Pourtant, le 10 octobre 2022, Janine Small, la porte-parole de Pfizer, déclarait devant le Parlement européen qu’aucune étude n’avait été faite sur la transmissibilité du virus avant la mise sur le marché de leur vaccin.

◆ Un lapsus révélateur ?

Le 8 septembre 2020, Albert Bourla, le patron de Pfizer, était interviewé par CBC News. Il est « amusant » de noter tout d’abord son lapsus en début d’interview lorsqu’il déclare « le seul rival est le vaccin », avant de se reprendre immédiatement pour remplacer le mot « vaccin » par « virus ».

◆ Un discours pompeux sans argument scientifique 

Quand la journaliste demande à Albert Bourla ce qu’il aurait envie de répondre aux Américains qui ont déclaré dans un sondage qu’ils ne se feront jamais vacciner ou qui pensent que sortir un vaccin aussi vite est précipité, il invoque tout d’abord l’existence du laboratoire depuis 171 ans, comme si ce fait suffisait à prouver qu’on puisse leur faire confiance : « Je comprends leurs inquiétudes, car il y a tellement de confusion pendant cette crise de la Covid. Personne ne sait qui croire et quoi croire. Cependant, ils doivent savoir que Pfizer fabrique des médicaments depuis 171 ans. Nous avons été fondés à Brooklyn il y a 171 ans. Et nous avons l’intention d’honorer notre histoire et d’apporter au monde un vaccin qui a été prouvé comme étant sûr et efficace. »

M. Bourla a évidemment évité de mettre en avant toutes les casseroles judiciaires et les méfaits commis par sa société pendant toutes ces années.

👉 Lire notre article de mars 2021 : 

◆ Rassurer sans données, pour mieux piquer…

Le « meilleur » arrive ensuite lorsque, alors même qu’il vient de rappeler qu’il n’a pas encore été prouvé que le vaccin en cours de préparation est « sûr et efficace », il commence à faire vibrer les cordes de la responsabilité de chacun vis-à-vis d’autrui et de la culpabilité. À ceux qui « hésitent encore à faire ce vaccin », il envoie ce message : « Ils doivent comprendre que cette décision ne va pas seulement affecter leur vie, mais aussi la vie des autres. S’ils ne se vaccinent pas, ils deviendront les maillons faibles de la transmission du virus et ils permettront au virus de se répliquer. »

S’il a anticipé les avantages du vaccin, pas un mot en revanche sur les éventuels effets secondaires, comme si sa boule de cristal ne lui avait envoyé des images qu’à l’avantage de son produit…

◆ Des études qui laissent planer un certain doute…

En janvier 2021, des médias comme Libération reconnaissaient : « Efficaces pour protéger de la maladie, on ignore si les vaccins empêchent totalement le développement du virus dans le nez ou la gorge, et donc leur effet sur la transmission du virus à autrui. Plusieurs recherches, notamment françaises, visent à dissiper ces doutes. »

Ce n’est que des mois plus tard que des études à ce sujet sont sorties : en juin 2021, dans la revue Nature Medicine, on pouvait lire : « La réduction de l’infection et de la charge virale laisse supposer que la transmission a été réduite. Cependant, la vaccination pourrait aussi, en principe, augmenter la transmission en raison d’effets comportementaux, car les personnes vaccinées peuvent ne pas être mises en quarantaine après avoir été en contact avec un patient atteint de la Covid-19, ou être moins attentives aux mesures de distanciation sociale. »

En septembre 2021, l’Institut Pasteur concluait d’après une modélisation que « les personnes non vaccinées » contribuaient « de façon disproportionnée à la transmission ». En novembre 2021, la HAS affirmait sans citer d’étude : « Les données en vie réelle montrent qu’une dose de rappel est efficace pour réduire à la fois la transmission et le risque de forme grave. »

Ces données sur la transmission du virus a priori fragiles ont été de surcroît très vite remises en question avec l’apparition de variants.

Libération le soulignait en janvier 2022 dans son article intitulé « À quoi sert le pass vaccinal si le vaccin n’empêche pas la transmission ? ».

◆ Et s’il y avait eu sincérité et humilité…

Si Albert Bourla avait été plus honnête, il aurait dû préciser que le vaccin sortirait s’il s’avérait « efficace et sûr » sur du court terme seulement, le long terme ne pouvant être alors étudié, et que des risques d’effets secondaires plus ou moins graves qu’on ne soupçonnait pas encore pouvaient arriver. Quant à la transmission, il aurait dû préciser publiquement, comme la FDA le faisait dans ses documents, qu’elle n’était pas encore étudiée et impossible à évaluer à ce moment-là, plutôt qu’asséner aux non-vaccinés qu’ils deviendraient « le maillon faible de la transmission du virus ».

Jouer avec la confiance des gens, les faire culpabiliser, omettre ou falsifier certaines données pour les inciter à se faire injecter un produit qui lui a rapporté des millions peut-il relever du pénal ?

L’avenir nous le dira…

D’ici là, Albert Bourla aura-t-il proposé la puce biologique à ingérer qu’il a évoquée il y a quelques mois, capable d’indiquer, notamment aux assurances, si le patient a bien pris son traitement… ou son vaccin ?

Article par Estelle Brattesani

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