Le projet d’adhésion à l’Otan de la Finlande permet le déploiement d’armes nucléaires
La Finlande et la Suède ont toutes deux déposé une demande d’adhésion à l’Otan en mai 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Selon le journal finlandais Iltalehti, le projet de loi relatif à l’adhésion potentielle à l’Otan que le gouvernement finlandais va soumettre au Parlement n’exclut pas l’installation d’armes nucléaires dans ces deux pays, dont l’un est frontalier avec la Russie.
Selon Newsweek, «le projet d’adhésion de la Finlande à l’Alliance de l’Atlantique Nord permet le déploiement d’armes nucléaires dans ce pays ».
◆ Une demande d’adhésion plébiscitée
Un article de Newsweek du 26 octobre 2022 rapporte que d’après l’enquête du journal finlandais Iltalehti qui vient de sortir un dossier sur la Finlande et l’Otan, « des armes nucléaires pourraient être positionnées en Finlande si la demande d’adhésion du pays à l’Otan est approuvée, ce qui risque d’exaspérer la Russie ».
On y apprend aussi que 28 des Parlements des 30 États membres de l’alliance ont approuvé les demandes d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, et que seules la Hongrie et la Turquie devaient encore se prononcer sur la question. Le secrétaire de l’Otan, Jens Stoltenberg, recevait vendredi 4 novembre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui fait barrage à cette adhésion depuis mai. D’après France 24, il accuse les deux pays de « protéger, entre autres, des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) considérés comme terroristes par Ankara ».
◆ Une intégration risquée
Iltalehti précise que l’Otan ne veut désormais pas intégrer « seulement la Finlande par bonté d’âme », mais parce que ce pays « a aussi quelque chose à offrir à l’Otan. Cela concerne les projets de la Russie pour la région du Nord, qui sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité. La guerre en Ukraine a modifié l’attitude des Finlandais à l’égard de la Russie et de l’Otan. »
La Finlande, si elle était partenaire de l’Otan depuis des années, n’en faisait pas encore complètement partie et, d’après Le Monde, cette adhésion était encore « inenvisageable politiquement il y a encore quelques mois ». Aujourd’hui, elle semble être accueillie à bras ouverts.
Si d’un côté, Le Monde nous présente qu’en intégrant l’Otan, la Suède et la Finlande « abandonneraient ainsi leur neutralité traditionnelle dans le but de s’assurer une protection contre la Russie » en vertu de l’article 5 du Traité de Washington, le journal expose également les risques encourus en irritant davantage Moscou : « Alors que le Kremlin a justifié son invasion de l’Ukraine par le risque d’extension de l’Otan à ses portes, une adhésion de la Finlande rallonge de quelque 1 300 kilomètres la frontière entre la Russie et l’Alliance. »
Et mettrait 507 miles (816 kilomètres) entre la ville de Kotka en Finlande et Moscou, la capitale russe.
◆ Une mémoire historique courte
En 1962, le président américain JFK exigeait le démantèlement des missiles nucléaires de l’Union soviétique installés à Cuba, à seulement 200 km des côtes américaines, sous peine de bombarder les sites de missiles et de prendre ainsi le risque d’engendrer une troisième guerre mondiale. En contrepartie, il a pris par écrit l’engagement de ne jamais tenter d’envahir Cuba et, par une clause secrète, il s’est engagé aussi à démanteler ses missiles en Turquie, aux frontières de l’URSS.
Peut-on s’attendre à un tel pacte en 2022 ? Ou la Finlande, une fois intégrée à l’Otan, acceptera-t-elle la mise en place d’armes nucléaires, encouragée par l’Otan ? Si tel était le cas, comment réagira Poutine, avec de tels dispositifs situés aux portes de la Russie ?
◆ Une volonté de paix factice ?
Selon son site web, l’Otan utilise son arsenal nucléaire pour « préserver la paix, prévenir la coercition et dissuader l’agression ». L’installation d’armes nucléaires en Finlande serait-elle vraiment génératrice de paix, dissuasive… ou incitative ?
Quand on observe avec un peu de distance les risques et des enjeux sur la table avec le nucléaire, on peut se demander si les gouvernants actuels de ce qu’on appelle les « grandes puissances » ont déjà ouvert un manuel d’histoire, s’ils mesurent la portée de leurs décisions, s’ils sont réellement seulement inconscients ou si finalement, quels que soient leur bord et leur emplacement, certains d’entre eux ne sont pas en train de nous jeter de la poudre aux yeux de manière concertée.
Article par Estelle Brattesani
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