa pratique peut être « symptomatique d’une volonté de surveiller davantage encore la population ». Dans certains pays comme la Suède, les personnes « implantées » peuvent déjà se passer de cartes bancaires ou de badges pour aller au bureau ou à la salle de sport. La prochaine étape pourrait concerner les données de santé et « si ma puce mesure ou contient des données de santé, qu’est-ce qui empêchera, à terme, mon assurance d’augmenter ses prestations si elle considère que je suis à risque ? », interroge le site.
La Commission européenne travaille à mettre en place un portefeuille d’identité numérique pour tous les Européens et la BCE (Banque centrale européenne) planche sur une monnaie numérique. Doit-on s’inquiéter d’avoir autant de données personnelles numérisées, regroupées et possiblement implantées en nous ? Un proverbe dit que « le diable se cache dans les détails ». Un implant de la taille d’un grain de riz n’est-il qu’un détail ?
Lire notre article : La Commission européenne propose une identité numérique pour tous les Européens
Image principale par Walletmor
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