« Les rhinopharyngites, je les étiquette COVID » explique un médecin de ville
Le médecin généraliste Dan Bensadoun, invité sur le plateau de Cnews le 23 octobre 2020, nous explique que les virus hivernaux traditionnels sont classés comme COVID sous l’effet de la psychose actuelle, que les courbes de cas positifs ne sont pas des courbes de malades ni de décès, et que les malades placés dans des hôpitaux saturés comme chaque année devraient mieux être répartis pour une meilleure prise en charge. Quelques jours auparavant, il dénonçait également le fait que les soignants ne recevaient plus de masques de la part du gouvernement, alors que le Plan blanc avait commencé.
◆ Les virus traditionnels hivernaux classés comme COVID
Le Dr Dan Bensadoun, médecin généraliste a déclaré sur le plateau de JM Morandini le 23 octobre 2020 qu’il aurait « aimé parler de seconde vague et non pas de deuxième vague, si tenté qu’il y en ait une. La première fois, il n’y avait que ce virus auquel on était confrontés. C’était février mars, l’épidémie de grippe était passée. Là, on va se retrouver avec toute une série de viroses, de virus qui vont encombrer les services, qui vont augmenter le nombre de personnes probablement en réanimation, et qui vont faire qu’on va avoir cette psychose d’hospitalisations face à la COVID. On va croire que toutes les viroses que l’on va avoir, rhinopharyngites, les angines, les bronchites (…) vont être rattachés à cette COVID. D’ailleurs, moi dans mon cabinet, toutes les personnes que je vois qui présentent des rhinopharyngites que j’aurais étiquetées rhinopharyngites les années précédentes, je les étiquette et on les étiquette COVID parce qu’il y a cette phobie autour de la COVID. »
◆ Des chiffres qui gonflent aussi sous l’effet des tests, au résultat parfois « douteux »
Le Dr Bensadoun, qui est pour le masque dans la rue, nous invite néanmoins à dédramatiser : « Les cas positifs ne sont pas nécessairement des malades. (…) Il nous faut penser d’une manière différente : en tant que médecin, quelqu’un qui n’est pas malade, on n’a pas besoin de le soigner, de le traiter, de lui faire une éviction, de lui faire un arrêt de travail en attendant le résultat de ses tests. » Il met la lumière sur les cas qui sont positifs, mais douteux : « Ce matin, dans la voiture, y’avait un patient qui m’appelait, parce qu’il avait reçu un résultat. Il s’était fait tester parce que c’était un cas contact, et il disait “le résultat est douteux, qu’est-ce que je dois faire ?” (…) Y’avait une petite ligne en dessous qui disait “à considérer comme positif dans le cadre de la pandémie COVID.” On se retrouve donc dans des situations qui font que les chiffres augmentent, qui font que les chiffres deviennent alarmants, que les gouvernants nous font peur avec des chiffres qui ne correspondent pas vraiment à la réalité du terrain. (…) Plus on teste, plus on trouve de cas positifs. (…) Forcément quand on voit des courbes qui s’affolent parce que des cas positifs augmentent, augmentent, augmentent, il faudrait mettre en parallèle le cas de malades, et le cas de malades légers, et le cas de malades lourds qui vont en réanimation. Et moi je ne vois pas ça. »
Il rappelle également qu’on s’affole pour entre quinze et vingt lits à la Timone à Marseille, et pour douze lits à Lariboisière à Paris et qu’il faudrait mieux répartir les malades.
◆ Plus de masques pour les soignants ?
C’est également le Dr Bensadoun qui expliquait quelques jours auparavant dans cette même émission que les masques n’étaient plus fournis aux soignants alors que le Plan Blanc avait commencé. « Jusqu’à la semaine dernière, l’État nous fournissait en masques. Depuis, nous ne sommes plus fournis en masques. Nous devons nous débrouiller nous-mêmes (…) L’État ne nous donne plus du tout de masques alors que l’épidémie de coronavirus est en train de reprendre. La dotation de masques prévue pour les professionnels de santé s’est arrêtée la semaine dernière ». Nous lui avons envoyé un message pour savoir ci cette déclaration était toujours d’actualité. Nous attendons sa réponse.
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