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Les tentatives de suicide chez les jeunes ont-elles augmenté pendant la crise Covid ?

Selon une étude publiée en octobre 2021, les admissions aux urgences de l’hôpital parisien Robert-Debré pour tentatives de suicide chez les moins de 15 ans ont augmenté de plus de 299 % en novembre et décembre 2020 par rapport aux années précédentes.

De nombreuses personnalités, telles que la psychologue Marie-Estelle Dupont, le médiatique Martin Blachier ou encore le président du parti politique Les Patriotes, Florian Philippot, ont relayé l’information, déplorant les résultats effrayants de cette étude. Si certains l’ont analysée un peu vite en déclarant que c’étaient les suicides eux-mêmes qui avaient augmenté de 299% et non pas les tentatives, cette réalité concernant l’état psychique des jeunes générations demeure inquiétante.

L’épidémie, grande responsable

Les graphiques présentés dans l’étude montrent qu’une hausse des tentatives de suicide s’est enclenchée à partir de 2016. On peut également observer une très forte augmentation à partir de 2020. L’un des auteurs de l’enquête, Richard Delorme, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Robert-Debré, précise qu’« il y a une corrélation positive entre les tentatives de suicide chez les plus jeunes et l’épidémie, mais les déterminants exacts sont inconnus ».

L’étude propose plusieurs pistes concernant ce lien : « De nombreux facteurs peuvent avoir contribué à cette accélération, comme la sensibilité spécifique des enfants aux mesures de prévention [mitigation], la détérioration de la santé ou de la situation économique de la famille, l’augmentation du temps d’écran et de la dépendance aux médias sociaux, ou le deuil. » En 2020, on compte donc deux fois plus d’admissions pour tentative de suicide qu’avant et quatre fois plus qu’en 2011-2017.

Données brutes de l’étude :

 

Un phénomène national ?

Les auteurs expliquent les limites de leur étude « dans la mesure où elle était monographique, sujette à un biais de représentativité, et également incapable de ventiler les patients par sexe. Seuls les patients âgés de 15 ans ou moins ont été inclus, ce qui limite la comparaison de nos résultats avec des travaux similaires incluant des patients âgés de 16 à 21 ans. » Le fait que l’étude n’ait été menée qu’à l’échelle de l’hôpital Robert-Debré ne permet pas de dire si le phénomène est local ou de plus grande ampleur.

Mais le gouvernement a été interpellé par de nombreux étudiants, médecins et psychologues concernant les cas de dépressions en augmentation chez les jeunes. Ces données laissent ainsi penser qu’il s’agit d’un problème national.

Depuis février 2021, chaque étudiant peut donc bénéficier de trois séances d’accompagnement psychologique ou psychiatrique auprès d’un professionnel de santé, quels que soient son niveau d’études, ses revenus ou ceux de ses parents. Ces trois séances peuvent être renouvelées dans les mêmes conditions, une seule fois, à la demande du médecin.

Passage de la psychologue Marie-Estelle Dupont dans « Touche pas à mon poste » en septembre 2021 :

 

Image par HASTYWORDS sur Pixabay

 

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