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« Pass » sanitaire mondial : Libération et 20 Minutes s’attaquent à Nexus

Une fois de plus, les médias millionnaires s’attaquent à l’info libre publiée par Nexus, sous couvert de débunkage. Si nous ne relevons pas chaque attaque, les dernières en date ont fait déborder le vase. Sur quelles bases et pourquoi un tel acharnement ?



Le 21 juin paraissaient un article de 20 Minutes et un de Libération sur le certificat sanitaire mondial en cours de préparation par l’OMS. L’article du 12 juin de Nexus sur le même sujet y était cité. L’occasion pour ces deux médias de faire un traditionnel copier-coller à partir de notre page Wikipédia, toujours mensongère et bloquée.

◆ Quels reproches exactement ?

Nous avons eu beau lire plusieurs fois les articles en question, nous ne comprenons pas ce qui a dérangé ou ce qui était faux dans notre article qu’ils citent dans leurs rubriques « Fake-off » et « Check News ». 20 Minutes en rapporte certains extraits, sans les remettre en cause, comme ce passage : « Sans consulter personne, la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, a signé début juin un partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en vue de lancer “une initiative historique en matière de santé numérique”. Concrètement, le certificat Covid européen, qui devait disparaître ce mois-ci, va par ce tour de passe-passe (sanitaire) être déployé à l’échelle mondiale. »

Libération ajoute à cet élément que notre article « s’appuie très largement sur les arguments développés par la députée européenne Michèle Rivasi, lors d’une interview accordée à Sud Radio le 7 juin. La décision a été prise sans consulter le Parlement européen, y déplorait notamment l’élue EE-LV. »

Oui, et ?…


◆ Un mot utilisé plutôt qu’un autre ?


Même si nous préférons éviter les suppositions, devant l’absence de « fake-off » précis et fondé sur des faits, nous avons essayé de voir ce que nous pouvions nous reprocher. Et c’est alors que nous nous sommes dit que nous aurions peut-être dû utiliser le terme « certificat sanitaire mondial » au lieu de « pass sanitaire mondial », ce que nous avons immédiatement modifié dans l’article, notamment dans son titre.

Nous en avons profité pour ajouter ces précisions : « Nous avons remplacé au sein de notre article le terme “pass” sanitaire utilisé initialement par “certificat”, qui est le terme utilisé dans le communiqué de presse de l’OMS. Effectivement, le mot “pass” n’y est pas mentionné. Cela étant dit, comme le certificat préparé par l’OMS au niveau mondial est calqué sur le modèle du certificat numérique européen, et que ce dernier est également appelé “pass sanitaire européen”, ou “certificat vert”, on peut se demander quelles sont les différences majeures entre ces deux termes. Nous allons tâcher de bien les déterminer. Nous n’avions pas expliqué non plus que les États resteront libres de rejoindre ou non le réseau mondial de certification numérique. Pour autant, cela ne change en rien le fait que les parlementaires européens ont été complètement écartés de cette décision. Étant donné ce que nous avons vécu pendant la crise Covid, on peut se demander légitimement si ce certificat mondial qui s’élabore depuis le 5 juin 2023 et va se développer dans les mois à venir servira ou non de pass, notamment en cas de déclaration officielle de pandémie. »

Cela étant, d’autres médias comme LCI ou Le Figaro ont utilisé le terme de « pass sanitaire », sans que personne ne le relève et ne le leur reproche.

◆ Diffamation gratuite

Si ce qu’on rapporte dans notre article n’est pas faux, pourquoi en profiter pour glisser dans leur article que nous sommes des « adeptes des pseudosciences et des théories du complot » ? Ces médias ont-ils vérifié ces termes avant de les copier-coller de notre page Wikipédia, que personne ne peut modifier puisqu’elle est bloquée ? Ont-ils les moyens de prouver ce qu’ils avancent ? Ont-ils jamais lu un seul Nexus ou tenté de contacter l’un des membres de notre rédaction pour avoir un point de vue plus éclairé ?


◆ Information sélective pour une image orientée de
Nexus

Autre question : pourquoi écrire que notre article a été relayé « par des milliers de personnes, notamment par des personnalités comme Virginie Joron, députée du Rassemblement national au Parlement européen » ? Pourquoi mettre le curseur sur ce parti politique ? Des gens de gauche, du centre ou hors partis politiques ne se posent-ils pas les mêmes questions ou n’affichent-ils pas être contre ce type de stratégies sanitaires mondialisées, mais aussi sur les façons non démocratiques de les décider ?

◆ Des amalgames de toutes sortes

Est-ce parce que nous nous intéressons aux effets secondaires des vaccins et à la mise en place mondiale des programmes de vaccination que nous sommes antivax ? Est-ce parce que nous ne faisons pas la sourde oreille devant certains complots et manipulations étatiques (oui, on peut affirmer qu’il y en a bien eu, quand on s’intéresse un tant soit peu à l’Histoire), que nous en voyons partout ?

Est-ce parce que nous avons déjà interviewé Florian Philippot que nous sommes de droite ou d’extrême droite, comme certains le disent ? Est-ce parce que Michèle Rivasi est passée devant notre micro que nous avons notre carte EELV chez Nexus ? Si tel était le cas, tous ceux qui interviewent les membres du gouvernement actuel seraient-ils alors des macronistes ?

◆ L’habituel deux poids deux mesures

Le ministre de la Santé, M. Braun, a-t-il été débunké de toutes parts lorsqu’il a annoncé que 500 soignants seulement étaient suspendus, alors que c’était une information erronée ? Les vidéos à ce sujet ont-elles été supprimées des réseaux comme YouTube comme nous l’avons été ? La page Facebook du gouvernement restreinte ? Les articles rectifiés ? Les médias ont-ils alors incité les lecteurs à se méfier de la parole de cet homme politique suite à cette grossière erreur ? Non, ce sont plutôt ceux qui le critiquent qui ont été passés au crible.

◆ De simples journalistes

Notre but n’est pas de remettre en cause les informations officielles automatiquement et à tout prix mais, lorsque cela est le cas, de démontrer qu’elles sont fausses, incertaines ou pouvant être interprétées différemment. Nous ne sommes pas des « débunkers » dans l’âme, visant en premier lieu à faire tomber, dénigrer, chercher les petites failles de ceux qui ne seraient pas du même « bord » que nous, sans reconnaître leurs qualités. Mais des chercheurs de véracité, comme devrait l’être tout journaliste.


◆ Un travail sérieux et honnête

Notre agrément presse a été renouvelé dernièrement par la CPPAP qui a validé notre travail à partir des magazines que nous lui avons envoyés. Nous ne copions-collons pas des dépêches de l’AFP, sourçons au maximum nos informations et prenons le temps, malgré nos petits moyens et une équipe réduite, de nous poser des questions que nous estimons essentielles et d’en trouver les réponses quand on veut bien nous les donner. Quand nous n’en trouvons pas et lorsque nous doutons, nous le disons. Si nous nous trompons et si nous en sommes conscients, nous tâchons de le reconnaître et de rectifier le tir.

◆ On ne se « dit » pas indépendant, on l’est !

20 Minutes rapporte que l’on « se dit indépendant ». Effectivement, seuls les lecteurs et abonnés financent notre magazine. Pas de millionnaire derrière nous (nous avons refusé la main tendue de certains pour intégrer notre conseil d’administration), pas de société privée ou association, pas de subvention, pas de pub.
C’est notre choix pour rester libres d’enquêter sur ce que nous souhaitons et de partager sans filtre les fruits de nos recherches. Nous l’assumons même si cela est parfois financièrement très compliqué. Qui peut se targuer d’être présent en kiosque dans ces conditions ?

◆ David contre Goliath

Ce n’est pas du tout le cas de Libération et 20 Minutes. Les deux médias au chiffre d’affaires annuel s’élevant à plusieurs millions d’euros se disent pourtant eux aussi « indépendants ».

Un communiqué de Libération de septembre 2022 explique que « la société Presse Indépendante SAS (PIsas), propriétaire de Libération, a annoncé avoir conclu un accord avec Czech Media Invest, le groupe de médias contrôlé par Daniel Kretinsky [milliardaire principal actionnaire chez BFM TV] (qui possède, en France, Elle, Version Femina, Télé 7 jours, Marianne…), pour l’obtention d’un prêt de 14 millions d’euros sous la forme d’obligations non convertibles. La fondation d’utilité publique du groupe de Daniel Kretinsky fait un don d’un million d’euros au Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI), créé en 2020 par le groupe Altice et actionnaire majoritaire de PIsas. » De plus, le média touche plusieurs millions de subventions publiques.

20 Minutes est quant à lui codétenu par le groupe Sipa Ouest-France et par le groupe Rossel, que le média appelle « indépendants ». Ses revenus publicitaires ne sont pas non plus négligeables puisqu’ils atteignent 98 % des revenus, contre 10 % pour Libération.

Lorsqu’on dépend à ce point de la publicité, de l’argent public et de sociétés millionnaires, est-il possible de ne pas se laisser influencer par les volontés des actionnaires ou décideurs composant ces groupes injecteurs de fonds et de refuser totalement de se laisser dicter par eux l’orientation de sa ligne éditoriale ? Libération dit qu’ils restent « vigilants quant à leur indépendance ». Il serait intéressant d’en discuter ensemble et de déterminer ce que chacun entend par « indépendance », et s’il est réellement possible de l’incarner dans ces conditions.

◆ Parler ensemble du fond ?

L’envie d’attaquer pour diffamation tous les médias aux propos infâmes et non vérifiés à notre encontre nous démange parfois, comme nous l’avons fait avec Wikipédia pour rétablir la vérité.

Nous n’en avons ni les moyens ni le temps, et aucune armada d’avocats ou de financiers. Et peut-être serait-il préférable pour tout le monde que nous tissions des passerelles entre nous afin de mieux nous comprendre et de cesser les accusations et critiques réciproques. Pourquoi ne finirions-nous pas par travailler ensemble en respectant la Charte de Munich, avec comme intention commune la recherche de la ou des vérités à transmettre aux lecteurs ?

Si nous pouvions passer plus de temps à parler des faits afin de les étayer et nous compléter, de voir s’il peut en exister plusieurs interprétations légitimes, plutôt qu’à nous montrer du doigt ou faire l’autruche, cela serait certainement journalistiquement et humainement plus constructif…

Article par Estelle Brattesani

 

👉 Lire notre dossier « Anticomplotisme et mauvaise foi » dans notre n° 147 (juillet-août 2023) en kiosque et en ligne :

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