CHU de Guadeloupe : le directeur ne veut pas suspendre les soignants non-vaccinés
Pendant l’émission « Ça fait l’actu » du vendredi 17 septembre 2021 sur France tv, Gérard Cotellon, directeur du CHU de Guadeloupe, a déclaré avoir décidé de ne pas suspendre les soignants non-vaccinés qui représentent près de 75% du personnel, et avoir été menacé de mort plusieurs fois suite à cette prise de position.
◆ Une priorité : soigner
Le choix au départ fut cornélien pour Gérard Cotellon, directeur du CHU de Guadeloupe. Entre suspendre du personnel soignant refusant de se soumettre à une disposition législative, et le laisser travailler pour qu’il puisse prendre soin des patients, il a fini par trancher : « Mon premier devoir en tant que directeur général, c’est de faire fonctionner le CHU. Le CHU de Guadeloupe, c’est le principal outil de soins du territoire, et on peut juste ne pas se retrouver dans une situation où on ne peut pas prendre en charge les malades. Donc quand le 14 au soir, on a fait le compte, on a fait le bilan du personnel qui nous a adressé les éléments de preuve de leur statut vaccinal, je me suis retrouvé avec une équation impossible à résoudre. Soit je suspends plus de 2 300 agents, toutes catégories confondues, auquel cas l’hôpital ne peut plus fonctionner, soit je prends le risque de les laisser travailler en contrevenant à la loi pour pouvoir continuer à prendre en charge les patients.
C’est le choix que j’ai fait : entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Au point de vue de la compétence technique, les infirmières ne sont pas moins compétentes que le 16 septembre. Simplement, elles contreviennent à une disposition législative qui est que « vous devez être vacciné pour travailler dans le milieu de la santé. »
◆ Refus de se soumettre à l’obligation des soignants au personnel administratif
Lorsque la journaliste demande à Gérard Cotellon qui sont les non-vaccinés, on apprend que ce sont toutes les catégories qui sont concernées : « À titre d’exemple, pour vous donner un exemple sur la catégorie des infirmières, aides-soignantes et ASA, c’est à dire le personnel qui fait le brancardage, ou qui assure l’hygiène dans les locaux, on était à près de 1300 agents qu’il aurait fallu suspendre. Or je suis sur un territoire qui est isolé des grandes métropoles. Nous sommes quelque part victimes de notre insularité. Il n’y a pas de société d’intérim pour du personnel de santé sur l’île. Et puis quand bien même, ce volume est trop important. Aucune société d’intérim ne pourrait du jour au lendemain me garantir la présence de plus de 1000 agents. »
◆ Des autorités désarçonnées, mais qui restent déterminées
« Je suis complètement hors-la-loi. Je porte une responsabilité qui est lourde qui est d’autoriser du personnel à travailler alors que je ne devrais pas. C’est comme si j’autorisais une infirmière non-diplômée à travailler. On en a discuté avec les autorités locales, avec l’ARS , avec le préfet. On se donne un peu de délai, on refait de la pédagogie et je vais procéder à une progressivité des contrôles, je n’ai pas le choix. D’abord les personnels administratifs, logistiques, techniques. Ensuite les personnels qui ne sont pas directement dans la prise en charge et en troisième lieu, les personnels soignants. Ça m’amène à une application de la loi plutôt vers la mi-octobre, en espérant que d’ici-là, j’aurai pu faire preuve de conviction et de pédagogie auprès des agents pour qu’ils se fassent vacciner. » Le directeur du CHU a porté plainte, car il dit avoir été menacé de mort à plusieurs reprises pour ses prises de position.
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