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Paul Watson restera en prison au moins jusqu’au 5 septembre

Le 15 août, le tribunal de Nuuk au Groenland a décidé de maintenir en détention jusqu’au 5 septembre le militant écologiste Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd âgé de 73 ans, dans l’attente de la décision du ministère de la Justice sur une potentielle extradition vers le Japon.

◆ Une mobilisation à poursuivre

Malgré une forte mobilisation internationale, la cour du tribunal groenlandais n’a pas souhaité libérer Paul Watson. « Le tribunal du Groenland a décidé aujourd’hui que Paul Watson sera maintenu en détention afin de garantir sa présence au moment de la décision d’extradition », a précisé la police locale dans un communiqué. Verdict : il restera en prison au moins jusqu’au 5 septembre.

Paul Watson, surnommé parfois le Robin des mers, est accusé par le Japon de dommages et blessures à bord d’un navire nippon en 2010 pendant une action militante menée par l’ONG Sea Shepherd destinée à entraver la capture des baleines. Le pays lui reproche d’avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une bombe puante contenant de l’acide butyrique, faits que la défense réfute. Un mandat d’arrêt international avait été émis à l’encontre de Paul Watson en 2012 et c’est en juillet 2024, après avoir eu à bourlinguer dans plusieurs pays dont la France où il vit aujourd’hui avec sa famille, qu’il a été arrêté alors qu’il était en train de ravitailler son bateau en carburant à Nuuk, capitale groenlandaise. Il s’apprêtait alors à tenter d’intercepter un nouveau et énorme navire-usine japonais dans le Pacifique en passe de tuer des baleines.

◆ Une audience orientée ?

Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et fidèle soutien de Paul Watson, présente à l’audience du 15 août au tribunal groenlandais, en a rapporté quelques passages sur les réseaux sociaux. Selon elle, « la Cour a refusé de voir les preuves vidéo de la série Whale Wars qui démontrent que les Japonais ont fabriqué des preuves. Le juge dit que les déclarations de Paul aujourd’hui ne changent rien à la situation. Paul n’a pas eu le droit à un traducteur au cours de l’audience, ce qui est contraire au droit danois. »

« Paul explique comment les baleiniers japonais ont toujours usé de propagande pour faire croire que les bombes puantes utilisées par Sea Shepherd étaient un produit toxique, du fait du nom “acide butyrique” qui peut laisser croire qu’il s’agit d’un produit caustique. Il explique que c’est en réalité moins acide que l’acide citrique aussi appelé jus d’orange. Il explique que les membres de Sea Shepherd les ont toujours manipulées sans gants, sans masque ni aucun équipement de protection. Quand du produit a pu toucher leurs doigts, ces derniers sentaient le vomi pendant des jours… Mais aucune irritation. Il n’est donc pas possible qu’un baleinier ait pu être blessé par une substance aussi inoffensive. Les preuves des Japonais ont été fabriquées et le visionnage des épisodes de Whale Wars le prouvent. »

Paul aurait conclu pendant l’audience : « Il est évident pour moi que le Japon cherche à se venger de l’humiliation internationale que leur a causée la série télé Whale Wars relatant nos actions contre leur chasse baleinière illégale. Mais mes deux petits garçons ont plus besoin de moi que le Japon n’a besoin de sa vengeance. »

Est-ce que l’avocate danoise Julie Stage et tous les avocats mobilisés qui défendent Paul Watson sans être rémunérés d’après Lamya Essemlali parviendront à éviter l’extradition et faire libérer Paul Watson ?

Article par Estelle Brattesani

(Photo principale tirée de la vidéo du média Vakita)

⇒ Lire notre entretien avec Paul Watson dans notre n° 82 de sept.-oct. 2012 que nous avons mis en accès libre, en cliquant sur l’image ci-dessous :