La finance va-t-elle tuer la démocratie ?
Hedge funds, subprimes et autres CDS sont autant de produits à haut risque à l’origine de la crise financière. Créés pour générer un maximum de profits, ces outils sont un véritable cancer qui ronge aujourd’hui l’économie mondiale, provoque la faillite des Etats surendettés et met en péril nos démocraties.
Le débat des économistes sur la définition de l’argent vient de trouver une réponse cinglante : elle n’est qu’une information, et les vieilles théories sur les relations entre travail et capital sont mortes et enterrées ! Les acteurs majeurs de la crise actuelle sont d’ailleurs de grands pédagogues, à l’exemple d’Alan Greenspan, l’ex-président de la Fed, qui déclarait dans Le Monde du 9 juillet 1998 : « Si quelqu’un a compris quoi que ce soit à ce que je viens de dire, c’est que je me suis mal exprimé. » Notre système économique, le capitalisme, est organisé selon une loi fondamentale : la loi du plus fort et, pour l’écrivain Percy Kemp, « l’appauvrissement n’est pas dû à une diminution des richesses, mais uniquement à une augmentation de l’avidité ». Les innovations financières sont devenues des moyens légaux de détourner la législation afin de faire du profit. Par sa structure basée sur la dette, notre système économique est « structurellement irrécupérable », car il favorise le capital et place la banque et la finance au cœur du système. Or, l’essentiel des intérêts est perçu in fine par un petit nombre de personnes qui finissent par s’emparer du système. (…)
Article paru dans le numéro 72 de Nexus (janvier – février 2011).