Manque de transparence de la Commission européenne sur les vaccins : une condamnation qui n’a pas empêché la reconduction d’Ursula von der Leyen à sa tête
Ça se passe comme ça en Europe. On peut être à la tête d’une institution européenne épinglée par la Cour de justice pour manque de transparence un jour, et réélue le lendemain. C’est ce qui s’est passé pour Ursula von der Leyen.
◆ Des députées européennes qui ont obtenu gain de cause
Le mercredi 17 juillet 2024, à la veille de l’élection de la présidence de la Commission européenne, la Cour de justice de l’UE a estimé que la Commission européenne avec à sa tête Ursula von der Leyen avait eu tort de restreindre l’accès du public et des députés à certains détails et clauses des contrats d’achat de vaccins par l’UE (lire le communiqué de la CJUE).
Au public, mais même aussi aux membres du Parlement européen, ce qui n’avait pas plu à certaines députées du groupe vert européen qui s’étaient alliées pour exiger devant la Cour de justice européenne de la transparence sur les vaccins Covid. Parmi elles, Michèle Rivasi, en France, qui se serait réjouie de cette victoire si elle avait été encore de ce monde.
◆ Une décision qui n’a pas changé la donne
Une victoire en demi-teinte, puisque le jeudi 18 juillet, Ursula von der Leyen était réélue présidente de la Commission européenne en recueillant 401 voix des 719 députés européens réunis à Strasbourg. Il semblerait donc que les députés européens, censés représenter chacun leur pays au sein de l’UE, aient oublié ses casseroles ou ne soient pas gênés par le bruit qu’elles font. « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs », pourrait-on se dire, mais pour certains, le menu du jour et des années à venir est carrément indigeste.
Citons par exemple Myriam Palomba, autrefois directrice du magazine Public et animatrice dans Touche pas à mon poste, outrée par cette réélection et qui l’exprime dans une vidéo sur X.
◆ Une mémoire très courte ou un sujet jugé mineur ?
Il est intéressant de noter que plusieurs articles du 18 juillet évoquant la réélection de Mme von der Leyen dans des médias comme Euronews, Le Figaro ou France Info ne mentionnent pas « l’incident » de la veille, ni l’affaire des SMS, toujours tenus secrets, qu’elle a échangés avec le PDG de Pfizer pour négocier le contrat d’achat des vaccins contre le Covid. Pas un mot non plus sur la plainte contre elle du lobbyiste belge Frédéric Baldan pour les chefs d’usurpation de titre, de destruction de documents, de prise illégale d’intérêt et de corruption. Remarquons aussi qu’il est dit que c’est « grâce aux Verts » qu’elle a été réélue. On peut se demander si la période Covid revêt encore la moindre importance dans les choix politiques actuels.
Un article par Estelle Brattesani
(Image par Jeyaratnam Caniceus de Pixabay)
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