Variole du singe : l’OMS déclenche son plus haut niveau d’alerte
L’Organisation mondiale de la santé a déclenché, samedi 23 juillet, son plus haut niveau d’alerte concernant l’épidémie de variole du singe.
Alors qu’il n’y a pas de consensus au sein du groupe d’experts de l’OMS, son directeur a décidé de déclarer la variole du singe urgence de santé publique de portée internationale, une désignation réservée aux épidémies mondiales les plus graves.
◆ L’OMS commence à inquiéter
Actuellement, l’épidémie de variole du singe a touché près de 17 000 personnes dans 74 pays. Cinq décès ont été déclarés depuis 2022. Mais il est à noter que ces décès proviennent tous de pays africains, comme le Nigeria, où le niveau de santé et de soins n’est pas le même qu’en Europe. Ce dernier a déclaré un décès pour cette année, mais il en est à son sixième depuis 2017. Ce qui n’avait pourtant alarmé personne jusqu’à présent.
◆ Absence de consensus
« Nous avons une épidémie qui s’est propagée rapidement dans le monde grâce à de nouveaux modes de transmission que nous comprenons trop peu et qui répondent aux critères des réglementations sanitaires internationales », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. C’est la première fois que le chef de l’agence de santé des Nations unies prend la décision de publier une déclaration d’urgence de santé publique de portée internationale malgré l’absence de consensus parmi les experts du comité d’urgence. « Je sais que cela n’a pas été un processus facile ou direct et qu’il y a des opinions divergentes parmi les membres [du comité] », a-t-il dit. Cela place le monkeypox sur la même liste que six autres épidémies portant le même label de l’OMS depuis 2007 : Covid-19, Zika, grippe H1N1, poliomyélite et Ebola.
◆ Les maladies changent mais pas les stratégies
« Bien que je déclare une urgence de santé publique de portée internationale, pour le moment il s’agit d’une épidémie qui se concentre chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, en particulier ceux qui ont plusieurs partenaires sexuels », a déclaré Tedros Ghebreyesus. « Cela signifie qu’il s’agit d’une épidémie qui peut être stoppée avec les bonnes stratégies dans les bons groupes. » Les autorités sanitaires comptent, encore une fois, sur une vaccination et des tests accrus pour réduire la transmission. Malgré l’absence de données sur les vaccins, la Haute Autorité de santé recommande de vacciner de manière préventive les personnes « contact » et « les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans multipartenaires ». Mais dans son communiqué du 20 juin 2022, elle déclarait que « sur saisine du ministère chargé de la Santé […] la HAS propose que la vaccination des enfants exposés au virus et susceptibles de développer une forme sévère de la maladie puisse être envisagée au cas par cas ».
Image principale par Miguel Á. Padriñán de Pixabay
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