Covid-19 : la Haute Autorité de santé alerte sur des risques d’infarctus avec le vaccin Janssen

Le ministère des Solidarités et de la Santé a décidé de suspendre provisoirement le vaccin Janssen, sauf pour certains cas particuliers, suite à l’avis du 17 février 2022 de la HAS.  

◆ Un arrêt du vaccin

Autorisé au sein de l’Union européenne depuis le 11 mars 2021, le vaccin Janssen est, contrairement à ceux développés par Pfizer/BioNTech et Moderna, un vaccin à vecteur viral comprenant un adénovirus (virus non pathogène provoquant une réponse immunitaire) qui doit être injecté en une seule dose. S’appuyant sur les données de pharmacovigilance du rapport EPI-PHARE publié le 18 janvier dernier, la Haute Autorité de santé explique dans son communiqué de presse du 21 février 2022 que le vaccin de Johnson & Johnson entraînerait « une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde dans les deux semaines suivant » l’injection chez les adultes de moins de 75 ans. La HAS recommande donc de reporter les injections prévues avec ce vaccin, sauf chez les personnes risquant de faire une forme sévère de la maladie qui présentent une contre-indication aux vaccins à ARN messager.

◆ Quel impact sur la campagne vaccinale ?

Lors d’un point presse, mardi 22 février, le ministère de la Santé a annoncé vouloir suivre l’avis de la HAS, en attendant les conclusions de pharmacovigilance de l’Agence européenne des médicaments (EMA). D’après Alain Fischer, qui préside le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, « il y a un signal faible, mais c’est un signal quand même, donc cela entraîne une attitude de prudence ». La vaccination par Janssen sera donc réservée à certains cas très particuliers. La suspension provisoire de ce vaccin en France n’aura qu’un impact modéré sur la campagne de vaccination. Selon Santé publique France, chaque jour, une dizaine d’injections en moyenne étaient réalisées avec ce vaccin dans le pays. Dans le monde, 38 millions de doses du vaccin Janssen ont déjà été administrées.

Avec le temps, les autorités de santé publique vont-elles découvrir d’autres effets secondaires des vaccins Covid-19 ? Sont-elles aussi précautionneuses avec les vaccins à ARN messager de Moderna et Pfizer/BioNTech malgré les risques cardiaques qui leur sont associés ? Une enquête et un grand débat sur la gestion de cette crise seront nécessaires, car de nombreuses questions restent en suspens.

Image principale par hakan german de Pixabay

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