La vaccination anti-HPV suspendue en Loire-Atlantique après le malaise d’un adolescent
À peine démarrée le 2 octobre, la campagne de vaccination anti-papillomavirus (HPV) auprès des élèves de 5e a été suspendue la semaine dernière dans les collèges de Loire-Atlantique, suite au malaise d’un adolescent quinze minutes après son injection. L’agence régionale de santé des Pays de la Loire annonce néanmoins qu’elle reprendra après les vacances de la Toussaint.
◆ Hospitalisation et « état de santé préoccupant »
Un élève de 5e du collège Saint-Dominique de Saint-Herblain, en Loire-Atlantique, a été victime d’un malaise le jeudi 19 octobre 2023, un quart d’heure après avoir reçu sa première dose de vaccin anti-papillomavirus (HPV). L’information vient d’un communiqué de l’agence régionale de santé des Pays de la Loire, non disponible en ligne, mais relayé par plusieurs médias. Selon nos confrères de France Bleu Loire Océan, l’adolescent évanoui est tombé lourdement de sa chaise et s’est blessé à la tête, ce qui a entraîné son hospitalisation. Le lendemain soir, toujours selon les propos de l’ARS repris par France 3 Pays de la Loire, son état de santé restait « préoccupant », sans que l’on sache si c’est en raison de sa chute ou de l’effet de sa vaccination.
◆ Un malaise sans lien avec le vaccin selon l’ARS
L’agence régionale de santé précise que le collégien a été victime d’un « malaise vagal », en ajoutant que ce type de malaise « peut survenir du fait du stress provoqué par la vaccination, mais il est sans lien avec le produit vaccinal ou avec un défaut de qualité du vaccin ». Que de certitudes avancées sans autre forme d’examen !
On peut toutefois se demander pourquoi le stress, s’il est lié à l’acte de la vaccination, surviendrait un quart d’heure après et pas sur le moment. Mais admettons… Rappelons néanmoins que l’argument du « stress » a été très souvent avancé pour expliquer les effets indésirables des vaccins anti-Covid, même lorsque les symptômes des victimes n’avaient à l’évidence aucun rapport (règles hémorragiques, par exemple).
◆ Une « sécurité bien établie », mais une surveillance renforcée…
Plus discutable encore est le fait d’affirmer que ce malaise n’est aucunement lié au vaccin. Comment l’ARS peut-elle en être aussi sûre ? Dans ce cas, à quoi sert le système de pharmacovigilance, dont le but est justement de faire remonter tout effet secondaire, quel qu’il soit, sans préjuger de son lien avec le produit ? D’autant plus que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé le 26 septembre dernier mettre en place un « dispositif de surveillance renforcée » autour des vaccins anti-HPV (Gardasil et Cervarix). Mais tout en affirmant que leur « profil de sécurité est bien établi ». C’est à n’y rien comprendre.
◆ Un malaise vraiment bénin ?
Par ailleurs, même s’il est la plupart du temps bénin, le malaise vagal peut cependant être dû à des troubles cardiaques, comme le souligne le Dr Jean-Christophe Calmes dans un article de e-sante.fr. Il faut donc rester prudent avant d’affirmer qu’il n’est qu’une conséquence d’un stress vaccinal et effectuer des recherches. Surtout que l’on apprend, en lisant une enquête de pharmacovigilance mise en ligne sur le site de l’ANSM, que des troubles cardiaques ont déjà été signalés.
Un second rapport d’enquête indique également que les syncopes, pré-syncopes et malaises peuvent être liés à des affections graves du système nerveux.
Enfin, si le malaise de l’adolescent n’est en aucune façon lié au vaccin, pourquoi avoir suspendu la campagne de vaccination suite à cet incident ? Et pourquoi ne l’avoir suspendue qu’en Loire-Atlantique, alors que ce sont les mêmes vaccins qui sont utilisés partout ? On cherche la cohérence sans la trouver.
◆ 846 cas d’effets indésirables graves en France en 16 ans
Quoi qu’il en soit, au vu des 846 cas d’effets indésirables graves notifiés dans la pharmacovigilance française depuis 2006 (narcolepsie, hypersomnie, sclérose en plaques, thrombopénie immunitaire, syndrome de Guillain-Barré, atteintes thyroïdiennes…) et rapportés dans les enquêtes précitées, on ne peut que conseiller la prudence aux parents et espérer que cette campagne de vaccination massive engagée par la France auprès des élèves de 5e ne fasse pas d’autres jeunes victimes dans les semaines et les mois à venir.
Article par Alexandra Joutel
Information ajoutée par la rédaction le 30 octobre 2023 : malgré plusieurs appels et emails, l’ARS ne nous a toujours pas envoyé leur communiqué, alors qu’il nous a été transmis par téléphone qu’elle nous le ferait parvenir dès le lundi 23 octobre au matin.
👉 Pour aller plus loin, lire nos deux articles sur le vaccin HPV parus en 2018 dans le n° 118 de Nexus et offert en accès libre :
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