Linky : non merci !
20 millions. Ce serait le nombre de compteurs d’électricité déjà remplacés par le très controversé dispositif communicant Linky. L’objectif affiché est 35 millions de Linky installés d’ici 2021 sur tout le territoire. Mais, face à une résistance citoyenne mal anticipée, la filiale d’EDF est en train d’intensifier la cadence, pour déployer coûte que coûte cette […]
20 millions. Ce serait le nombre de compteurs d’électricité déjà remplacés par le très controversé dispositif communicant Linky. L’objectif affiché est 35 millions de Linky installés d’ici 2021 sur tout le territoire. Mais, face à une résistance citoyenne mal anticipée, la filiale d’EDF est en train d’intensifier la cadence, pour déployer coûte que coûte cette technologie dans tous les foyers français, première étape de son ambition internationale.
Une révolution ? Pas encore. Un mouvement de résistance citoyenne, sans aucun doute ! 2020 s’annonce comme une année d’affrontement. Le déploiement à marche forcée des nouveaux compteurs communicants d’Enedis, ex-ERDF, la filiale d’EDF en charge de la distribution d’électricité en France, suscite de plus en plus de mécontentement et d’opposition au sein de la population. L’annonce de cette nouvelle technologie nous avait permis de (re)découvrir les nuisances et les méfaits de l’électricité domestique (cf. notre enquête « Électricité, le poison caché » dans NEXUS n° 109 en accès libre ici). Son déploiement lève le voile sur l’illusion démocratique qui caractérise nos républiques, la collusion entre monde politique et industrie, et un projet de société qui avance masqué et ne sert plus, depuis longtemps, l’intérêt général. « L’opération Linky permet aux citoyens de prendre concrètement la mesure du déni de démocratie, d’apprendre à s’organiser et agir ensemble », observe Danielle Dubus, porte-parole du collectif Stop Linky de Saint-Dizier.
Lire notre article complet en accès libre ici :
« Linky : non merci ! » (NEXUS n° 114 – janvier/février 2018)
POUR APPROFONDIR LE SUJET :
Extraits de notre dossier « Compteurs Linky, comment s’en protéger ? » (paru dans NEXUS n° 117 – juillet/août 2018) :
Malgré une opposition citoyenne croissante, le déploiement du Linky se poursuit. Quels sont les risques électromagnétiques connus ? Que faire une fois les Linky installés ? D’ingénieux électroniciens ont développé des filtres « anti-Linky » pour réduire les risques sanitaires et techniques. En quoi ces filtres consistent-ils ? Quelles sont les preuves de leur efficacité ? Notre spécialiste des ondes a mené l’enquête.
◆ Linky, quels rayonnements finalement ?
À première vue, les avis concordent. La technologie Linky rayonnerait peu, très peu. Pas vraiment plus en tout cas que la batterie d’appareils électriques ou électroménagers parsemant nos quotidiens. Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de décembre 2016 rassemble les résultats des nombreuses mesures d’exposition faites maintenant à proximité d’un Linky. Certaines faisant le comparatif avec d’autres appareils comme les chargeurs, les babyphones, les lampes fluocompactes, les écrans, les plaques à induction…
Ainsi, à 30 cm de distance, dans la bande des 1,2 kHz (kilohertz) jusqu’à 100 kHz, qu’il s’agisse du champ électrique ou magnétique, les compteurs Linky « sont à l’origine d’une exposition comparable à celle d’autres équipements électriques déjà utilisés dans les foyers depuis de nombreuses années ». Les émissions sont non négligeables, mais pas exceptionnelles non plus. Les rayonnements électromagnétiques du Linky sont de trois types. Ceux tout d’abord émis via le circuit électrique proprement dit : les fils, les prises, les appareils qui y sont branchés. Puis ceux émis par le compteur en lui-même et qui se mesurent avec des sondes placées à proximité du compteur. Et enfin les rayonnements produits lors de la remontée des données, via les transmissions sans fil ponctuelles et situées dans des gammes de radiofréquences proches de certaines fréquences des antennes relais de la téléphonie mobile. D’autres mesures, méticuleusement réalisées en juillet 2016 dans le centre d’expérimentation Linky en Alsace, en reproduisant les conditions d’une pièce d’habitation équipée comme un studio, ont montré qu’en situation normale, avec des échanges durant moins d’un dixième de seconde, l’appareil de mesure ne réagit pas entre 2 kHz et 400 kHz. « Seul le “forçage” d’une émission continue CPL au niveau du compteur a permis d’effectuer une mesure de champ magnétique et de champ électrique », signale le principal expérimentateur, un électronicien indépendant et diagnostiqueur en pollution électromagnétique depuis 2009.
Les valeurs observées avec des appareils en fonctionnement, une ampoule à incandescence et un transformateur, donnent des champs de 2,5 nT (nanotesla) maximum au contact du fil de phase, là où circule l’électricité, et 0,3 volt/mètre à 20 cm du même fil. C’est-à-dire des valeurs très inférieures aux valeurs limites données dans des directives officielles, avec des valeurs dix fois plus élevées. Quantitativement, le constat semble sans appel. Enfin, presque.
◆ Une question d’onde porteuse
La technologie du courant porteur en ligne (CPL) permet de transformer le réseau électrique d’un domicile ou d’un bâtiment en une sorte de réseau informatique permettant de transporter et d’échanger des données. Comment ? En superposant des signaux « haute fréquence » généralement situés dans la gamme de 10 à 150 kHz, parfois supérieure sur le courant 50 Hz « basse fréquence » circulant dans les câbles électriques de l’habitation. L’électricité domestique devient ainsi une « onde porteuse » d’informations et de données traduites, encodées, en une flopée de variations de la tension électrique. Des variations extrêmement brèves mais continuelles, de l’ordre de 15 000 va-et-vient par seconde pour une modulation haute fréquence à 15 kHz, par exemple. Les modulations haute fréquence du Linky constituent autant de pics très difficiles à capter par les appareils de mesures habituels, inadaptés à la mesure de pics si rapides, et dont les affichages ne peuvent indiquer ces pics… Seules des sondes avec enregistrement sur la durée permettent de les observer, ou des appareils dédiés, ou oscilloscopes. Chaque prise électrique, à l’aide d’un adaptateur CPL dédié, devient ainsi une porte d’entrée et de sortie du réseau informatique local, permettant alors la connexion Internet, le partage de fichiers et l’accès à des périphériques tels que l’imprimante ou le scanner, jusqu’à la mise en réseau de la télévision ou de la console de jeux.
◆ Un surcroît d’interférences
Datée du milieu des années 1990, commercialisée depuis le milieu des années 2000, la technologie CPL est désormais rodée et bien plus commune qu’on ne le pense. De nombreux hôtels et appartements ont trouvé avec le CPL une alternative pratique, simple et efficace à la pose de câbles réseau. La solution CPL, qui plus est, s’avère plus rapide et mieux sécurisée que les accès sans fil comme le Wifi. Le revers de la médaille tient au surcroît d’interférences électriques hautes fréquences que génère le CPL. Ce phénomène clé, jusqu’ici largement méconnu du grand public, est connu du monde industriel sous le nom de hautes fréquences transitoires. Ces hautes fréquences transitoires – on parle aussi de HFT, de courants transitoires ou de « transients » – sont des interférences électromagnétiques circulant sous forme d’émissions sans fil (mesurées dans la gamme des kilohertz) et qui, comme des éclairs invisibles à l’œil nu, viennent cisailler, parasiter, le courant 50 Hz circulant dans les fils, les lignes et les câblages électriques. Les dernières générations des CPL 1200 et CPL 2000, pour augmenter encore les débits de transferts de données jusqu’à 1,2 ou 2 Giga/ seconde, occupent les trois fils électriques de la maison : la phase, le neutre et la terre. Tout l’ensemble de l’installation électrique et des appareils reliés à la terre s’en trouve perturbé. Un comble, alors que la terre est utilisée par les EHS (électro-hypersensibles) et les personnes utilisant des protections contre les ondes pour évacuer ces pollutions !…
☞ Il vous reste 78 % de l’article à lire dans Nexus n°117 (juil.-août 2018), disponible en ligne au format papier/numérique. Feuilletez-le en cliquant ici.
✰ 112 pages, 0 Pub, 100 % inédit, 100 % indépendant, le magazine à saisir en kiosque ou en ligne tous les 2 mois ! ✰
Un projet d’action collective en justice ainsi qu’une pétition contre les compteurs Linky sont en cours. Pour plus d’informations : https://linky.mysmartcab.fr/