L’utilisation de la peur pour contrôler le comportement lors de la crise du Covid était « totalitaire », reconnaissent les scientifiques au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, les membres du Comité d’études comportementales sur la grippe pandémique (SPI-B) expriment des regrets concernant des méthodes qu’ils jugent « contraires à l’éthique »
Traduction augmentée de l’article du Telegraph du 14 mai 2021
Les scientifiques membres du comité SPI-B qui a encouragé l’utilisation de la peur pour contrôler le comportement de la population durant la pandémie de Covid ont admis que leur travail était « contraire à l’éthique » et « totalitaire », d’après l’ouvrage récent de Laura Dodsworth, A State of fear.
◆ Faire peur pour augmenter le niveau perçu de menace personnelle
On apprend avec stupeur dans cet article que le SPI-B a averti en mars de l’année dernière que les ministres devaient augmenter « le niveau perçu de menace personnelle » du Covid-19 car « un nombre substantiel de personnes ne se sentent toujours pas suffisamment menacées personnellement ».
Gavin Morgan, un psychologue du SPI-B, déclare :
« Il est clair que l’utilisation de la peur comme moyen de contrôle n’est pas éthique. L’utilisation de la peur a des relents de totalitarisme. Ce n’est pas une position éthique pour un gouvernement moderne. Je suis par nature une personne optimiste, mais tout cela m’a donné une vision plus pessimiste des gens »
◆ A State of fear, un an d’enquête
Ces propos tirés du livre de Laura Dodsworth, A State of fear, sont le résultat d’un an d’enquête sur les tactiques du gouvernement britannique. Les ministres ont été accusés à plusieurs reprises d’avoir exacerbé la menace de la pandémie pour justifier les mesures de confinement et contraindre le public à les respecter.
◆ « La façon dont nous avons utilisé la peur est dystopique »
Un scientifique du SPI-B a même déclaré à Laura Dodsworth : « En mars [2020], le gouvernement était très inquiet de la conformité et pensait que les gens ne voudraient pas être enfermés. Des discussions ont eu lieu sur le fait que la peur était nécessaire pour encourager la conformité, et des décisions ont été prises sur la façon d’augmenter la peur. La façon dont nous avons utilisé la peur est dystopique. »
« L’utilisation de la peur a définitivement été éthiquement discutable. C’était comme une expérience bizarre. En fin de compte, ça s’est retourné contre nous parce que les gens ont eu trop peur. »
Un autre membre du SPI-B a déclaré :
« On pourrait appeler la psychologie “contrôle de l’esprit”. C’est ce que nous faisons… Nous essayons clairement de le faire de manière positive, mais cela a été utilisé de manière néfaste dans le passé. »
Un autre scientifique a prévenu que :
« les gens utilisent la pandémie pour s’emparer du pouvoir et faire passer des choses qui ne se produiraient pas autrement… Nous devons faire très attention à l’autoritarisme qui s’insinue »
◆ La militarisation de la psychologie des foules
Un autre membre du SPI-B a déclaré qu’il avait été « stupéfait par la militarisation de la psychologie comportementale » pendant la pandémie, et que « les psychologues n’ont pas semblé remarquer quand ils ont cessé d’être altruistes pour devenir manipulateurs. Ils ont trop de pouvoir et cela les enivre ».
Steve Baker, le vice-président du groupe de députés conservateurs Covid Recovery, a déclaré :
« S’il est vrai que l’État a pris la décision de terrifier le public pour obtenir le respect des règles, cela soulève des questions extrêmement sérieuses sur le type de société que nous voulons devenir »
« Si nous sommes vraiment honnêtes, est-ce que je crains que la politique du gouvernement d’aujourd’hui ne joue avec les racines du totalitarisme ? Oui, bien sûr, c’est le cas. »
◆ Et en France, le gouvernement manipule-t-il les Français ?
Il est plus que légitime de se poser la question de l’usage de la peur en France. Durant le premier confinement en mars 2020, on apprenait d’un article de France Bleu qu’une équipe de chercheurs spécialisée en sciences comportementales était engagée auprès des services du gouvernement pour les aider dans la communication et la gestion de crise. L’article s’intitule « Coronavirus : comment les sciences comportementales aident le gouvernement à gérer la crise sanitaire », le titre ne laisse place à aucune ambiguïté. On y apprenait à cette occasion que « l’attestation de déplacement dérogatoire est une vraie stratégie comportementale », selon l’un des chercheurs, Olivier Oullier, neuroscientifique.
◆ Manipulation des foules
Plus loin dans cet article, Alice Soriano, docteur en psychologie cognitive, déclare « une communication efficace du point de vue des sciences comportementales consisterait donc à mettre en lumière l’adoption du confinement par la majorité des Français pour attirer les autres individus vers ce comportement ». La manipulation des foules est au coeur de la gestion des comportements durant cette crise sanitaire.
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