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La plateforme vidéo Rumble préfère désactiver son accès français plutôt que se soumettre à la censure

Suite à la demande du gouvernement français de retirer les contenus depuis le 1er novembre 2022, Rumble, l’une des plateformes vidéos alternatives à YouTube, n’est plus accessible en France.



Son patron a décidé de respecter la politique qu’il a choisie concernant la liberté d’expression plutôt qu’accepter les exigences du gouvernement français. Ce dernier, s’il tente de museler l’information « adverse » appelée « propagande », accepte pourtant d’introduire sur le territoire des pièces produites en Russie quand il s’agit de fusion nucléaire.

◆ Un accueil qui refroidit

C’est un message spécial qui nous attend sur la page d’accueil de la plateforme de vidéos Rumble :

« AVIS AUX UTILISATEURS EN FRANCE

En raison des demandes du gouvernement français de retirer des créateurs de notre plateforme, Rumble est actuellement indisponible en France. Nous contestons ces demandes du gouvernement et espérons rétablir l’accès prochainement ».

◆ Censure : une marche de plus

Après l’interdiction en mars 2022 par l’Union européenne des chaînes russes RT et Sputnik depuis l’invasion de l’Ukraine, c’est au tour de la plateforme canadienne Rumble qui héberge les contenus des deux antennes d’être dans la ligne de mire du gouvernement français.

Les chaînes RT sont interdites depuis des mois en Europe. Le texte du règlement de l’Union européenne détaille les mesures de restriction « à l’encontre des médias russes menant des actions de propagande. » Dans son article 2 septies, il est indiqué qu’il est « interdit aux opérateurs de diffuser ou de permettre, de faciliter ou de contribuer d’une autre manière à la diffusion de contenus provenant des personnes morales, entités ou organismes énumérés à l’annexe XV, y compris par la transmission ou la distribution par tout moyen tel que le câble, le satellite, la télévision sur IP, les fournisseurs de services internet, les plateformes ou applications, nouvelles ou préexistantes, de partage de vidéos sur l’internet. »

◆ Une plateforme qui tient tête

Lorsque le gouvernement français lui a demandé de les retirer comme elle l’avait fait avec succès avec la plateforme américaine Odysee, Rumble n’a pas réagi de la même manière. Adoptant depuis son origine une position anti-censure, elle a décidé de suspendre temporairement son activité en France, qui ne représente que moins de un pour cent de ses utilisateurs. Sur Twitter, elle a déclaré le 1er novembre 2022 contester « la légalité de la demande du gouvernement ».

 

Chris Pavlovski, créateur et patron de Rumble, programmeur et ancien employé de Microsoft, publiait le même jour : « Le gouvernement français a exigé que Rumble bloque les sources d’information russes. Comme Elon Musk, je ne vais pas changer nos objectifs pour un gouvernement étranger. » Il en profitait pour relayer le message du 5 mars 2022 de ce dernier, devenu depuis peu PDG de Twitter : « Certains gouvernements (pas l’Ukraine) ont demandé à Starlink de bloquer les sources d’informations russes. Nous ne le ferons pas, sauf sous la menace d’une arme. Désolé d’être un absolutiste de la liberté d’expression. »

◆ Des deals énergétiques qui se poursuivent

Si la France veut barrer la route à l’information russe, les frontières sont toujours ouvertes pour laisser passer jusque dans les Bouches-du-Rhône un des six aimants géants prévus pour mettre en œuvre le programme Iter, l’un des grands projets scientifiques internationaux en lien avec la fusion nucléaire auquel la Russie participe toujours malgré les sanctions liées à son intervention en Ukraine. Ce projet est présenté comme « l’un des projets les plus ambitieux au monde dans le domaine de l’énergie. » Cette machine en développement « doit démontrer que la fusion — l’énergie du Soleil et des étoiles — peut être utilisée comme source d’énergie à grande échelle, non émettrice de CO2, pour produire de l’électricité. »

Nexus s’était inscrit aux plateformes alternatives comme Odysee, Rumble et CrowdBunker pour contourner la censure opérée par des plateformes comme YouTube. S’il reste important de rester vigilant par rapport à certains propos tenus allant à l’encontre de la vérité et des droits humains, on observe bien que la liberté d’expression reste dans tous les cas limitée et qu’il devient très difficile de faire la part des choses parmi tous les types de propagande qui circulent, d’où qu’elles viennent…

Article par Estelle Brattesani

 

Image principale par GDJ sur Pixabay

 

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